Nomad's Craft: serveur RP MineCraft

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4 participants

    Arceyus Drake ~~ ermite en souffrance.

    [MJ]Likike
    [MJ]Likike
    Maître du Jeu


    Messages : 725
    Date d'inscription : 07/02/2011

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    Message  [MJ]Likike Ven 15 Juil - 0:02

    ET voici le mien ! J'ai mis du temps à le poster, je passe en éclair là ! Désolé de ne pas être venu en jeu cette semaine...

    J'ai pris dernièrement l'habitude de faire écouter quelques musiques pendant mon BG, donc je recommence ici ! Vous n'avez qu'à cliquer sur le lien lorsqu'il y en a un, et l'ambiance devrait se poser ! Si la chanson ne se termine pas lorsqu'un nouveau lien apparait... tant pis, changez, sinon il y aura un décalage ^^
    De plus, lorsqu'une musique se termine et que vous n'avez toujours pas terminé le passage, relancez là, c'est plus agréable !

    Évidement je ne vous force pas ! Moi j'écris avec ça, et j'en rajoute après quand je trouve que ça colle bien... et quand je le lis je me sens immédiatement plongé dans l'histoire ! Very Happy

    Voilà... bonne lecture !

    ( Musique d'ambiance : > ici <)

    "Arceyus ?"
    "Oui ?"
    "Je...enfin... raconte moi, encore, comment c'était avant... s'il te plaît."

    Pour en venir à ce moment là de ma vie, assis sur un rocher, perdu en plein Aleïa, avec ma soeur, vous vous demandez "pourquoi ?", hé bien, parfois moi aussi... je me demande pourquoi suis-je encore là à me battre, à espérer que tout cela s'arrange et que enfin je puise rentrer, et continuer ma vie, sans que rien ne soit advenu. Misère... on dit que la vie est un pur bonheur, cela n'est pas faux, il n'y a qu'à voir certains qui semblent si heureux de vivre... je le suis, mais misère qu'est-ce que cela est dur.

    Le commencement ? Ah... il est vrai que j'ai tendance à m'égarer, à partir dans des sujets qui ne vous concerne pas forcément et qui n'occupe que ma conscience, disons que j'ai cette faculté d'être endormant lorsque je réfléchis depuis quelques années, depuis quelques années... seulement ? J'aurai dit plus. Le temps n'est-il pas quelque chose de fascinant lorsque l'on y repense ? J'ai souvent du mal à m'imaginer ce que cela représente, et au final je me dis "Mais, arrête, qu'est-ce que cela va-t-il t'apporter ?". Rien, absolument rien. Vous connaissez ce besoin grandissant de la curiosité ? Moi il me ronge tout le temps. Je continue à m'égarer ! Commençons.


    Chapitre 1 : On ne nait pas ermite... on le devient.

    Je suis né il y a déjà 25 ans, à Aslford un village fermier de la province de Abrysse, région du centre de Verya, où l'élevage est une seconde religion et où se prélasser dans les prés est une habitude. Ma famille qui comptait un père, Harsh Drake, une mère, Louise Drake, un frère ainé, William Drake, moi-même, Arceyus Drake, et plus tard, une soeur, Lyna Drake, était située donc dans ce petit village du Sud du conté. On raconte maintes et maintes rumeurs sur notre région, pourtant, elle était brillante, magique, magnifique, sauvage, et captivante. Je veux dire, nous vivions au milieu des champs et des forêts, là où l'esprit savait encore s'évader et prendre une autre place. Là où nous n'étions plus gouvernants, mais gouvernés par une nature omniprésente et forte. J'ai grandi dans ce cadre de vie... et je m'y suis toujours plu. Comme repousser un tel endroit ? Dès mon plus jeune âge, ma vie ne se résumait qu'à parcourir champs et cultures, jusqu'à trouver l'endroit parfait. Existe-il ? Je le cherche encore. Je n'étais pas attentionné envers ma famille comme ma mère l'était, je n'étais pas concentré sur le travail comme mon père l'était, je n'étais pas dans les études, comme mon frère en faisait... j'étais plutôt sauvage et libre. Ma culture grandissait, mais pas d'une manière brutale comme ce que subissait mon frère dans son école. Oui, parfaitement, une école. Chose plutôt rare n'est-ce pas ? Mes parents ont toujours considéré que l'ainée de la famille devait faire des études, le second devait reprendre l'affaire familiale et le troisième devait rejoindre l'armée ou les temples. Ils étaient bien tombés avec mon frère qui était plutôt intelligent et qui écoutait comme il se doit les parents... mais moi il n'en fut pas ainsi. Ils ont tenté de me canaliser, d'empêcher que tout déborde, que je ne parte de mon côté, mais rien n'y a fait. Reprendre l'affaire familiale ? Plutôt mourir. La vie n'est pas amusante si elle est vécue comme cela... la vie est quelque chose de captivant et d'excitant... encore faut-il la vivre comme cela pour le voir. J'ai pris cette voie et personne n'a osé me suivre, tant pis. Il y avait, loin dans la forêt de Beldore, une hutte, vieille et effrayante, que je m'amusais à approcher, pas de trop près tout de même... percer le secret de celle-ci me démangeait, mais je n'osais approcher plus que la lisière de des arbres... Les enfants plus âgés du village disaient souvent qu'un vieil homme fou et dangereux s'y terrait... devais-je les croire ? Sûrement... même pire : j'y croyais, mais mon envie de le rencontrer ne faisait que grandir, et je savais qu'un jour où l'autre, je ne pourrai m'empêcher de toquer à cette porte, à ce bout de bois moisi et de pénétrer dans l'antre de la bête.

    Ce fut un jour d'automne que je décidais à prendre mon courage à deux mains et à voir si cela était vrai. Je fis mine d'aller chercher quelques brindilles pour le feu, alors qu'il n'y en avait pas besoin, et je pénétrais dans la forêt qui était vraiment à quelques centaines de mètres du sentier des oubliés, un petit chemin que peu osait prendre car soit disant un groupe d'hommes y aurait disparu... bien entendu. Il était aux alentours de 14 heures, et le soleil brillait haut dans le ciel, il n'y avait aucun doute à avoir. ¨Pour un gamin comme moi, du haut de mes 11 ans, il me fallait quelque chose pour me réconforter, et ce fut un petit écureuil que je trouvais figé contre un tronc d'arbre qui me rassura. Je tendis la main vers lui, doucement, pour ne pas l'effrayer, je respirais faiblement et lentement. Il bougea sa tête vers mes trois doigts dépliés, les renifla un à un. La scène dura bien une heure avant qu'enfin, il ne monte sur mon bras. Il parcourra mon corps de haut en bas, de largeur en longueur, sur ma tête, comme sur mes pieds, et mon torse. Moi je ne bougeais pas, je n'osais pas de peur de l'effrayer trop vite. Un si petit animal est si vite partit... je n'avais pas envie que cela se produise, pas du tout. Je mis un pas en avant, l'écureuil ne sentit rien. Je mis un deuxième, il se figea. Un troisième, il se déplaça sur mon épaule droite. Un quatrième, il ne bougea plus en fixant l'horizon. Cela voulait-il dire que je devais le laisser s'en aller ? Peut-être... peut-être pas. Je pris les devants et avançais normalement. A ma grande surprise, il ne bougea pas, il regardait les alentours comme si de rien n'était, en restant crispé sur mon os. Cela faisait homme des bois, et j'adorais la sensation d'être avec quelqu'un comme moi : un être n'aimant que la nature et ce qu'elle procure en nous. La marche fut plus lente que d'habitude parce que je m'arrêtais de temps à autre quand il descendait de mon corps pour revenir avec un gland dans les pattes. Finalement la forêt s'arrêta sur une clairière dont la lumière du jour éclairait une partie, une partie assez grande pour accueillir à cette heure la hutte délabrée. Pour la première fois de ma vie, je franchisais cette ombre qui me séparait de la clairière illuminée, j'avançais, déterminé à savoir ce que cachait cette habitation archaïque. Je me trouvais devant la porte, ma main prête à frapper. je regardais l'écureuil, qui me fixa de ses yeux ronds et noirs. D'un seul coup il partit et disparu dans la forêt...

    "Ah... je ne suis pas d'assez bonne compagnie ? Tant pis."

    J'en étais là, je ne pouvais pas reculer. Je reculais ma main, et la lançais pour frapper quand soudainement le bout de bois moisi qui faisait office de porte s'ouvrit en grand et une grosse main poilue arrêta la mienne en court de route. Elle me relâcha rapidement et je pus lever les yeux, le regard étonné, et la bouche grande ouverte. c'était un Vieil homme, barbu, ridé et avec une tête assez drôle et souriante qui accueilli. Je n'osais prononcé un mot. J'étais tout simplement terrifié. Pas par la personne présente en face de moi, mais simplement le fait d'être tout seul, avec un inconnu qui n'était pas sans rappeler le fermier du conte "La ferme Sanguine"... qui même si la logique voudrait qu'il soit pour les enfants était un de ces contes qui vous donne la peur de votre vie quand vous n'êtes encore qu'un gamin de 6 ans... moi je vous le dis. Il me regarda, souriant et puis éclata de rire.

    "Alors jeune homme ? Que viens-tu faire ici ? Tu es perdu ?"
    "Je... enfin... non... non pas du tout, je sais très bien où je me trouve."
    "Oh... très bien très bien. Que viens-tu faire là ?"
    "heu... c'est-à-dire que... cette, heu... maison m'intriguait, et je voulais en percer le secret."
    "Un secret ? ah ! C'est bien ma vaine si il y en a un ! Je l'ai construite de mes propres mains, alors penses-tu ! Le seul secret c'est la solitude apaisante que je vis ici !"
    "Vous vivez seul ? Personne ne vient vous rendre visite de temps à autre ?"
    "Qui ça ? Le comte Cheyfield ? Haha ! Non mon p'tit, personne, et je vais te dire, c'est mieux ainsi. Verya est corrompu et sombre... la vie n'est plus la même, maintenant, que veux-tu c'est soit tu suis la cadence, soit tu meures... et dans ce dilemme saisissant, je préfère m'isoler et devenir solitaire dans cette belle forêt."
    "Depuis combien de temps êtes-vous ici ?"
    "-Tu sais quoi ? Entre, dehors ce n'est pas agréable pour parler, l'intérieur n'est pas très grand, mais ça suffit à s'y plaire haha."

    Étrangement, ma peur était partit, depuis longtemps.Je n'éprouvais plus que de la curiosité et de la sympathie à son égard. Il m'offrit une place sur la table de la seule pièce de la maison qui faisait office de chambre, salle à manger, cuisine, toilettes... bref, c'était précaire. Il m'amena un breuvage des plus étranges et qui ne m'inspirais pas beaucoup je dois dire. Il commença son récit. C'était un ancien homme d'Actania, la capitale du pays. Un homme plutôt aisé qui avait fait carrière dans l'armée et qui s'était rendu compte qu'il ne protégeait plus Verya la Belle comme à son époque, mais bien une belle brochette de gouvernants avides de pouvoirs et d'argent, dont la seule morale était décrasser les concurrents et ceux qui se mettaient en travers de leur route. Il décida de fuir la ville le plus vite possible et sans appel. Déserter l'armée est un crime, et il devint un homme recherché dans tout le pays. Le seul endroit où personne ne le trouverait serait évidement près d'Actania, mais dans la campagne. Il opta pour Aslford où il connaissait déjà quelques personnes. Une troupe de soldat passant par là pour inspecter le village, il prit peur et s'échappa dans la forêt. Depuis lors, il y a maintenant 29 ans, il vit là, seul, dans la forêt, oublié du reste du monde. Je ne savais quoi dire. Il fallait avoir un sacré tempérament pour choisir cette destiné, et un courage sans faille. Il me demanda alors pourquoi je fus intrigué par cette cabane et la journée se termina doucement, alors que nous rigolions ensemble à discuter de tout et de rien. Aussi étrange que cela paraisse cet homme émanait une énorme impression de... positivité. Il me conseilla de rentrer avant que la nuit ne tombe, et se proposa de me ramener jusqu'à la lisière de la forêt donnant sur mon village. J'acceptais bien évidement, traverser l'endroit n'était pas toujours très drôle tout seul, et mon nouvel ami, car je le considérais comme tel, ne serait pas de trop, loin de là !

    Le retour se passa tranquillement, lentement. Il m'apprit certaines choses sur la forêt, des principes de survie assez élaborés qu'il avait imaginés lui même et expérimentés. Au final, je débarquais face au sentier des oubliés alors que la nuit était déjà bien avancée. Le temps passe très vite quand on s'amuse n'est-ce pas ? Il me laissa et me fit un sourire avant de repartir s’engouffrer dans la forêt. Il me regarda au dernier moment et mit son doigt sur ses lèvres... signe connu pour dire "Chut ne le dit à personne". J'acquiesçais bien évidement, sa présence resterait un secret. Je me retournais et fixais l'horizon puis mon village. On le voyait de haut, illuminé, c'était beau. Au loin, bien au loin, on distinguait les hautes tours du château d'Actania. Je baissais la tête et descendis vers le village, avec une certaine lenteur comme pour apprécier le paysage et l'air frai qui se baladait entre les collines de la région. Je rentrais chez moi, comme si de rien n'était, et ce n'est pas avant d'avoir passé le pallier que je me pris une gifle monumentale, et d'ailleurs bien plaquée, de mon père. Il me sermonna pendant près d'une heure, ma mère s'y joignit... Finalement, ce fut sans manger et sans boire que je regagnais ma chambre, seul. Mon grand frère n'était pas là évidement, en semaine il était à l'internat, et ma sœur était en train de manger, comme je devrais normalement le faire à ce moment précis. Je m'allongeais sur mon lit et fixant les étoiles par delà la fenêtre... et sans m'en rendre compte, mes paupières devinrent lourdes et je m'endormais lentement.

    ( Musique d'ambiance : > ici < )

    Tout les jours alors, je me rendais dans cette hutte pour passer du temps avec cet homme qui se nommait Calvin. Il m'apprit à user des forces de la nature et à lui rendre hommage. A faire en sorte que rien ne soit en perdition lorsque je m'aide de celle-ci... et à l'aider si besoin est. Il m'apprit à grimper aux arbres les plus hauts, à construire des abris pour la nuit ou encore à me battre. Il disait souvent "Se battre n'est pas une formalité, c'est la vie. Tu te bats toute ta vie contre celle-ci... alors apprends à manier la lame, tu apprendras à manier ta vie.". Etant autrefois un officier de l'armée, il savait comment m'apprendre à bien me servir d'une épée et à se défendre. Il était persuadé qu'un jour, ma vie se tournerait vers autre chose que la vie banale de ma famille. Il savait qu'un jour je passerais à quelque chose de nouveau et que je le choisirais de moi-même.
    Jour après jour je m'investissais, j'apprenais, j'expérimentais... je grandissais. Je formais un nouveau moi que je n'étais pas prêt à laisser tomber. Je me forgeais ma personnalité d'une façon si extravagante que cela en devenait amusant ! J'appris même à apprivoiser les animaux, comme l'écureuil. Je n'ai jamais retrouvé le premier que j'ai rencontré, du moins, je ne crois pas l'avoir retrouvé, mais j'eus l'occasion d'en avoir un nouveau, qui lui me resta et continua la route avec moi. La survie n'était pas une option, c'était une fatalité, et j'y étais préparé.

    Un soir, un beau soir d'été, je rentrais chez moi. Il était tard, très tard, mais je n'avais plus cette appréhension de me faire corriger. Mes parents avaient laissé tombé... ils ne s'occupaient plus de moi, ils ne voyaient en moi qu'un jeune garçon égaré et perdu d'avance. Faire quelque chose de ma vie ? Haha ! Cela les faisait rire... puis pleurer. Ils ne voyaient rien pour moi. Ils ne me comprenaient pas, et n'osaient pas me demander. Savoir ce que je faisais la journée ? Cela leur était bien trop difficile à demander... c'était la première fois que j'éprouvais de la pitié pour quelqu'un, et ce fut pour mes parents... incapables de prendre la vie de court et de rendre la chose meilleure... Qu'importe, je rentrais donc, et en prenant un peu de reste sur la table à manger, je m'éloignais dans ma chambre, ne disant ni bonjour, ni au revoir... le froid familial entre moi et mes parents était là depuis maintenant 4 ans, alors pourquoi changer ? Oui quatre ans que tout les jours je me rends dans la forêt et que je partage ces moments intensément forts avec Calvin... ces moments qui détermineront ma vie, ma vraie vie. Je fus surpris de voir dans ma chambre, non seulement ma soeur qui était en train de lire un livre... enfin je crois, et surtout mon frère ainé assis sur le rebord de la fenêtre. Notre famille n'était pas riche loin de là, et nous faisions tous chambre commune... heureusement que notre maison fut bâtie assez grande pour accueillir la chambre privée de mes parents. William me regarda longuement, avant de me sourire. Je m'élançais vers lui et le serrait dans mes bras. Je n'avais presque plus les moyens de le voir. L'école lui prenait de plus en plus de temps, et il ne venait presque plus ici. Je discutais avec lui, autant que je pus. Ma soeur nous regarda au bout de 2 heures de conversation et nous fit :

    "-Bon... moi je suis fatiguée... baissez d'un ton !"

    Risquer de se faire réprimer par sa petite sœur ou par ses parents, je préférais continuer la conversation dehors. Et de toute façon, je savais déjà qu'elle écouterait même si elle voulait faire comme si elle dormait... nous embêter, c'était son rêve. Je regardais mon frère et lui fit signe de sauter par la fenêtre pour parler dehors. Il exécuta. Je passais dernière lui. Nous nous installèrent contre un arbre présent à deux pas de ma fenêtre et la discussion continua. Il en vint à me demander pourquoi je n'étais pas là la journée. J'hésitais à répondre... j'avais promis... Calvin m'en voudrait, et puis... oui mais c'était mon frère, celui en qui j'avais confiance, celui à qui je pouvais tout confier... sans risque. J'hésitais longuement, avant de me lancer après un regard insistant de sa part. Je lui dévoilais tout ce qui c'était passé depuis 4 ans... tout sur tout. Il ne dit pas mot pendant toute ma tirade, et il y eut un silence de quelques minutes après celle-ci. Finalement il opta pour un simple "il se fait tard, nous devrions rentrer." ... autant dire que je l'avais laissé perplexe.

    (musique d'ambiance : > ici < )

    Ce ne fut que 2 ans plus tard, à mes 17 ans, que le choix dont parlait Calvin s'imposa. J'étais exclusivement resté à la maison ce jour-ci, promettant à mon ami de la forêt de venir la nuit pour fêter ça ensemble, car mes parents avaient besoin que je sois là, avec eux, avec mon frère, âgé de 22 ans pour lors, et de ma sœur quant à elle âgée de 13 ans. Nous fêtions ça comme d'habitude, autour d'un bon repas, avec des discussions à tendance humoristique, et des anecdotes à n'en plus savoir quoi faire. C'était un jour comme un autre pour moi, une exception pour mes parents qui n'avait jamais exigé en 6 ans que je vienne à mon anniversaire à la maison. Pourquoi ? Je n'en savais rien... et cela m'intriguait au plus haut point, tout comme la hutte à l'époque. Je laissais la soirée couler, laissant à ma famille le soin de tenir à tout le monde le sourire aux lèvres... et je me forçais à garder le mien. Finalement, la fin du repas arrivait, et mon père se leva, il nous fit signe de nous taire, et annonça la "nouvelle"... la "grande nouvelle".

    "-Mes enfants... votre mère et moi avons pris une décision, une grosse décision. Nous y réfléchissons depuis un certain temps déjà, et c'est avec une certaine pince au coeur que je vous l'annonce. Cela nous fait plaisir au plus haut point de pouvoir le faire, et nous espérons que vous serez aussi joyeux que nous ! Vous savez que je vis à Aslford depuis ma naissance, votre mère vient quant à elle de la ville... savez vous où je l'ai rencontrée ? c'était dans le marché de la ville ! Haha ! Oui je vendais les produits régionaux de mon père et voilà qu'une mystérieuse et somptueuse damoiselle vient m'adresser la parole. Vous savez à l'époque on était mal considéré les paysans... on était des porcs, qui ne savaient qu'insulter et traire des vaches... mais elle, elle voyait autre chose en moi. Elle me demanda de l'accompagner quelque part, et nous avons fait connaissance. Voilà d'où nous sommes partit. Nous sommes revenu à Aslford parce qu'elle le voulait, et moi également... Nous avions ton âge Arceyus quand cela est arrivé... un peu plus jeune peut-être.. nous nous sommes dit "William n'aura pas de mal à rencontrer cet amour... il vit en ville depuis longtemps, mais vous deux Lyna, Arceyus, si vous restez ici c'est la solitude qui vous attend... nous avons donc décidé de partir ! Oui ! Nous allons emménager à Actania !"

    Tous éclatèrent de joie. Ils étaient heureux, vivants... mon frère se réjouissait de ne plus avoir à venir ici, ma sœur rêvait de la ville depuis toute petite, mon père voulait quitter ses champs, ma mère retrouver ses anciennes habitudes de bourgeoise... Moi je restais figé sur ma chaise. Le regard plein de haine, de colère et de dégoût. Oui j'étais haineux. Haineux que l'on me demande de choisir entre ma famille et ma vie. Choisir entre ma personnalité et mon cœur. Le choix, bien que très difficile fut vite prit. Calvin avait raison : seul nous pouvons décider de notre destiné... et entre choisir une vie banale dans une ville corrompue et sale, je préfère vivre seul et mal. C'est entre les éclats de joie que je balançais :

    "Je ne partirai pas."
    "Comment ça Arceyus ?" ma mère me fit, le regard paniqué
    "Partir ? Vous rigolez ? Partir où ? Fuir tout simplement. Vous ne vous rendez pas compte de là où vous mener votre famille... Actania... vous penser que Lyna finira à la cour de Maxence, que William sera banquier, que vous aurez votre vie bourgeoise comme toi avant, que moi je serai un bourgeois exploitant les cultures d'Abrysses ? Vous êtes en plein rêve. Lyna finira simplement catin, William vous laissera dans votre misère, vous finirez vous deux dans une cabane en tôle, avec pour seul réconfort votre couverture de laine mal tricotée. Vous n'êtes que des imbéciles. Vous penser vivre comme des rois... mais vous n'êtes rien là-bas... vous n'êtes que des paysans venus chercher fortune comme tant d'autres."

    Je me levais et partais dans ma chambre. Je rangeais quelque affaire quand mon frère débarqua, en furie. Il me saisit le bras et me retourna face à lui, il m'attrapa la gorge de sa main libre et me fixa droit dans les yeux, avec un regard similaire au mien.

    "Tu te fous de qui ? Qui es-tu pour dire ça ?! Maman est en pleure et toi t'es heureux ?!"
    "Dégage ! Et toi qui es-tu hein ?! Dis moi, qui es-tu ?! t'étais où quand j'avais besoin de toi ?! OU T’ÉTAIS ?! Critique moi ! Vas-y ! En attendant, oses dire que c'est faux, que je ne tape pas dans le mille en disant que tu vas te casser avec ton fric en les laissant dans la pourriture des quartiers malfamés ! OSES !"
    "Tu perds la raison mon pauvre..."
    "On en reparlera quand tu passeras devant leurs cadavres sans les reconnaître dans la rue !"

    Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Il m'envoya quelques coups de poing en pleine figure, il me cassa le nez, et le sang coula abondamment. Je le repoussais et le mit à terre, je me dressais sur lui, et je rendis les coups... avec une violence plus grande, et une haine implacable. Finalement, il réussit à me dégager, enfin à m'arrêter, et je me relevais, du sang sur mes habits, et son visage défiguré. Je pris mon sac d'habits et quelques affaires personnelles. Je fonçais dans la cuisine, ma mère hurla en me voyant dans cet état, mon père paniqué se rua dans la chambre. Je regardais ma soeur... je me penchais :

    "Lyna... je... je t'aime, ne l'oublie pas s'il te plaît."


    Je me relevais, jetant un sale regard à ma progénitrice et je pris quelques vivres. Je quittais la maison... et c'était fini. Ma vie avait prit un nouveau tournant.. j'avais fait mon choix... je ne vivrai plus jamais une vie banale.

    Chapitre 2 : Une vie... sans ennuis.

    ( musique d'ambiance : > ici < )

    Je courais... vite, très vite. Oubliant mon passé, le refusant. Je ne voulais plus y penser, je ne voulais plus voir leurs visages défiler dans ma tête... éprouver le regret : jamais. Je suis fier de ce que j'ai fais, j'ai bien agi, j'ai fait ce qui me semble juste... Seul Calvin me comprendra, lui seul est assez fort et sage pour comprendre ce que je vis, et ce que j'ai vécu... lui seul peut m'apporter conseil et réconfort. Je pénètre dans la forêt... je m'arrête de courir, j'avance, et quand je suis bien engouffré, je crie... je crie de toute mes forces. Mon désespoir, ma haine, ma colère, mais aussi mon chagrin et mon amour. Je tombe à terre, exténué. Je n'en peux plus.. je ne peux plus bouger, je suis à bout de force... le repos. Enfin.

    [i]je suis dans une plaine, l'herbe haute me chatouille les pieds, et le vent me rafraichit la figure. j'étends mes bras, j'écarte mes jambes, je fixe le ciel. Le sourire sur mes lèvres est immense. Je vis. C'est alors que l'on cri mon nom. "Arceyus ! Arceyus !" Dit une voix féminine que je connais bien... sans m'en rappeler. Je me relève, ne trouvant pas de réponse à ma question, là une jeune fille court, la joie sur le visage, le soleil l'éclairant... Lyna. Elle court et s'allonge à côté de moi, elle me prend dans ses bras, et m'enlace de plus en plus fort. Elle me fait "Tu m'as manqué"... je n'ose répondre... j'hésite. Je laisse la scène continuer, elle me relâche et s'allonge dans l'herbe tout comme moi. Elle fixe les nuages et enfin je lui lance : "Pourquoi ?"
    Un silence s'installe, un silence doux et tranquille, non pas pesant, mais décontractant. Elle me répond d'une voix amusée : "Voyons ! Tu m'as retrouvée !"


    ( musique d'ambiance : > ici < )

    Je me réveille alors en sursaut. Où suis-je ? Quand ? Comment ? c'est en palpant la terre de mes doigts que je me souviens des récents événements. Je me relève, et j'avance... je me souviens encore dans quel sens je partais... la hutte de Calvin. Le matin s'est levé alors que je dormais... la rosée est tombée, mais les feuilles des arbres l'ont filtré. Il y a tout de même une atmosphère humide et agréable. Le vent percute les troncs et se réfléchit sur mon corps, me rendant frai et réveillé. Une odeur de bois brûlé me parvient. Ce n'est pas dans les habitudes de Calvin ça... Je me précipite. Je redoute quelque chose, j'espère me tromper. Je cours, je cours. Je laisse tomber mes affaires, je me précipite. Et là... face à moi, alors que je sors juste de la forêt, je me retrouve face à cette immense clairière, avec en son milieu, une hutte en feu. Elle brûle. Je tombe à terre, à genou. Le regard vidé... je pleure. Je crie. Je contemple l’insupportable spectacle et je m'effondre. Je reste là pendant quelques heures, je ne bouge plus. Ma vie est comme terminée. Finalement, je sens quelque chose de doux et accrochant sur mon dos... Je relève la tête, et là, face à mes yeux, une petit tête ronde rousse me regarde.

    "Ah... Skouiky... je... je n'ai pas pu... je ne suis pas arrivé à temps..."

    Il redescend et avance vers la hutte. Je me relève lentement et le suis. Le feu a tout ravagé, et encore quelques flammes persistent à détruire la moindre parcelle de bois de cette hutte qui m'aura tenue en haleine toute ma jeunesse. J'écrase quelques flammes pour me dégager un passage. L'endroit est chaud, mais je n'éprouve rien. Je ne suis pas insensible à la chaleur... mais je ne sens rien. Ma vie ne rime plus à rien à ce moment précis, et avoir chaud n'est que le cadet de mes soucis. J'avance dans les cendres... il n'y a ni cadavre ni trace de cadavre... serait-il encore vivant ? Je sors des décombres et me précipite vers mes affaires laissées dans les bois. Je les saisis, j'appelle Skouiky au moyen d'un sifflement et ensemble nous partons dans la forêt à la recherche de Calvin. J'utilise les techniques de pistages qu'il m'a apprise... je m'aide de Skouiky qui possède un flair sans faille. Et finalement... je le retrouve. Pas dans l'état dans lequel je l'attendais. Il est allongé sur le sol, il ne bouge plus, les yeux fermés... il ne respire plus. Je m'approche, et je retourne le corps. Une large ouverture faîte par une lame lui transcende le torse et le ventre. Je le porte avec moi et le ramène à la hutte. je l'étends sur l'herbe verte et encore humide. Je me fabrique une pelle de fortune, et creuse une tombe, comme je peux. Avant de l'y plonger, je le place dans une position digne d'un héros. Et c'est en lui dépliant la main droite que je découvre un papier froissé. Je le saisis, et je commence à le lire. Mon frère m'a toujours fait partagé son savoir, il a apprit à lire à mon père, à ma mère, à ma sœur et à moi. Nous savons également écrire grâce à lui, ainsi que compter et faire des calculs.

    ( musique d'ambiance : > ici < )

    "Mon jeune Arceyus,

    Si tu lis ceci c'est que mon présage est bon. Mon heure arrive à grand pas, et c'est irréfutable. Les soldats m'ont retrouvés. Je le sais grâce à un ami à moi que je connais de longue date et espion, à la solde d'un organisme secret de rébellion, dans l'armée. Ne t'en fais pas pour moi,je meure en homme comme il se doit. J'aurai défendu mes valeurs et cette forêt. N'oublie pas qui tu es. Tes valeurs sont tiennes et ton combat est tien. Ne fais confiance qu'à toi-même, bats-toi ! Vis ! Et ne laisse pas à Maxence le droit de t'arracher cette lueur en toi ! Marche, ne t'arrête pas.

    Je sais bien que tu vas vouloir trouver les responsables de tout cela... et je ne peux pas t'arrêter. Fais le si cela te semble juste, mais ne t'y force pas. Si cela est ton combat, tu pourras trouver mon ami Ethal à Actania. C'est un officier de l'armée... demande le, dis que c'est Wolf qui veut le voir. Il accostera.

    N'oublie rien de ce que je t'ai appris... et puisse la lueur de Hector t'apporter soutien dans ta vie...

    Adieu mon ami.

    Calvin."


    Que devais-je faire ? Je... je ne savais pas. Je n'avais que 17 ans, c'était trop d'un seul coup. J'avais peur et j'avais une horrible envie de m'exiler. Je pris tout de même le temps de l'enterrer et de faire une prière à son égard... puis je décampais du site, devenu un lieu trop lourd pour ma conscience. Je marchais avec Skouiky sur l'épaule. Ma marche dura quelques jours, m'arrêtant dans les forêts pour les nuits, grimpant aux arbres pour s'abriter, taillant le bois pour m'équiper, m'aidant des ressources naturelles pour m'habiller.

    (musique d'ambiance : > ici < )

    Finalement, ma vie s'arrêta pendant deux ans. Deux longues années à méditer sur moi même, sur mon destin, sur mon passé, sur mes erreurs et mes réussites. Ces deux années se passèrent dans la forêt oubliée en pleine région de Carricula. Là-bas, il n'y a pas d'armée, du moins pas assez de troupes, le Duc est mourant et on ne lui demande rien... c'est le bonheur pour s'exiler et vivre en paix quelques temps. Apprendre à vivre seul n'est pas une mince affaire. Il faut savoir gérer ses émotions, les premières nuits ne sont pas simples, on a même du mal à dormir, non pas car il y a d'étranges bruits en bas de l'arbre, même pas, tout simplement car on se sent seul et abandonné... vidé d'amour et d'amitié. Puis les temps changent et la nature se fait plus clémente. Alors on commence à vivre en harmonie avec celle-ci, les animaux se rapprochent et on se fond entre eux. Au final, même les pires bêtes nocturnes deviennent accueillantes. Vivre en forêt possède de nombreux avantages : comme la récolte des fruits et des légumes qui poussent naturellement, ou encore le moyen simple de se construire un abri. Depuis bien longtemps je pensais à cela : avoir ma propre hutte ! Cela rendait l'idée de l'exil encore plus forte... et un chez sois n'est jamais une mauvaise idée dans ces moments là. A l'époque cela faisait tout juste 6 mois que je vivais en forêt, et l'hiver approchant, l'idée d'avoir un toit était grande et me semblait utile.

    (musique d'ambiance : > ici < )

    Apprendre à couper du bois convenablement pour ne pas déranger la nature, travailler les bûches, les différencier, les manier, les harmoniser... un travail d'orfèvre. Ma première hutte fut une réussite. Très belle, travaillée, et avec un certain charme ! Oui... belle... mais un oubli me fut fatal : les bases. Elle s'écroula quelques heures après l'avoir bâtie. Hé bien... abandonner ? Jamais ! Recommencer ? Toujours ! Je tria les bûches, les planches, et tout ce qui m'aiderait à faire une base solide. Une idée me vint à l'esprit : chercher de la bûche molle. Le fait qu'elle soit plus souple supporterait mieux les coups de vent et le poids des autres bois. Il me fallait également de quoi fixer cette base au reste et ce fut en coupant un arbre blanc que j'eus comme une... illumination : la sève. Mélangé avec de l'eau cela devient très collant et peut être appliqué sur toutes les surfaces ! Magie du ciel !

    Au bout de 2 mois de travail non forcé, ma seconde hutte fut la bonne ! Elle tient encore, j'en suis certain ! Aménager l'intérieur se fera avec le temps, j'avais d'autres préoccupations. En effet... je devais m'entraîner !
    Calvin m'avait appris à user de la lame, soit, et il faut que je continue à m'exercer... mais quand est-il de l'arc ? Et du combat à mains nues ? Ah ! C'est avec grande hâte que je me fis une zone d'entraînement juste à côté de ma cabane. Une cible faîte en paille volée dans les champs en dehors de la forêt, un mannequin fait en bois avec une grosse citrouille sur la tête, et un sac de sable, rempli sur les rives de Florenta. Cela rendait très bien. Mon entraînement m'occupa 1 ans et demi... et c'est finalement un jour de printemps que je décidais de reprendre du poil de la bête en affrontant mon passé.

    Chapitre 3 : Vengeance

    ( musique d'ambiance : > ici < )

    Retrouver un homme après deux ans d’abstinence n'est pas chose aisée... surtout quand celui-ci est un espion, donc potentiellement mort si découvert et... étant dans l'armée, il peut être on ne sait où. Alors... par où commencer ? Par la seule piste que je possède : Actania. Le trajet ne fut pas de tout repos. Carricula se trouve à des lieux de la région des Illustres, et la marche me prit plus de deux semaines. Je fis la rencontre d'une femme, de mon âge, environ 19 ans, qui se nommait Alicia. Une belle femme au cheveux bruns, dont le corps n'était pas repoussant, loin de là, et dont la voix possédait un charme fou. Elle se rendait tout comme moi à Actania, et nous fîmes route commune. J'eus le temps de l'apprécier, de la connaître, de rire... elle me faisait presque oublié pourquoi j'étais là. Elle m'avoua aller à Actania pour obtenir du Roi une troupe d'hommes pour défendre son village contre des pillards... comme quoi tout n'est pas verdoyant à Verya comme on voudrait nous le faire croire. Je l'écoutais et lui donnais conseils et autres remarques sur la façon d'aborder les choses... et il faut dire que j'étais certain que cela marcherait... Nous arrivâmes à la capitale et nous nous séparâmes non sans faire la promesse de se revoir. Elle me donna l'adresse de sa sœur où elle allait résider pendant son séjour ici, et me dit de passer à l'occasion. Ah, bonheur ! Parfois la vie nous touche en plein cœur et nous ne savons pas comment en ressortir.

    Il ne me fallut pas longtemps pour trouver le fort central de l'armée de Verya. Je demandais Ethal au nom de wolf... mais personne ne savait de quoi je parlais... Faisaient-ils exprès ? A en croire ce gars là non, il semblait perdu dans mes dires. Je lui demandais de m'écrire sur un papier les noms entiers et prénoms de tout les officiers qu'il connaissait. Il me dit une liste d'au moins 50 personnes... je repartais avec ça, et lui dit que je repasserais plus tard. Je m'installais sur un banc dans une rue déserte, et commençais à lire cette fichue liste qui me semblait interminable... j'avais une petite idée de ce que pourrait être l'incompréhension des gardes quant à ma demande : Ethal, tout comme Wolf était un surnom. Calvin ne voulait pas que son ami soit découvert. Et par ce fait, je venais de tout ficher en l'air... mais qu'importe. Un nom m'interpela à la première lecture : Eluan Torin Halford... Je ne savais pas quoi... mais quelque chose me stoppait sur ce nom. Je le fixais pendant dix minutes... sans dire mot. Puis enfin, une nouvelle illumination. Eluan Torin Halford : E.T.HAL ! Haha ! Magnifique ! J'avais donc trouvé cet officier, espion dans l'armée qui allait m'aider à venger Calvin... et ce dans les quelques jours qui vont suivre !

    Je me levais et me rendit au fort. Je vis passer quelqu'un, une jeune fille et je me plaquais contre le mur : Lyna. Elle était là, elle semblait aller bien. Elle traversait la rue. Mon envie de savoir où est-ce qu'elle se rendait était trop forte pour m'en empêcher. En la suivant, je voyais bien qu'elle avait changer. Elle n'était plus la petite fille docile d'Aslford, elle avait du caractère et un tempérament assez prononcé. Elle était bien ma sœur. Elle s'engouffra dans une ruelle, avant de tourner à gauche dans une petite cours. Mais... elle avait disparue. Où ? Comment ? qu'est-ce que ? Qu'était-elle devenue pour disparaître comme ça ? La cours ne donnait sur rien ! C'était vide ! Je... Je ne savais pas quoi faire, alors je fis demi-tour pour ne pas me faire retrouver. Il ne fallait pas que quelqu'un que je connaisse me voit.

    Je me rendis au fort donc, et demandais cette fois si "Sir Halford" ... le garde s'exécuta et alla chercher son supérieur. Un homme carré, grand, avec une moustache noir comme le néant, des yeux bleus saphir, et des cheveux blonds brillants coupés très court... un étrange personnage. Il me serra la main et me demanda la venue de ma visite envers le Sir Halford.

    "Vous n'êtes pas l'homme en question ?"
    "Non, je suis son adjudant ! Sir Quil ! Pour vous servir !"
    "Bien... et pouvez-vous me dire où se trouve-il en ce moment ? J'ai un grand besoin de lui parler en privé."
    "Il me semble qu'il m'est dit être à Gorgia cette semaine... dans..." Il se rapprocha de mon oreille "Dans le camp Gorbat".
    "Oh... vous pensez que je peux le voir ?"
    "Heu.. non. Personne n'est autorisé à s'y rendre sans autorisation militaire haut gradé. Par contre, vous pouvez l'intercepté lorsqu'il se rendra à Vilgloris ! A la fin de la semaine, il part très tôt le matin. Il prend la route de Dwaynna."
    "hé bien, Merci Sir Quil. Puisse votre journée être éclairé par Hector."
    "Merci bien... mais qui est ce Hector ?"
    "Hum... oubliez cela. Adieu."

    ( musique d'ambiance : > ici < )

    Je ne perdis pas plus de temps à papoter avec un inculte et de se fait irrespectueux de la nature et de la spiritualité. Je ne voulais pas oublier Alicia et me rendis chez elle, du moins chez sa sœur. Il était tard déjà, et j'étais sûr qu'elle serait là. Ce fut une dame empotée et assez laide qui m'ouvrit la porte. Je me présentais et elle me fit un geste de la main, comme pour dire "Viens là mon chouchou !"... je m'excusais et demandais Alicia. Elle fit une moue et gueula sur un ton désagréable "C'est pour toi !" . J'entendis l'escalier vibrer sous ses pas, et elle débarqua, encore lus radieuse que le matin où nous nous étions quitté. Elle me fit un sourire que je lui rendis... et étrangement, comme un lien invisible, elle me saisit la nuque et m'embrassa. Je lui rendis ce baisser si chaleureux dans ma vie... et la soirée se termina dans son lit par une belle nuit étoilée. Elle me rendit la lueur qui avait disparue ce jour où Calvin fut tué.. Elle me redonna espoir et confiance. C'était la lumière qui éclairait mes pas et me guide dans ce labyrinthe interminable qu'est la vie. Je me promis de ne jamais la laisser... jamais l'oublier et de toujours venir à elle quand elle en aura besoin. Elle n'était pas une simple femme... c'était celle qui me correspondait du tout au tout. Alicia était ma moitié.... le demi cœur restant... le remède miracle à ma maladie incurable.


    .......


    Mon message est trop grand je dois le séparer en plusieurs parties...
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    Message  [MJ]Likike Ven 15 Juil - 0:07

    Je passais la nuit avec elle, voilà 2 ans que je n'avais pas dormi dans un vrai lit... c'était... étrange. Agréable, mais étrange. Au petit matin je me levais, sans elle, lui posais un baiser sur le front et écrivis un petit mot expliquant mon départ, sans entrer dans le vif du sujet, et mon retour prochain... c'était une promesse. Je lui demandais en retour de ne pas m'oublier. Je m'équipais et me rendit en ville. Je passais devant une maison grande et reflétant les richesses qui y étaient présentes. Je ne pouvais pas vivre sans... j'en avais besoin. Mon équipement était précaire et pas très utile. Mon combat allait être rude, et j'avais grandement besoin d'un style adéquat. La rue était silencieuse et vide... à 5h du matin, Actania dormait encore. Je me hissais vers une fenêtre à barreaux et scrutais l'intérieur. Il semblerait qu'aucune ouverture ne soit possible au premier étage, j’escaladais, non sans frayeur, jusqu'au deuxième, et là par une fenêtre similaire à la précédente, je vis de l'autre côté de la maison une fenêtre grande ouverte. Je redescendis, puis je fis le tour, espérant ne pas croiser des gardes ou des passants un peu trop curieux. Une fois face à la fenêtre ouverte, enfin "en face" n'est pas le terme exact : en face et à 6 mètres de hauteur de différence et plus approprié, je guettais autour pour savoir si je ne risquais rien et je me lançais à l'assaut de ce domaine. L'ouverture, bien que haute, et malgré mes appréhension ne fut pas très difficile d'accès, et je pus sans mal pénétrer dedans. Une fois à l'intérieur, mes yeux se rivaient sur tout les tiroirs environnants, cherchant désespérément une bourse peine d'or. Par mégarde je me retrouvais face à face avec le chien de la maison... il grogna et je lui tendis ma main... il la renifla, et la lécha : signe qu'il me faisait confiance. Je continuais d'avancer et me trouvais alors dans un bureau. Le propriétaire devait être un sacré banquier pour avoir un maison comme celle la ! J'ouvris les tiroirs, mais rien ! Toujours rien ! Les tableaux aux alentours n'étaient même pas rares, et rien n'était immédiatement revendable... misère. C'est alors qu'un portrait me semblait bancal. Un magnifique portrait soit dit en passant, d'un aristocrate assez vieux et sacrément riche à ce que l'on voit. Mais là n'est pas la question, je le retire et une cavité creusée dans le mur accueille un coffre ! Haha ! je le saisis et le mets doucement à terre. Je tente de l'ouvrir, mais rien. La serrure est bloquée. Après mainte et mainte essais, je saisis mon épée faîte en bois de chêne, et taille en martelant cette foutue serrure. Enfin j'arrive à la casser et le coffre me dévoile six besaces remplies d'or ! Je les saisis toutes, range le coffre, et repars par la où je suis arrivé. Je suis sur la façade de la maison quand j'entends une grosse voix gueuler "AH ! SI CE CHIEN M'A RÉVEILLÉ JE LE TUE !"... je ris doucement et m'enfuis le plus rapidement possible.

    (musique d'ambiance : > ici < )

    La matinée est déjà bien avancée maintenant et les magasins ouverts. Je me rendis donc dans une armurerie où j'achetais un arc, un carquois pouvant contenir jusqu'à 300 flèches, et une épée. Cela me retira 2 besaces. Je continuais dans l'allée marchande, jusqu'à tomber devant un magasin à l'allure sympathique et attirante : un magasin de tenue naturelle. Les articles présents étaient principalement des tuniques en cuir ou en peau de bête. Le vendeur certifiait que les bêtes étaient mortes naturellement, j'avais du mal à la croire, mais il me fallait quelque chose de solide, alors je ne pouvais pas reculer. Je pris une tenue en cuir doux, dont la couleur était noire et qui avait une allure assez... forte ! Une autre besace y passa, et je pus repartir d'Actania en sécurité.

    Vilgloris est une ville très connue pour ses marchés et surtout pour le Marché Vilyen ! Un marché si immense que certains plantent des tentes à l'intérieur car ils ne retrouvent pas la sortie. Les marchands de tout Verya s'y rendent et y font des réductions incroyables pour amener la foule... Disons que cela bénéficie autant à eux qu'au comte Sylvestre ! Je me doutais de la venue de Ethal ici... le marché avait lieu dans quelques jours, il devait être ici pour superviser la sécurité. Une chance pour moi ! J'allais pouvoir l'avoir tranquillement. Le marché est un lieu à tendance mouvementée mais jamais de débordements importants. Et un officier n'aura rien à faire pendant les 5 jours de foire. Il pouvait donc m'accorder du temps sans limite.

    Le Sir Quil m'a dit de l'intercepter pendant la route... sauf que je ne pouvais pas, si un garde entendait notre conversation, s'en était terminé pour lui, et pour moi. Ce n'était pas mes intentions, surtout qu'il travaillait pour la rébellion de Verya, autant dire que j'étais pour. Il fallait donc rester discret et le marché était un endroit parfait. Au final, je pénétrais à Vilgloris grâce à un raccourci par la forêt, et j'arrivais avec un jour d'avance sur mon témoin. Parfait. Je pus me rendre à l'auberge, et obtenir quelques informations complémentaires sur le marché, sur les exposants, et surtout sur l'endroit où la garde logeait. On me dit que ce serait au niveau de la place principale de la ville. Une immense fontaine ornait ce gigantesque espace dallé et des tentes entouraient cette sculpture magnifique qui jetait de l'eau en abondance. J'optais pour m'y rendre le deuxième jour, car le premier il aurait trop de chose à faire et cela serait suspect. Et puis je ne voulais pas rester ici trop longtemps, ma cible encore inconnue courait dans Verya comme un chien après un os... je devais intervenir au plus vite. Je pris donc une chambre dans l'auberge du "Poney farcie" et je préparais mes plans pour la suite. j'étais étrangement persuadé que ma cible se trouvait à Actania... remarquez que c'est la capitale, ce ne serait pas une coïncidence ! Je m'endormis rapidement, après quelques jours de marche incessants.

    Le premier jour de la foire fut un véritable tonnerre... la foule affluait, les marchands implosaient tellement les ventes explosaient, la bourgeoisie se remplissait d'objets rares et originaux, pendant que quelques pauvres, ayant économisés pendant une année, ont pu s'acheter quelques vivres pour les trois mois à venir. L'armée était présente partout, et peu de soldats se trouvaient sur la place principale : bonne nouvelle. Je fis tout de même un tour dans le marché, c'était l'occasion, et en passant devant un stand d'antiquaire, un livre m'interpela : "Légendes vivantes et oubliées des sectes de Koran"... Un livre sur le démon ? Rien que cela ? Bon... il n'était pas donné, mais il semblait très intéressant. Je décidais de le prendre, pour la moitié d'une bourse, imaginez seulement le prix en magasin. Mon bouquin en poche, je continuais mon tour avant de retourner, avant de perdre, dans l'auberge. Je passais là toute ma soirée à lire, avant de me coucher... le lendemain sera éprouvant et révélateur.


    Chapitre 4 : La chair de ma chair

    Je savais où se trouvait la tente de l'officier, mais pas si Ethal y était. Je l'espérais car sinon j'éternisais encore plus mon voyage et permettait au chien déloyal de vivre encore plus de temps qu'il n'a déjà assez vu le jour. Se rendre sur la place principale, contrairement au jour précédent ne fut pas chose facile, les magasins s'étaient étendus, et ils avaient pris d'assaut le quartier du château où se trouvait la place principale. Mon chemin me fit rencontrer, assez tôt, des hommes louches qui me tendait des sachets d'herbes ou encore de la poudre blanche... ils ne semblaient pas bien, ou du moins n'avaient pas assez dormis. Finalement, les tentes de l'armée se présentaient à moi, et c'est avec une certaine assurance que je me rendis sur leur zone de regroupement... un garde plutôt robuste accueilli.

    "Bonjour m'ieur, vous cherchez ?"
    "Bonjour, je chercher Sir Halford je vous prie. c'est urgent, c'est de la part de Wolf."
    "Heu, l'Officier est encore dans sa tente, je vais voir si il daigne vous recevoir."
    "Merci."

    Il s'en alla vers une tente plus grande et plus haute que les autres, dont même l'étendard au dessus d'elle était différent. Une tente de supérieur hiérarchique c'était certain. Il y pénétra sans frapper ni rien, et ressortit quelques minutes après. Il s'avança vers moi, et me fit signe de venir... enfin ! J'entrais dans le palace transportable et un homme, plutôt frêle, des lunettes rondes, des cheveux noirs, possédant des yeux marron, avec une certaines vieillesse sur le visage reconnaissable grâce aux traits assez marqués, et dont le corps semblait dégarni de muscles depuis belle lurette, me fit signe de m'asseoir. Il demanda au garde de monter la garde à l'extérieur de la tente et que personne ne devait s'en approcher. Finalement le grand bonhomme partit et se posta devant l'entrée de la maison en toile. Ethal me regarda fixement avant de commencer :

    "Tu n'es pas wolf, pourquoi empruntes-tu son nom ?"
    "Je ne suis pas Wolf, je suis un ami à lui, un très bon ami... peut-être vous a-t-il parlé de moi ? J'étais un garçon du village situé à proximité de la forêt où il habitait."
    "Hum... oui, tu dois être Arceyus ?"
    "Exactement, Arceyus Drake Mon seigneur, pour vous servir."
    "Allons allons, pas de cela... Dîtes moi, ce n'est pas contre vous, ou que je n'ai pas confiance, mais comment me prouver que tel est votre vrai nom ?"
    "Posez moi deux questions sur Calvin très secrètes, que seul ses amis connaissent la réponse, vous verrez bien."
    "Calvin... rien que le fait de connaître son nom est une preuve que vous le connaissiez... mais soit, faisons comme tel : que faisait-il avant d'habiter dans cette hutte ?"
    "Il était officier, exactement comme vous, dans l'armée de Verya et vivait aisément à Actania."
    "Bien... et pourquoi est-il partit ?"
    "Car il s'est rendu compte que Verya n'était qu'un pays sombre et corrompu, qu'il ne se battait pas pour son pays mais pour l'argent de la noblesse et des comtes."
    "Parfait, je pense que je peux te faire confiance... disons que tu peux garder le surnom de "wolf" quand tu voudras me voir Arceyus... sais-tu qui je suis ?"
    "Eluan Torin Halford, ou Ethal... officier de l'armée de Verya, et..." je baissais d'un ton " membre de l'organisation secrète de la rébellion de Verya."
    "Effectivement. Tu dois donc savoir pourquoi nous usons de ses surnoms. Nous ne souhaitons pas que nos identités soient découvertes."
    "Celle de Calvin l'a été, elle."
    "Oui.. malheureusement."
    "Vous étiez au courant ? Et vous n'avez pas agi ?"
    "Que voulais tu que je fasse ? Arrêter mon supérieur ? Non je ne pouvais rien faire d'autre que de l'avertir un jour avant qu'ils n'arrivent sur son lieu de vie... et lui n'a pas bougé alors qu'il aurait pu."
    "Je... heu.. oui continuez."
    "D'après le rapport que j'ai lu, il se serait battu contre les gardes qui assaillirent sa demeure, mais ils étaient trop nombreux, il prit la fuite et un cavalier le rattrapa lui ouvrant le haut du torse jusqu'au bas du ventre d'un seul coup, il ne put riposter... ils ont ensuite brûlé sa maison pour que rien ne reste de lui. Je suis désolé."
    "J'ai vu son corps, j'étais là quand la hutte a brûlée, je n'ai simplement pas pu arriver à temps... Voilà deux ans que j'attends le moment de vous rencontrer. J'ai besoin de savoir comment l'armée a-t-elle eut vent de sa présence en ces bois."
    "Que veux-tu faire ensuite ?"
    "Le tuer."
    "c'est trop risqué. Je ne peux pas prendre ce risque. si tu te fais attrapé..."
    "Quoi ? je vous trahirai ? Vous me connaissez très mal. Je veux venger mon ami, mon mentor, celui qui remplaça mon père pendant mon enfance pendant que le vrai se fichait éperdument de moi. Alors c'est risqué, mais je prends le risque, ensuite notre discussion n'aura jamais eut lieu."
    "Bon... heu... je... d'accord, mais je t'en supplie, ne te fais pas attraper. Alors... je me souviens qu'un gars est arrivé en panique au fort, j'étais dans mon bureau, on est venu me chercher. Il demandait à voir mon supérieur, je l'ai emmené, et j'ai pu assister à leur conversation comme je suis le conseiller principal de mon Général. Il balança tout ce qu'il savait sur Calvin, son lieu de vie et ce qu'il y faisait... il disait qu'il l'avait trouvé en se baladant dans la forêt. c'était un gars plutôt grand, les cheveux châtain, les yeux verts, et il portait sur lui l'enseigne de l'école d'Actania... je me demande encore qu'est-ce que diable il foutait là bas."
    "Et... possédait-il un médaillon ?"
    "Heu... je ne crois... ah si ! exact ! Un sceau de famille autour du coup, je dirai un bouclier avec une fourche et une pelle croisés... mais ma mémoire n'est plus ce qu'elle était là dessus."
    "Misère... vous ne vous souvenez pas de son nom ?"
    "Moi ? Non. Il ne l'a pas donné... par contre, je me souviens de son enseigne de l'école d'Actania... chaque élève en a un personnel et aucun n'est pareil. Si je te le redessine, et que vous le portez à l'école, ils te donneront son nom, c'est certain."
    "Je.. je veux bien oui. Même si c'est un ancien élève ?"
    "Oui chaque enseigne est unique et ils gardent tout cela classé dans les archives. Tiens, attrape moi la feuille et le crayon derrière toi........ Merci."

    Il dessinait très finement, comme un artiste. Pourquoi avoir choisit cette voie là ? Mystère, mais il n'en restait pas moins un talentueux dessinateur. Il le fit l'enseigne d'une façon tellement précise que cela en devenait incroyable. Avoir une telle mémoire, même si moi même je me rappelle de beaucoup de chose, c'était inattendu et inespéré. Il termina son œuvre et me la tendit :

    "Voilà. Ils ne te laisseront pas savoir si vous êtes un parfait inconnu.. seuls les élèves peuvent avoir accès aux archives, et l'armée. Si je te donne un accès on va pouvoir remonter jusqu'à moi... mais si je te donne mon enseigne de l'époque, ils te penseront ancien élève et te feront accéder sans soucis et sans remonter jusqu'à moi"
    "Ingénieux.. merci."
    "Je ne peux rien faire d'autre mon ami, j'espère que cela te sera bien utile dans ta quête, et comme disait Calvin : ais foi en toi et en tes valeurs, n'abandonne pas."
    "Merci, vous m'avez aidé mieux que ce que j'espérais, vous êtes un homme bon, puissiez vous enfin mener votre quête à bien. Je vous fais mes adieux, et espère vous revoir."
    "Si tu passes sur Actania un jour prochain, viens au fort, je serai ravi de savoir comment cela s'est passé... ah oui, si tu tues ce chien, cache le corps, et surtout quitte Actania... rejoins la campagne la plus éloignée, ils ne t'y retrouveront pas... Bonne chance ! Et surtout bonne chasse."

    Je me revêtis de ma capuche et sortis de la tente. L'homme gros comme un gorille me salua, je fis de même et quittais les lieux. Vilgloris est une belle ville, mais trop agitée à mon goût... et puis plus rien ne m'obligeait à rester !

    ( musique d'ambiance : > ici < )

    Le chemin de retour fut épuisant. Je savais à quoi m'attendre, mais je n'avais pas prévu la météo... entre chaleur étouffante et pluies diluviennes j'avais le droit à toutes les humeurs de nos bons Dieux. Finalement de retour à Actania, je me rendis directement à l'école où mon rendez-vous non officiel était plus qu'urgent. C'était une bien forte bâtisse, dont la structure n'était pas sans me rappeler celle du Château d'Actania. Peut-être est-ce le même architecte qui sait ? Je me précipitais à l'intérieur et me dirigeais vers l'accueil où siégeait une bien vieille femme. Elle me demanda mon nom, je ne lui répondis pas et lui montrais mon enseigne, enfin celle d'Ethal. Elle eut un sursaut et sourit :

    "Est-ce bien toi Eluan ? Que je suis heureuse de te revoir !"
    "Moi aussi ! Dites moi j'aurai besoin d'un service !"
    "Ah mais tout ce que tu veux mon cher !"
    "Voilà un dessin qu'un ami m'a confié, pourriez-vous me dire quel élève le possède ?"
    "voyons voir cela... Épée... livre... hum... cercle... il n'y a que deux élèves qui possèdent ce genre d'enseigne, je ne peux pas te dire plus, ce n'est qu'un dessin et sans couleur, je ne peux chercher plus. Mais 2 personnes c'est déjà bien peu."
    "Très bien, cela me convient amplement, pourrais-je avoir les noms ?"
    "Le premier se nom Adam Filibert et le second... William Drake me semble-t-il."
    "Merci mille fois ! D'où viennent-ils ces deux là ?"
    "Adam de Meria... et William d'Abrysse."
    "Merci encore et encore ! Je vous suis infiniment reconnaissant !"
    "Mais de rien voyons ! Passe me voir plus souvent petit vilain !"
    "Bien entendu je n'y manquerai pas ! Je vous dis au revoir !"
    "De même Eluan, de même !"

    Et voilà, le nom que je redoutais le plus était là... l'entendre me tuait, mais l'apprendre me donnait une soif de vengeance et de haine encore plus grande. Mon frère, ce cher William Drake, avait trahis ma confiance et avait vendu mon plus cher ami. Cela devait-il passer ? Non... oh que non. Le laisser vivre ? plutôt me faire empaler que cela. Je quittais les lieux assez rapidement et me rendit chez ma demoiselle. Elle accueilli les bras grands ouverts si heureuse que je sois revenu. Je l'étais aussi... mais pas pour longtemps. Je lui demandais de venir avec moi, car j'avais à lui parler. Un peu prit de peur, elle me suivit, appréhendant la chose... n'est-ce toujours apeurant lorsque celui ou celle que vous aimez vous prend à part et vous fait "Il faut que l'on parle"... ? Elle ressentait cela à ce moment précis. Nous nous écartâmes des rues fréquentées pour nous engouffrer dans un petit parc de la ville désert. Je lui expliquais que j'allais partir quelques temps, et que à mon retour elle ne serait certainement plus à Actania mais retournée dans son village, et qu'il ne fallait pas qu'elle pense que je l'eus oublié... je lui demandais aussi la position de son village pour pouvoir le lui prouver par un visite quand mes affaires seront terminées. Elle pleura, un peu, puis beaucoup. Puis finalement, après quelques réconforts de ma part, elle se résigna et m'embrassa avant de me donner un papier donnant le nom du village.

    "Je t'attendrai Arceyus... je t'en supplie reviens moi vite."

    Et elle repartit, prétextant que le supplice était trop dur, qu'elle ne pouvait pas partir après moi... et qu'elle préférait que je sois celui qui reste sur le banc plutôt que l'inverse. Une réaction logique et compréhensible. J'attendis qu'elle fut hors de portée avant de me diriger vers les quartiers où j'eus autrefois croisé ma sœur... il fallait que je la revois. Il était approximativement l'heure à laquelle j'étais présent dans cette ruelle il y 1 mois. J'attendis... encore... puis encore... quelques heures... et finalement, j’abandonnai.. . "Elle ne passera pas" m'étais-je dit. Je décidai alors de partir plutôt me pavaner dans les rues... de errer comme le futur meurtrier que je suis.

    Chapitre 5 : Justicier de l'ombre

    Penser à ce que l'on ne doit pas, cela vous arrive-t-il ? Moi tout le temps. Je ne réfléchis qu'à mes erreurs et à ce que je ne dois pas faire... pourtant cela ne m'empêche pas de les faire ! Un défaut ? Peut-être mais qu'importe, cela ne me dérange pas... c'est juste, horriblement démoralisant. J'étais justement en train de repenser à cette nuit où toute ma vie a chamboulée, et où même les Dieux n'eurent pas pitié de moi, lorsque je tombai face à face avec mon père. Il ne me reconnut pas, ma capuche et mon équipe noir me rendait méconnaissable, il traça sa route en baissant les yeux, pensant que je devais être un homme un peu... disons dérangé. Il passa à côté de moi, et continua sa route en accélérant le pas. Je me retournais et lui fit :

    "Père..."

    Il se figea. Et lentement se retourna. Les yeux éclatés et grands ouverts, la bouche qui tombait et les sourcils qui vacillaient... il balbutia avant de reprendre son souffle et de me lâcher dans un dernier effort :

    "Arceyus ?!"

    Je retirais ma capuche et laissais entrevoir ma figure. Les cheveux mis longs, noirs, virevoltaient au vent, mes yeux verts foncé perçaient dans la nuit, et une expression grave m'empoignait la bouche. Il n'osa pas dire un mot de plus. Je m'approchais de lui, lentement, le regard noir et droit dans les yeux.

    "Où est William ?"
    "Il... il est ici à Actania... mais... pourquoi ?"
    "Je veux le voir, tout de suite."
    "Bien bien. Rends toi dans le quartier d'or... tu y trouveras le Dauphin Blanc, un hôtel somptueux... il y loge."
    "Merci bien, et ne dis à personne que je suis passé... oublie cette discussion, c'est tout."

    Je ne lui laissais pas le temps de répondre, je remis ma capuche et je partis, doucement vers le quartier de ma victime... ne faisant qu'un avec les ombres, je longeais les murs, regardant droit devant moi. Je croisais une patrouille qui m'interpela. Ils me demandèrent de m'identifier, je lleur fis voir mon enseigne de l'école, et ils me saluèrent à grands sourires. Je rigolais un peu avec eux, me mêlant dans le lot, et j'en profitais pour glisser une demande :

    "Dîtes moi messieurs... par cette nuit sombre je suis un peu perdu voyez vous... et je cherche le Duaphin Blanc, pouvez vous me l'indiquer ?"
    "Mon gars, on va faire mieux, on va t'escorter ! Tu sais, les rues sont pas sûres à cette heure là. Et puis tutoie nous mon vieux ! On est des amis !"
    "D'accord haha ! Alors dis moi, t'es dans l'armée depuis quand ?"

    Ainsi donc je me fis escorter jusqu'au centre du Quartier d'Or par une troupe de soldats, il faut l'avouer assez sympathiques, mais un peu bruyants. Ils me conseillèrent un bar pour finir la soirée... peut-être n'aurais-je pas le temps ce soir.. haha ! Je pénétrais donc dans l'hôtel, qui était effectivement de très grand luxe... comme quoi je n'avais pas tord à l'époque. Mon frère laisse ma famille dans la boue des mauvais quartiers. Une raison de lui en coller une de plus.

    L'accueil était assurée par un homme d'une trentaine d'année qui me demanda l'objet de ma visite dans un accoutrement si... osé. Je rigolais doucement avant de lui saisir le cou et de lui faire cracher le numéro de la chambre de mon frère... après quelques promesses bien pensantes envers ses objets génitaux il me donna même la clé. Je le remerciais comme il se doit en l’assommant... après tout, il était plus de minuit, est-ce que quelqu'un loue une chambre à cette heure ? Moi j'emprunte personnellement.

    ( musique d'ambiance : > ici <)

    Je montais les escaliers, doucement, lentement, calmement. Une fois en haut, avant de pousser la porte qui donnait sur le salon privé des locataires, j'empoignais mon épée, puis ouvris la porte en grand et d'un seul coup brusque. Personne. Parfait. Je traversais alors le couloir où chacun se reposait, en lisant chaque numéro : 1...2...3...4...5...6 ! Haha ! Trouvé mon p'tit père ! Je dégaine mon épée, je la place contre mon visage et d'un coup de pied je défonce la porte. Je pénètre dans la pièce, referme la porte derrière moi d'un coup de bras et me lance sur le lit mon épée la première... quand je réalise qu'il n'est pas dedans... "quoi ?! Comment ça ?" me dis-je alors. "Est-il mort avant que je ne tue ?!"... je tourne la tête et là assis sur son bureau, me regardant avec un sourire narquois il me fit :

    "Alors Arceyus... on s'est enfin décidé à venir en Ville ? Ça change de la forêt hein ?"
    "Sale chien... pourquoi ?!"
    "Pourquoi quoi ? Pourquoi es-tu venu ici ? Parce que tu en avais besoin voyons ! La ville est le meilleur endroit pour se détendre et oublier ses soucis ! Toi même tu as trouvé l'amour ici hum... Mademoiselle Alicia... oh et puis des amis, les gardes... et il paraitrait que tu ne t'es pas contenté Actania... mais que tu as même rendu visite à ce cher Ethal il n'y pas plus de 2 semaines ! Magnifique ! Tu te civilises !"
    "Co... Comment le sais-tu ?"
    "Oh... mais mon frère je sais bien des choses, je te connais mieux que toi même tu te connais... hahahaha !"

    L'envie de meurtre grandissante en moi, je le saisis par le col et le balance contre le lit, me jette sur lui et le bloque avant de lui mettre la lame sous la gorge, le souffle s'accélérant, le bruit de celui-ci se faisant de plus en plus fort, il sourit, pendant que je lâche une larme.

    "Alors... tu hésites ? Espèce de lâche !"

    Il me repousse d'un coup de pied que je croyais paralysé, il me met à terre, saisis la lame attachée au mur et la brandit vers moi. Il rigole longuement avant de brandir l'épée, de lâcher un certain "Adieu" et lorsque sa lame percute la mienne au dernier moment, ses yeux s'ouvrent en grand et hallucinent. Ma parade, bien que très simple, est très efficace, et il s'avère que c'est ce que je manie le mieux. Je le repousse et me relève. C'est alors qu'un combat sans précédant entre lui et moi s'engage. La chambre et trop petite pour accueillir la lutte, nous avions déjà saccagé toute sa piaule, nous sortons dans le couloir, il me donne un coup qui m'entaille le bras gauche, je le lui rends en lui coupant le souffle d'un coup de pied. Il est en haleine mais n'arrête pas de combattre. Il frappe aveuglément, combattre n'a jamais été un fort chez lui. Soudainement une femme sort de sa chambre voulant savoir ce qu'il se passe, à peine ouvre-t-elle la porte que je plante une flèche dans le bois pour qu'elle referme celle-ci, elle exécute en poussant un cri. Misère que les femmes sont bruyantes.... remarquez que nous ne sommes pas mieux. Nous nous battions alors dans le salon privé où une table basse, des sièges ainsi qu'un somptueux banquet attend chaque matin les invités.

    "hé bien William ! Quel Luxe ! Avec quel argent peux-tu te payer cela ?!"

    Les coups fusent, et s'enchaînent. Les fers se croisent et s'entrechoquent, pendant que nos regards se fusillent de haine et de colère. Un sourire narquois s'élevant de temps à autres de ses lèvres, tandis que mon visage reste impassible. Il n'ose répondre pendant quelques minutes, l'intensité du combat y est pour quelque chose. Puis nous nous éloignons. Il prend son souffle en deux respirations bruyantes et prend le temps de me répondre avec moquerie :

    "Disons qu'avec un frère en moi, la vie est plus facile."

    Je m'élance de nouveau, sa voix m'agace et me donne des frissons. Je ne peux pas le voir sans repenser à Calvin et c'est dans un cri de colère que je lui entaille le bras droit. Son épée tombe, il lâche un souffle de douleur, puis ressaisis rapidement son épée. Il frappe encore mais ses mouvements sont plus lents, moins fluides, beaucoup plus approximatifs. On sent la douleur dans ses coups et sa fatigue. Il ne s'entraîne pas, cela se voit. Il ne gère pas assez ses forces... d'ici quelques minutes il sera à bout et je savais que je l'aurai facilement. Il parvient tout de même à me balancer un bol, que j'évite, mais je emmêle les pattes et tombe en me prenant le coin de la table basse... j'ai affreusement mal sur le côté gauche... que m'est-il arrivé ? Je ne préfère pas y penser... je recommence à oublier la douleur, tout comme j'eus oublié la chaleur, mes sentiments reprenant le dessus.

    "Tu sais où ils vivent ?! Dis moi, sais-tu où ILS VIVENT ?! Pendant que tu es là à jouir de ton argent, eux croupissent dans ces quartiers merdeux ! Cela ne te touche pas ?! Tu te sens trop important pour oublier ta famille ?! Moi je vais te montrer ce que c'est de sentir son passé te rattraper !"

    Je m'avance, courbé, et le frappe, il pare tant qu'il peut, mais ma force étant bien supérieure à la sienne, il ne tarde pas à lâcher prise et à tomber à terre... il s'éloigne à quatre pattes. Je saisis une flèche de mon carquois et lui plante nerveusement dans le pied, celle ci perse son enveloppe corporelle, traverse ses organes, repasse la peau, et s'enfonce dans le sol. Il hurle de douleur. Il se tient le pied pendant que je m'avance vers lui, un sourire narquois au lèvre mais des spasmes nerveux m'assaillant.

    (musique d'ambiance : > ici < )

    "Alors mon frère... tu sens ce sentiment d'impuissance ? Tu sens le goût de la vie s'échapper ? Comment te sens-tu ? Où est le pouvoir de ton argent ? J'attends !"
    "Laisse moi.. je t'en prie Arceyus, repense à autrefois... repense ! Je t'en supplie !"
    "Repenser à quoi ?! Je te faisais confiance ! J'avais foi en toi ! Je t'ai tout confié ! Tu m'as trahis ! Chien ! Tu m'as trahis !"
    "Je ne voulais pas Arceyus ! je ne voulais pas ! C'est toi qui m'y a poussé ! Tu m'as frappé ! J'étais défiguré à vie, vois mon visage, je ne ressemble plus à rien Arceyus ! J'avais de la haine envers toi et je ne voyais que cela pour te faire du mal ! Mais je t'en prie ne me tue pas !"

    Je lâchais mon épée et lui retirait la flèche d'un seul coup. Je retournais son corps et me mettait sur lui, je fermais mon poing, et frappais, frappais, frappais... jusqu'à en avoir mal. Je pleurais. Quand enfin j'avais le sentiment de mettre défoulé, je me relevais, il n'était pas mort, mais si rué de coups qu'il ne bougeait plus. Il m'entendait, c'était certain. Je pris mon épée, et lui fit, avec un sourire narquois comme celui qu'il me fit au début de notre combat :

    "Adieu"

    Je plantais ma lame dans son torse... il laissa échapper son dernier souffle, et devint inerte. Je restais là, avachis sur lui, pleurant toutes les larmes de mon corps. Je pleurais Calvin... je pleurais mon frère... je pleurais mon ancienne vie.

    Je retire mon épée, la range remets ma capuche et repars le sang plein la tunique, je m'arrête dans la cuisine de l'hôtel pour la laver rapidement. Enfin, je ressors, l'esprit troublé, les larmes continuant à tomber, la conscience me démangeant... je ne sais plus qui je suis, si ce n'est un monstre. Je n'ose plus regarder mes mains, ni même mes pieds... je ne me considère plus, je ne m'imagine plus, je préfère oublier, oublier tout jusqu'à ma mort. Mon frère fut pour moi un exemple... il en est devenu un ennemi et il incarnait tout ce que je ne voulais pas être... pourtant, suis-je différent ? Apparemment non. Je ne suis pas cet immonde personne qui tue de sang froid, qui n'a pas de pitié ! Je suis cet enfant de Aslford qui n'attend que que son père rentre du champs et vienne lui chanter une berceuse, je suis ce grand frère qui prend soin de sa petite sœur quand elle a mal au ventre, je suis ce petit frère qui admire un autre pour se qu'il fait... je suis ce fils qui regarde sa mère avec admiration... Mes derniers mots à mon frère ne sont pas simplement adressé à lui... ils sont pour moi aussi... pour ma vie... Adieu Arceyus Drake, ton existence n'est plus.

    Chapitre 6 : Errance

    Les ruelles se suivent et se ressemblent, certaines maisons me semblent familières, d'autres nouvelles... il y a celles qui m'intriguaient, et puis celle qui m'indifféraient... je dois dire qu'Actania est une belle ville... si on fait abstraction des maisons miteuses des quartiers pauvres, de la corruption continuelle qui y opère, ainsi que l'esprit vicelard présent dans les ruelles... mis à part tout cela, Actania est une belle ville. Se balader, errer sans but... n'est-ce pas moi qui l'ai voulu ? Si je crois bien.

    Mes pas me mènent au beau milieu d'une place publique, dont le nom m'échappe bien. Je m'assois sur un banc et je baisse la tête. "Je devrai partir" me suis-je dit... mais non, là l'envie n'y est pas. "Se cacher au moins".. à quoi bon ? Non, il faut juste que j'attende que partir soit devenu mon but, que enfin j'ai ce déclic qui me pousse à partir, et là, enfin, je pourrai m'en aller. Il y a comme quelque chose que je dois faire ici... un dernier obstacle avant de continuer la route. Il y a comme... comme... un manque.

    "Je peux... m'asseoir Arceyus ?"

    Je relève la tête, brusquement, un regard toujours vide et sans sentiment. Il est là.. que me veut-il ? Mon numéro ne lui a pas suffit ? Il n'a pas peur ? Moi j'aurai eut peur. Parce que je suis flippant. Oui je le suis, cette allure de criminel, ce regard de damné, et cette haine digne d'un Roi des abysses... pourquoi mon père n'a-t-il pas peur ?

    "Oui."
    "Je... enfin..."
    "Qu'est-ce que tu veux ?"
    "Écoute, rien ne s'est passé comme je l'espérais... Tu... tu avais raison mon fils je..."
    "Je ne suis pas ton fils."
    "Mais... écoute, William est devenu avide, il ne venait plus vers nous... ta mère t'a pleuré... ta sœur... ta sœur et bien elle l'a très mal vécu. Autant envers toi qu'envers lui. Mais moi, moi je t'ai toujours aimé autant ! Je suis là pour toi ! Fais moi confiance !"
    "Faire confiance ? Plus jamais."
    "Pourquoi cela ? Voyons !"
    "Attribuer sa confiance c'est donner sa vie... on m'a déjà tué une fois, ça ne se fera pas deux. William ne vous embêtera plus. Où est Lyna ?"

    Je me levais remettant en place tunique et équipement en fixant mon père d'un regard devenu plus souple et plus accrocheur. Celui que j'avais tout le temps en étant gosse...

    "Lyna est chez nous au 26 Rue des Célestes... mais pourquoi dis-tu qu'il ne nous embêtera plus ?"

    Je commençais à partir, et c'est en m'engouffrant dans les ruelles sombres que je lâchais avec une voix fière mais très sombre :

    "Je l'ai tué."

    ( musique d'ambiance : > ici < )

    Mon seul désir, mon but, était revenu : trouver Lyna. c'était ma Soeur, celle en qui j'avais encore toute confiance. Celle qui, je le savais, jamais ne m'abandonnerai comme eux et jamais ne me trahirait comme lui. Au temps impartial, la vie mérite d'être vécue et j'en ai enfin la preuve ! Rue des Célestes, Rue des Célestes... il est marrant lui, c'est grand ici! comment m'orienter ? A gauche, à droite, tout droit, derrière, en haut ? Actania est un labyrinthe et j'ai besoin de m'en sortir ! J'ai besoin de la voir, d'entendre sa voix, de voir encore une fois ce qu'est une lueur dans ses pupilles. Je prenais les rues au hasard, parfois il fait bien les choses. Là, et puis ici, oh pourquoi pas par là ? Revenons en arrière, hé ! Voilà ce que je cherchais ! Un mendiant ! Je m'approche de lui, et le secoue un peu, le réveillant brusquement :

    "Bonne nuit mon gars ! J'aimerai savoir c'est où la rue des Célestes ?"
    "Qu'est-ce que ? Espèce de vermine ambulante ! Chien galeux ! On est assez dans la misère comme ça ! Pas besoin de nous réveiller en pleine nuit nom d'une pipe !"
    "Voilà une bourse remplie d'or, maintenant écourte deux secondes ta nuit pour me dire où est la rue des Célestes ?"
    "Ah... pour sûr m'sieur ! Hé ! On est pas fous dans le quoi, juste un peu sur les nerfs savez... Actania n'est pas toute blanche, on est les tâche, alors on prend sur nous, mais c'est pas simple. Alors, rue des Célestes vous dîtes ? Prenez la gauche, puis remontez par les escaliers, ensuite tournez une nouvelle fois à gauche et vous y êtes... vous cherchez une maison en particulier ?"
    "Celle des Drake si vous savez où elle se trouve ou à quoi ressemble-t-elle."
    "Heu... me semble que c'est la seule blanche de la rue."
    "Merci mon gars, passez une bonne nuit et puisse Hector veiller sur vous."
    "Merci bien, de même... mais qui est ce Hector ?"
    "Heu... Oubliez cela."

    Alors heu... c'était à droite ... non à gauche, donc voilà, là l'escalier, et mine de rien une fois que l'on est situé et que l'on sait où se rendre, Actania n'est pas si terrible... je me demande tout de même comment les mendiants font-ils pour tout savoir... cela reste un mystère. M'enfin, toujours est-il que l'escalier était bien long pour être en ville. A croire que la ville possède ses propres montagnes. Une fois en haut de celui-ci, mes pas m’amènent donc vers la gauche et j’aperçois là la maison Blanche dont parlait l'autre. Je m'approche, doucement, et frappe deux fois. C'est une femme qui m'ouvre.

    "Bonjour.. que puis-je faire pour vous à une heure pareille ?"
    "Maman ?"
    "Arceyus ?!"
    "C'est bien moi."

    Elle, contrairement à mon père, ne se priva pas de m'enlacer fermement. Je le lui rendis parce qu'en avais bien envie, et puis nous pénétrâmes dans la maison, l'extérieur n'était pas très accueillant. Elle m'amena un thé pendant que retirait ma capuche et scrutait l'aménagement de la maison pas si petite que cela pour être dans un quartier pauvre. Elle me fit mine de m'asseoir et on discuta, de tout et de rien, des 2 années qui ont passées, de leurs projets et de leurs échecs, et étrangement on parla très peu de moi... à mon grand bonheur d'ailleurs, car elles ne firent les plus brillantes. C'est alors qu'une voix, une autre féminine se finit doucement entendre, et des pas firent craquer l'escalier :

    "Maman ? Qu'est-ce que tu fais à cette heure là ?"

    Elle entra dans le salon, et me vit, moi le frère déserteur... elle eut un temps de recul, et ne voulait pas s'approcher de moi. Je la comprenais... après tout, c'est moi qui les avait abandonné en premier, alors pourquoi m'apprécier ? Je la regardais avec un sourire plutôt agréable. Je n'ai jamais été le type le plus beau d'Aleïa, loin de là, mais lorsque je souris, j'ai un certain charme il faut l'avouer.

    "Salut Lyna... tu te souviens de moi ?"
    "Bien sûr que je m'en souviens, comme oublier ?"

    Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. Que pouvais-je bien faire de toute façon ? La serrer dans mes bras ? Elle ne le voulait visiblement pas. Alors... la suite ? Ma mère prit le relais en faisant signe à ma sœur de me prendre dans ses bras... je la regardais et lui fis comprendre qu'elle n'était pas obligé... après tout, j'étais le fautif, pas elle. Je finissais mon thé quand mon père débarqua en trombe dans la maison. Il me regarda l'air horrifié, il attrapa Lyna et fit signe à ma mère de venir. Elles s’exécutèrent, mais ma soeur ne put s'empêcher de demander "Pourquoi fais-tu cela ?" ... mon père me pointa du doigt, un doigt tremblant et en balbutiant il fit :

    (musique d'ambiance : > ici < )

    "Ce... ce n'est pas... pas notre fils ! C'est... C'est un monstre !"
    "Quoi ? Chérie ! De quoi parles-tu ?! Allons exprime toi !"
    "Ce... Ce monstre a tué William ! Tu.. tu n'es pas... pas mon fils !"
    "Non effectivement je ne le suis pas, du moins je ne me considère pas comme tel ! Quel genre de père laisse son fils derrière lui ? Quel genre de père ne se préoccupe pas de son fils ? Quel genre de père es-tu pour m'avoir laissé vivre de telles horreurs... ? De nous deux, le monstre c'est toi. Ton William n'était qu'une chienne, une vermine à éradiquer, si cela ne te plaît pas, qu'importe. Tu m'as laissé tombé, et bien je me fais désormais mon jugement par moi-même. Maintenant que tu as réussis à me faire détester des deux seuls êtres qui m'acceptaient encore, je vais m'en aller... parce que je risque de m'énerver, et je ne pense pas que tu veuilles que je m'énerves, n'est-ce pas ? N'EST-CE PAS ?!"
    "Sors de chez moi ! Dé... dépêche toi ! Sors !"

    Je saisissais mon épée, enfilais mon manteau et en embrassant ma mère et ma soeur, je sortais. De retour dans le noir et la nuit... les ténèbres sont-elles ma seule demeure ? Misère. Errer, tel est mon but alors ? Bien... qu'il en soit ainsi.. alors je me perdrais.

    (musique d'ambiance : > ici < )

    Je m'en retournais dans ma vieille et douce campagne, là où personne ne me connaît, là je ne suis qu'un ermite en herbe, un peu jeune mais certainement heureux de vivre. Un être en accord avec la nature... vivre de ses propres moyens, apprendre, découvrir... devenir sage. Je ne pense pas que la dernière option viendra avant longtemps, mais elle viendra... le monde tel que je le percevais alors était flou et encore repoussant... peut-être qu'un jour ma vision optera pour quelque chose de plus clément, je l'espère, mais pour le moment, l'extérieur de la forêt m'effraie. Voilà des mois que je suis dans ma hutte à vivre seul, à explorer cette généreuse nature seul... Skouiky est là, mais ce n'est pas pareil... rien n'est pareil depuis la mort de William. J'ai le sentiment d'être partagé entre le bonheur d'avoir vengé mon ami, mon mentor, mon père spirituel, et celui d'avoir trahis quelqu'un, d'avoir trahis ma sœur particulièrement. Elle ne m'a peut-être jamais eut pour modèle, qu'en sais-je, mais comment pourrait-elle accepter d'avoir un tel frère ? Regardez sa vie... un frère en exil meurtrier de son autre frère, autrefois détaché de sa famille...Voilà le problème ! C'est qu'il n'était pas tout blanc ! Et j'ai l'impression que en partie j'ai fait une bonne chose... ils ne s'en rendent pas compte... mais je suis certain qu'un jour ils se remettront en question sur ce principe... Dois-je laissé couler ? De toute façon que puis-je faire ? Je ne peux strictement rien faire. Retourner à Actania ? Par les temps qui courent ? Jamais ! Ce serait du suicide... on raconte qu'un jeune homme a peine plus âgé que Lyna a récemment tenu tête au Roi, et ce dernier l'aurait exilé... il viendrait d'ici, de Carricula... quelqu'un m'a déjà donné son nom, malheureusement il m'échappe. A la première écoute, il m'a semblé entendre un nom de fruit exotique, quelque chose comme Lilile, Lilike ou quelque chose comme ça... Récemment envoyé en dehors des murs pour avoir tenu tête à sa majesté Maxence IV. La rébellion est affligée. Elle n'attend qu'un égarement de l'armée pour contre-attaquer... oui j'ai gardé contact avec ce cher Ethal. Les jours passent, les semaines, les mois, mais les lettres sont encore envoyées. Heureusement que l'organisation secrète de la rébellion à un messager privé. J'hésite à les rejoindre... à quoi leur servirai un ermite tout moisi ? Haha, à pas grand chose hum ! Mais j'aide tant que je peux Ethal qui est devenu un bon ami désormais. Il est passé dernièrement me rendre visite car il était en déplacement avec l'armée. Au passage, son nom me rappelle que je me demande encore comme William a su pour ma visite à Vilgloris... et pour Alicia. Alicia milles Dieux ! Je dois la voir ! Au plus vite ! Je range rapidement mes affaires avant de déguerpir pour Meria. Cette région relativement reculée était connu pour ses climats désertiques à tempéré, en passant par sub-tropical, et paradisiaque comme on dit par chez nous. Par chance, le village de ma douce se trouvait au bord de la mère, dans le sud de la région, là où le climat est le plus agréable de Verya.

    La route fut longue et pleine d'embûches, mais finalement, ce fut en seulement 1 semaine que j'y parvins. Le petit village de Cortyz face à moi, la mer en arrière plan... magnifique. Je m'avançais jusqu'à ce qu'une vigie me voit et m’interpelle par un "OH LA ! QUI VA LA ?" pour lequel je répondis "Je demande à voir mademoiselle Alicia je vous prie."... un silence se fit et finalement il gueula d'ouvrir les portes. On s'exécuta et je pus entrer dans l'enceinte ultra protégée. Une cargaison se rua sur moi et tous pointèrent leurs hallebardes sur moi. Un homme, dont la tenue reflétait son statut d'officier, s'approcha et me scruta. Il m'enleva ma capuche et leva le bras. Tous retirèrent leurs armes et il fit venir Alicia. Elle se rua sur moi, avec ses propres armes : ses bras. Elle m'enlaça du plus fort de son être et me sourit : "Bienvenue à Cortyz !" Elle me fit comprendre que les hommes ici étaient les troupes envoyées par le Roi pour défendre le village et qu'elle était même devenue la chef du village après cela. Elle m'amusait à parler comme ça... on aurait dit une petite fille toute excitée à l'idée d'avoir une coiffure à refaire. Mon séjour à Cortyz fut emplit de bonnes choses, et de bonheur. Je restais là quelques jours, puis quelques semaines. Finalement ce fut au bout de 3 mois que je décidais de retourner m'exiler... seul ? Non puisque je proposais alors à Alicia de me suivre... elle me promit de venir, mais que pour l'heure elle ne pouvait pas laisser son village dans l'état. Je fis mine de comprendre et partit. Après tout, les adieux n'ont jamais été mon fort, et cette fois ci, comme à mon habitude restèrent sobres.

    Chapitre 7 : Lyna

    Mon retour en mes terres se passa fort bien, pour tout dire, j'étais presque comblé. La présence intensive de ma douce pendant quelques mois me fit le plus grand bien et je dois dire que ce n'est pas une coïncidence si depuis ma joie de vivre est au plus haut. Oui mais voilà, quand tout va bien, vous le savez mieux que moi désormais, il faut toujours que quelque chose aille mal...et cette fois, ça rigolait plus. Mon père débarqua après 2 ans en panique dans ma hutte. Je me levais brusquement étonné qu'il soit là, et pour tout dire, j'avais mon épée à portée de main. Je le regardais fixement :

    "Que veux-tu ?"

    Il éclata en sanglots et se rua sur moi pour me tomber dans les bras. Je le mis sur mon lit le laissant se calmer... tandis que je préparais un des breuvages spéciaux dont la recette m'avait été donnée par Calvin il y a bien longtemps. Je lui tendis la tasse en terre cuite, il la saisit et commença son discours :

    "Elle.. elle a été enlevée !"
    "Qui ça ?!"
    "Lyna... Ma pauvre fille... enlevée ! Ah ! Lyna ! Ton père est un miséreux ! UN poltron ! LYNA !"
    "Oh oh oh... du calme... que lui est-il arrivé ?"
    "Elle... elle n'était plus à la maison, elle rentrait tard, comme toi avant... et puis un jour je me suis levé, je suis descendu en bas et là, un clou était enfoncé dans la porte... de l'extérieur, j'ouvris et là une lettre tâchée de sang était inscrite comme quoi Lyna ne reviendrait plus... mais rien de plus ! LYNA !"
    "Donne moi cette lettre."

    Il me tendit un bout de papier froissé et continua ses jérémiades pendant que je découvrais alors la phrase la plus blessante de ma vie.. "Papa, Maman... oubliez moi, je ne reviendrai pas. Lyna.". Rien n'était indiqué comme quoi c'était un enlèvement... je me retournais vers mon père et lui demandait alors d'où venait ses soupçons quant à un enlèvement.

    "Comment je le sais ? Mais parce que c'est évident ! Lyna a prit ton modèle, elle a voulut faire la forte tête, et partir, mais tu parles ! Les rues d'Actania sont pas sûres la nuit ! C'est bien obligatoire qu'elle fut enlevée !"
    "..."
    "Dis quelque chose enfin ! C'est ta sœur ! A moins que tu ne veuilles la voir mourir... comme William, ton frère que tu as défiguré à mort et tranché le ventre comme un barbare l'aurait fait !"
    "J'avais mes raisons... il m'a trahit, et je n'accepte pas les trahisons."

    Je me levais, prit ma tunique, la revêtit, empocha mon équipement et prit mon père en le menant dehors, je fermais mon cabanon et en lui saisissant l'épaule je pris la direction de la route du Nord celle qui reliait le Sud à Actania sans escale. Je n'étais pas encore en aise avec mon père... j'en avais pas vraiment envie pour tout dire. J'éprouvais encore beaucoup de rancœur et la fierté au dessus de tout, je ne pouvais accepter et excuser son abandon. La route se déroula en silence sauf quelques moments plutôt rares sur les paysages et quelques questions de moi envers ma mère et Lyna et de lui envers mon habitat et ma vie quotidienne.... Cette route, bien que très risquée pour moi, était un excellent moyen de regagner la capitale en moins de 3 jours de marche ! Une fois les murs d'enceinte franchis nous nous dirigeâmes vers un bar, celui où Lyna avait l'habitude de traîner. Mon père me regarda et me montra le barman, un homme plutôt robuste, un peu gras, et vulgaire. Il me fit comprendre qu'il profitait de ma soeur comme du pain en libre service. Les pistes devaient débuter par là. J'acquiesçais et me levais de notre petite table pour rendre visite à ce gentil monsieur. Je tapais sur le comptoir pour le faire venir, il accosta avec un sacrément joyeux "Hééééé ! Qu'est-ce qu'il nous veut le maigrichon ? Un p'tit remontant jeune homme ?" Je souriais sympathiquement et acquiesçais en tendant mon verre. Il le remplit et me fixa :

    ( musique d'ambiance : > ici < )

    "Alors.. qu'est ce qui t'amène ici gamin ?"
    "Ma sœur."
    "Ta sœur ? Oh oh !Elle est belle...genre belle poitrine bien généreuse et petit cul bien bombé ? haha !"
    "Non... en fait, elle a disparue."
    "Oh... désolé mon gars."
    "Pas de soucis, mais vous l'avez peut être vue ? Je veux dire, elle s'appelle Lyna."
    "Ly.. Quoi ? Non... je, enfin, jamais entendu ce nom là moi, désolé ! Ouais Jackie j'arrive ! Tu m'excuseras."
    "Je resterai là si j'étais toi. Je voudrais pas m'énerver en public, c'est pas beau à voir tu comprends ?"
    "Heu... je... je... comment ?"
    "t'as pas un endroit moins bruyant pour causer ? Tes clients me donnent la migraine."
    "Viens dans l'arrière boutique... je... j'arrive je sers le gars."

    Je me levais, en vidant mon verre d'un seul trait, fit un signe à mon père, discret, et gagnais le derrière du comptoir où une porte était ouverte. Je pénétrais et le barman me rejoignit quelques secondes après, avec une belle bouteille de vin. On se posa sur la table et il m'offrit un verre. J'ouvrai les festivités :

    "-Alors, tu la connais ?"
    "Oui... mais je sais pas où elle est !"
    "Comment la connais-tu ?"
    "Elle traînait tout les soirs ici en face de l'établissement... moi j'suis pas un homme qui a sa langue dans sa poche, donc je lui ai dit de déguerpir avant que j'appelle la garde, mais elle s'en fichait et restait... alors je lui ai dit de venir boire un verre, que je l'offrais... là elle s'est assisse au comptoir et on a parlé... c'était il y deux semaines, elle repassait tout les soirs prendre un verre et puis repartait... et là ça fait 1 semaine qu'elle a disparue... enfin qu'elle ne passe plus."
    "Rien ne t'as alarmé dans son comportement ?"
    "Bha.. elle disait qu'elle stressait un peu dernièrement car elle se sentait suivit... par qui, par quoi je sais pas, mais ça semblait pas clair. Si tu veux mon avis, là dessus y'a de la religion."
    "Que veux-tu dire ?"
    "On dit que les sectes religieuses sont de retour en ville... les moins pires, celles de Dwaynna et Hector ne font que faire peur aux gens en les accostant dans la rue, celles du Culte enlèvent les personnes pour les endurcir... c'est un truc bizarre, comme quoi ils font faire un entraînement intensif à leurs victimes pour les endurcir... et les pires du pires, sont celles de Koran. Elles enlèvent les femmes, souvent jeunes, et les offres en sacrifice à leur Démon... un sacrifice très peu commun car au lieu de découper en rondins la fille en question, ils la jettent par dessus le mur de Verya... ouais, ils offrent leurs victimes à Koran en les envoyant se faire tuer dans la forêt d'Aleïa..."
    "Hum... quelle secte suspecterais-tu en premier ?"
    "En premier ? Koran bien évidement ! Les deux autres ne se focalisent pas sur des filles de cette âge là..."


    ..........
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    Message  [MJ]Likike Ven 15 Juil - 0:17

    ( musique d'ambiance : > ici <

    Koran.. j'avais comme un goût amer en entendant ce nom... pourquoi ? aucune idée, peut-être ce signe me vient-il du destin, mais je n'en savais rien, et cela me semblait bien partit... les sectes de Koran étaient les plus dangereuses, mais les plus évidentes pour ce genre de crimes... c'est là que j'eus une nouvelle illumination : ce fameux livre que j'eus acheté au marché de Vilgloris ! Ne parlait-il pas de ces sectes là ? Si ! Et bien il temps de vérifier si tout était vrai... en attendant je me relevais, et en partant tapais sur l'épaule de mon informateur :

    "Ne parle de cette discussion à personne... ou bien... enfin tu sais bien ce qui va se passer... Ah oui, et si lorsque je retrouverai ma sœur, j'apprends que tu n'as pas fait que lui offrir un verre... je n'ose imaginé ma fureur envers toi... à la prochaine mon gros."

    Je sortais de l'arrière boutique, content de mes informations... et de nouveau avec un but. Un but bien précis. Ce qui m'aiderait le plus ? J'aurai bien dit "L'amour" ... mais cela ne serait pas complet sans cette haine permanente que j'éprouve depuis ce jour sombre où Calvin est décédé. Je ne l'enverrai jamais, et je devrai toujours faire avec, m'habituer à la manier, à l'utiliser, à la canaliser... j'espère pouvoir y arriver bien que cela me semble compliqué, et long... peut-être est-ce là la forme de ma sagesse. Qu'importe, je me dirige vers mon père, le saisis, le lève et sors du bar. Je lui explique ce que je sais, et lui confie le retour à ma hutte pour me rapporter le livre qui est censé être posé sur mon étagère. Sans poser de question il s'exécute, je pense que l'idée que sa fille fut enlevée par une secte de Koran l'apeure affreusement.. c'était compréhensible. Il se retire donc par les grandes ruelles pour rejoindre la porte Sud de la ville tandis que moi je m'engouffre dans le quartier où nous sommes qui a pour réputation de ne pas abriter que les meilleurs spécimens... Avec un peu de chance, j'arriverai certainement à croiser un de ces bonhommes de sectes... une question me vint alors à l'esprit : "Comment les reconnaître ?"... effectivement je doutais qu'ils se baladent avec une pancarte dans les mains intitulée "Membre d'une secte de Koran".... en sachant qu'elles sont illégales et activement éradiquées... c'est peu probable, là sera un des nombreux défis qui m'attendent : trouver un membre.

    Chapitre 8 : Sectes et espions

    ( musique d'ambiance : > ici < )

    La nuit n'allait pas tarder à tomber, et c'est là que les choses commenceront, à vrai dire je redoutais un peu de me balader seul dans ces foutues ruelles sombres. Actania n'était pas la même de jour et de nuit. C'était quelque chose de différent. La journée, les ruelles étaient illuminées et remplies de monde, quelques voleurs à la tire, un ou deux agresseur dans les plus bas quartiers, mais l'ensemble restait quelque chose d'agréable à vivre. La nuit c'était le contraire. Les rues étaient désertes, pas de voleur, pas de petit agresseur, mais des criminels... des hommes plutôt étranges ayant des spasmes récurrents... Il faut dire que je me fondais bien dans cette foule pour le moins spéciale... Alors quand il s'agit de trouver une maison c'est compliqué, imaginez lorsque l'on droit trouver un repère secret, ou du moins une personne inconnue appartenant à une secte qui n'est pas officiellement reconnue... AH ! Misère ! Comment devais-je faire ? J'étais perdu. Je me suis alors baladé dans la ville toute la nuit, en scrutant les personnes, en les dévisageant, aucun ne me semblait être un membre d'une quelconque secte. Mon père revenait à Actania d'ici une semaine, peut-être un peu moins... alors que pouvais-je faire durant ce temps ? Avoir des informations oui... mais comment ? Cette nuit me porta conseille, j'en étais là, je progressais doucement dans ma pensée pour avoir une de ces illuminations...

    Il faut bien dire que les étoiles sont sources d'inspirations. J'eus cette nuit là toute sorte d'idées farfelues mais au final il m'en restait une, qui était très prometteuse : Ethal. Après tout n'est-il pas Officier de l'armée ? Ne siège-t-il pas à Actania ? Où étais-je à ce moment là ? A Actania ! J'avais donc toutes mes chances de le retrouver, et ses connaissances sur la capitale et le mauvais côté de l'homme m'aiderait certainement. Je me rendis au fort vers les midis du lendemain. Je ne voulais pas le réveiller trop tôt, et ensuite je me suis dit que ce serait plus discret d'arriver en pleine journée qu'en premier. Après tout il faisait partit encore et toujours de la rébellion, et il était toujours sous couverture. Je demandais Sir Halford au nom de Wolf, et cette fois-ci au lieu de me faire venir dans son bureau, il vint m'accueillir. Il serra dans ses bras, et me fit signe de le suivre. Il était du genre chaleureux. La discussion ne s'éternise pas, je passe au vif du sujet après quelques formules d'usages, et puis après sa demande.

    "Dis moi, que sais-tu des sectes de Koran à Actania ?"
    "Les sectes ? Oh... heu... pas grand chose je dois dire, je n'ai pas pensé à m'y pencher. Il est vrai qu'elles commencent à ressortir, mais rien d'alarmant. Pourquoi ça ?"
    "Ma sœur a été enlevée par une de ces sectes..."
    "Certain ?"
    "A peu près. Peux-tu m'aider ?"
    "Je... Oui. Je vais me pencher sur la question, reviens me voir d'ici une semaine, j'aurai des informations pour toi."
    "Parfait, je te remercie mon ami ! Je reviendrai alors à cette date. Au revoir."

    Ce ne fut pas très long effectivement, mais j'avais avec moi un membre de l'armée, assez important, qui allait pouvoir me dire tout ce dont j'avais besoin, et vite. Très vite. C'est là que la question se pose : devais-je lui faire confiance ? Bien sûr que non, mais il fallait tenter. Pour Lyna il fallait tenter. Une semaine... c'est long. Il y a beaucoup de choses à faire en une semaine, mais pas là... là je n'avais envie de rien. Je me rendais donc chez ma mère, après tout là il n'y a rien à faire c'est là où vous ne risquez rien. De plus mon père viendra directement à la maison à son retour.

    Évidement, je ne me rappelais plus du chemin, je me souvenais encore de l'escalier, mais alors à droite ? A gauche ? Aucune idée. J’optais pour la droite, puisque j'étais droitier, c'était sûrement ça. J'aurai dû mettre mon instinct de côté et réfléchir, car une fois lancé, et sans savoir où nous sommes, la capitale de Verya est une machine à tuer psychologique. Je ne savais ni où j'étais, ni comment sortir... c'était ça le pire : ne pas pouvoir sortir. Aucune rue ne débouchait sur quelque chose de connue, et je n'arrivais pas à revenir sur mes pas. Il ne fallait pas se laisser démoraliser, alors j'ai chanté. Je chante très mal, mais ça donne du courage. J'étais perdu dans les rues d'Actania, je marchais sans destination, en chantant. Une belle chanson quand j'y pense... Automne en Hiver . C'est alors que je croise le chemin d'une personne très familière... La soeur d'Alicia... ! Elle me reconnaît et change de rue, pourquoi fait-elle cela ? Je la suis, rapidement. Elle m'esquive, commence à courir. Je la rattrape en quelques foulées, et l'attrape.

    "Surprise. Pourquoi fuis-tu ?"
    "Pour rien ! Vous m'avez fait peur !"
    "Oh ? Rien que ça ? Bon... amène à la rue des Célestes je te prie."
    "Pourquoi vouloir se rendre là bas ? c'est maudis !"
    "Quoi ?"
    "Y'a une fille qui a disparue ! C'est un coup des sectes ! Je vais me faire avoir aussi !"
    "Pas si tu es avec moi, allons-y."

    Je la brusque un peu pour qu'elle prenne le pas, elle n'était vraiment pas décidé à y aller. Effectivement il devait y avoir une certaine appréhension quant à l'enlèvement si vous étiez une femme... Une fois dehors, revenir vous est impossible. Kiera, c'était comme cela qu'elle s'appelait, avait un certain don pour mettre tout autour d'elle mal à l'aise. Elle ne faisait que geindre, et se morfondre, puis elle passait à parler de sa vie, jusqu'à s'insulter elle même sur ses erreurs... j'avais une de ces terribles envies de lui répondre sèchement, mais je me résignais, car cela ne m’apporterait rien. Elle me guida lentement, et même trop lentement. De temps à autre je lui faisais signe d'accélérer, mais cela passait par une oreille et ressortait par l'autre. Alors bon, je me laissais guider à son rythme. Cela me faisait profiter un peu, et à reposer mes jambes déjà bien engourdies. Une question me vint à l'esprit et je ne pus m'empêcher de lui poser :

    "Dis moi... comment sais-tu qu'une secte à enlever cette fille ?"
    "Parce que les habitants l'ont vu !"
    "Comment ça ?"
    "Bah la jeune fille sort de chez elle pour se rendre on ne sait où... sais tu, elle était pas bien discrète la minette, alors un gars s'est mit à son volet pour lui dire de faire moins de bruit dans la rue, sauf que quand il a ouvert, il y avait une bande d'hommes enroulés dans des robes d'une couleur approximativement rouge, qui l'entourait. Il n'osa dire un mot, il observait doucement... ils ont attrapés la jeune fille et l'ont emmené... il n'a pas pu les suivre bien longtemps, regarde ces rues... tu vois pas le bout de ton nez ici. "
    "Étrange... et il l'a dit à qui ?"
    "A ses amis car j'en fais partie."
    "Et la famille de la victime ?"
    "Une famille ? Tu parles ! La mère est cloîtrée chez elle, le père est un ivrogne et de plus peureux au possible... elle avait un frère, mais il a été tué il y a quelques années, un crime horrible."
    "Hum... étrange famille."
    " Comme tu dis ! Bon... là tu n'as qu'à avancer tout droit tourner à gauche et tu y es.. je te laisse là, j'ai trop peur ! A la revoyure ! Et si je vois ma sœur je lui dirai que tu es passé !"

    Pas le temps de dire "au revoir" ou "merci" elle était déjà loin. A croire que le quartier était réellement maudit. C'était bien entendu des sornettes, juste des imbéciles qui pensent détenir le pouvoir des Dieux. Stupide. Je m'approchais de la maison blanche, la seule de la rue, je frappais deux fois, puis trois... puis quatre... et j'enfonçais la porte. Si il était aussi arrivé quelque chose à ma mère je ne m'en voudrai à jamais.
    Finalement, la vérité c'est qu'elle était en train de dormir et qu'elle ne m'a pas entendu frapper, lorsque la porte s'est faite enfoncée, elle a accouru pensant que c'était des brigands... intrépide celle la. Elle m'expliqua alors tout ce qui s'était passé avec Lyna depuis ma dernière visite... Je lui faisais part de mon enquête et de ce que j'avais appris... la confirmation que ce fut une secte de Koran venait de mettre rapporter alors je n'avais plus qu'à foncer dès que mon père serait revenu avec le livre.

    La semaine se déroula normalement, rien d'alarmant, et pas d'avancement niveau secte... j'étais dans l'impossibilité totale de les retrouver à moins que je n'ai une chance monstre et qu'ils me demandent de venir les rejoindre... et encore serait-ce la bonne secte ? Finalement ce fut en 6 jours que mon père revint. Portant le livre avec lui. Il me le donna avant de me demander des nouvelles, je lui avouais tout ce que je savais de plus, c'est à dire pas grand chose si ce n'est une confirmation et un rendez-vous prochain avec l'armée ! Bref, je me mettais à lire et tout, absolument tout était inscrit dans ce bouquin. Les méthodes de sacrifice, les victimes, les membres, les moyens d'accès... à croire que celui qui eut écrit cela était le chef des sectes de Koran à l'époque. J'appris donc que le sacrifice n'était non pas avec du sang mais en lançant au dehors de Verya, dans l'Aleïa de Koran, les victimes. Ce dernier n'acceptant que les jeunes femmes, les victimes étaient très ciblées, et enfin... rejoindre une secte n'était pas chose aisé car il fallait d'abord connaître un membre. Les révélations furent au rendez-vous et j'en attendais encore plus lors de celui avec Ethal, qui avait lieu le lendemain.

    Ce rendez-vous... disons qu'il me rendait heureux et malheureux. J'étais content de savoir que j'allais en apprendre plus et me rapprocher de sauver ma sœur, mais je savais que ce ne serait pas de bonnes nouvelles et qu'il y a avait des chances qu'elle soit déjà morte ou... dehors. Mon ami m'accueillit dans le fort sans préalable, sans passer par une autre personne. Il me montra la porte de son bureau et je prenais les devants en m'y dirigeant. Il referma la porte derrière lui, et commença les salutations d'usages. Après tout, on ne commence pas une discussion n'importe comment. Seulement, mon tempérament impatient reprit le dessus, et j'enchainais donc sur ces sectes mystérieuses et les informations qu'il pouvait me délivrer :

    "Hé bien Arceyus... j'ai pas mal de choses pour toi. En premier lieu sache qu'il est très probable que ta sœur ait été enlevée par une secte de Koran effectivement, mais tu n'auras pas à chercher dans cinquante d'entre elles, car à Actania il n'y en a qu'une. J'ai pu apprendre que chaque ville avait une secte associée, et c'est bien entendu celle de la capitale qui nous intéresse. Pour ne pas que tu es d'ennuis dans tes recherches j'ai envoyé la brigade de l'armée qui s'occupe des regroupements illégaux religieux à Vilgloris où dernièrement il y a eut 3 enlèvements... Les sectes ne rigolent pas mon ami, elles prévoient quelque chose c'est évident. Trois à Vilgloris, ici on ne les dénombre pas, à Meria également, à Gorgia... toute les régions, ou presque, sont touchées."
    "Hum... j'ai appris qu'il fallait connaître un membre d'une secte pour y entrer."
    "Oui j'allais justement t'en parler, nous avons, grâce à la brigade secrète royale, infiltré la secte de Vilgloris. J'ai pu suivre cela et demander à un ami de la rébellion d'entrer dans celle d'Actania sans éveiller les soupçons. Il t'y fera entrer sans problème.. cependant tu dois faire attention, là bas tu seras seul."
    "Je n'ai pas peur d'être seul. Où puis-je le rejoindre ?"
    "Il te faudra le retrouver à la place brillante dans le quartier du marché... ce soir à minuit. Ah oui, n'oublie pas de ranger ton équipement chez toi avant car ils te prendront tout... tu seras sans arme."
    "Je sais me battre à mains nues... enfin je crois."
    "J'espère pour toi. Voilà c'est tout ce que j'ai pour toi... Ah oui ! Mon infiltré est au courant pour ta soeur, il t'aidera une fois à l'intérieur à la retrouver. Disons qu'il a l'habitude des sectes et de leurs coutumes, grâce à lui tu passeras sans avoir à montrer pattes blanches."://www.youtube.com/watch?v=ZWuNf4gxwuM
    "Ce n'est pas risqué ?"
    "Si.. mais c'est pour ta soeur."
    "Oui... J'y vais alors, je dois me préparer... ils fouillent ou bien je peux emporter une dague ?"
    "Une dague ? Je ne pense pas que ce soit une idée judicieuse si ils te voient avec, ils t'auront à l'oeil et tu ne seras pas tranquille pour tes recherches..."
    "Bien, tu as certainement raison Ethal... j'y vais donc. Adieu et puisse Hector veiller sur toi."
    "De même mon ami, qu'il éclaire tes pas dans cette vie sombre que tu vas mener."
    "Merci."

    (musique d'ambiance : > ici <)

    Hé bien... bonne nouvelle ! J'allais pouvoir accéder à cette secte, et le travail était d'autant plus mâché qu'il n'y en avait qu'une seule ! Mon rendez-vous était ce soir... il fallait donc que je me précipite pour faire comprendre le projet à mes parents, et que je puisse poser mon équipement. Je ne me perdis pas cette fois ci et je fus même vite arrivé à destination. Difficile d'expliquer et de faire assimiler le fait que je vais rejoindre une secte... même lorsque je place juste derrière "Je fais ça pour Lyna"... étrangement ça passe mieux. Je ne sais toujours pas si cela traduit une naïveté humaine ou simplement un contact psychologique différent, mais toujours est-il que ce fut un moment fort émouvant pour eux. Savoir que j'étais sur la route pour sauver leur fille, ma sœur. Je ne perdis pas plus de temps et me dirigeais vers la chambre de ma sœur où je déposais épée, arc, carquois et autres babioles de routes. Il était important pour moi de tout garder. J'en profitais pour prendre une vieille tunique usée à mon père, inutile et grâce à laquelle je ne perdrai pas la mienne. Je descendais enfin, finit un adieu à ma mère et mon père m'accompagna, enfin surtout me guida, jusqu'à la place Brillante.

    Le chemin se déroula en silence... il était tard, mais Minuit n'allait pas encore sonner. Nous passâmes par une rue qui m'était familière mais je ne sais pourquoi quand soudainement, illumination ! La place brillante était celle où Lyna avait disparue il y a maintenant 2 ans ! Oui et là la rue où j'étais assis en lisant la liste des officiers de l'armée pour trouver Ethal. Ah ! Mais que foutait-elle ici ?! Il me montra la place, et au fond de la rue adjacente j'aperçus une taverne, pour passer le temps.

    "Tu devrais t'en aller maintenant, merci Papa."
    "Non mon fils, c'est toi que je remercie ! Ramène nous notre Lyna et toi par la même occasion."
    "J'y veillerai."

    On se fit une poignée de main et il se retira doucement dans les ruelles, la tête baissée, le regard perdu... il était bel et bien un homme déchu. Sa fierté de père a été mise à l'épreuve depuis mon départ, et a toujours été contesté. Si ce n'était pas vrai, alors il ne me demanderait pas de la sauver, il ne serait pas venu me chercher. Je n'arrivais pas à saisir pourquoi avait-il abandonné le combat ? Pourquoi ne pas se battre pour ceux qui l'aime ? Je ne le suivais pas... et ce depuis bien longtemps. Qu'importe, je me concentrais sur mon objectif, et me dirigea donc vers la taverne où l'alcool, les femmes, et les tranches de rigole fusent ! La soirée fut mise au parfum de l'hydromel et de la souche de lézard ! Deux alcools radicalement différents. L'un vous saoul à la longue, l'autre vous arrache la gorge à chaque fois que vous en buvez. J'essayais tant bien que mal de rester sobre, je bus quelques choppes, rien d'alarmant, et me résignais à quitter la taverne avant que je n'en oublie les bonnes manières. A l'époque j'avais plutôt un sens de la répartie très faible une fois saoul.

    Je me rendis sur la place brillante qui était simplement un espace vide, rond, dont quelques bancs en marbre venaient alimenter les contours. Taillée dans la roche, c'était tout de même une belle place publique. Il y avait une énorme colline juste au dessus en roche pure, et le cadre était fort sympathique. Je m'asseyais sur un banc en attendant mon allié. J'eus le temps de repenser à comment m'en sortir si cela finissait mal... comme de toute façon ça allait tourner mal. Mon entraînement portera ses fruits ! J'en suis certain... du moins je l'espère.
    Une silhouette se dégagea dans l'ombre et se dirigea vers moi. Une fois en face, elle me salua et me dit de venir un peu plus loin de la lumière.

    "Bonjour, je me nomme Archeval. Sir Ethal m'a donné l'ordre de vous faire pénétrer dans la secte de Koran d'Actania est-ce bien cela ?"
    "Parfaitement, nommez moi Wolf."
    "Très bien Wolf, voilà comment nous allons procéder. Vous restez derrière moi, je m'occupe de vous faire accepter. Ne parlez que lorsque l'on vous le demande, n'essayez pas de déjouer les plans avant mon signal, je suis là pour vous aider à sauver votre soeur, et je sais comment nous allons procéder, laissez moi faire, et faîtes moi confiance."
    "J'ai un peu de mal avec la confiance."
    "Oubliez cela alors, mais ne faîtes rien tant que je ne vous dis pas que la voie est libre... sinon nous mourrons tout les deux."
    "Bien, je vous suis."

    Chapitre 9 : Ainsi fut la parole de Koran...

    ( musique d'ambiance : > ici <

    Il hocha la tête et me fit un signe pour partir. Il se dirigeait vers la roche pure de la colline. Il tira sur une pierre, qui par miracle resta collée à la paroi et une porte dissimulée nous fut révélée. Nous entrâmes alors et derrière nous, la roche se referma. Soudainement des torches s'allumèrent à la suite éclairant le couloir dans lequel nous étions. C'était assez lugubre et pas franchement rassurant. Le sentiment de n'avoir ni arme ni équipement rendait la chose encore plus effrayante et appréhendée. Un homme vêtu d'une robe rouge se dressa alors devant nous, pas de tout nous sommes dans la bonne secte aux dires du voisin. Il demanda le mot de passe que Archeval donna à l'oreille et ensuite il me montra stipulant que je voulais rejoindre les rangs. L'homme masqué ria aux éclats avant de venir me voir et me saisir en me regardant droit dans les yeux. Il fixa mon regard dénoué de vie pendant quelques secondes, puis me relâcha.

    "Allez-y."

    Il ouvrit alors une porte et ce fut là une certaine révélation inattendue. Nous étions sous terre, dans une immense caverne aménagée par la secte. Au centre reposait un autel étrange, autour des bancs, quelques balcons sur la paroi. Je supposais qu'il s'agissait ici de la salle de prière ou je ne sais quoi d'autre. Puis en regardant bien, on pouvait voir des ouvertures naturelles dans la paroi et des couloirs à l'intérieur. Le repère était donc assez vaste, et je sentais venir le dédale infernal de galeries naturelles. Nous ne nous attardons pas à la salle principale et nous continuons dans les couloirs. Ils étaient petits, humides, mais tout de même bien éclairés. Il y avait pas mal de portes en bois qui semblaient être des accès à des salles bien spécifiques comme celle des victimes, celle des vivres etc. Elles possédaient toutes un cadenas encoché. Finalement nous nous arrêtons devant une double porte. Il me regarde et pousse les deux planches de bois articulées. Il s'arrête en plein milieu de la salle, qui est relativement grande, s'incline et patiente. Je m'exécute, pour ne pas attirer l'attention. Une voix rauque s'adresse à nous et nous demande de nous relever. Je regarde l'homme en face de nous, c'était un vieux barbu, ridé, et encapuchonné. Il avait également autour de lui quelques hommes plutôt bien formés pour la défense... et c'est à ce moment là que j'ai saisis que même avec mon entraînement, je ne ferai pas le poids bien longtemps. Tant pis, il allait falloir la jouer fine ! Le barbu se lève alors et se dirige vers nous. Il demande explications à Archival pour ma présence en ces lieux sacrés, et ce dernier répond que je suis un nouvel adepte, du moins que j'aimerai en devenir un.

    "Un nouveau hum ? Koran cherche toujours ses fils... Mais qui me dit que tu es apte à rejoindre l'assemblée ?"
    "Testez moi."
    "J'aime ce franc parlé."

    ( musique d'ambiance : > ici <

    Il se retourne et demande à un type de venir, il lui susurre quelques mots à l'oreille et se rassoit à sa place. Il me fixe avec un sourire impatient :

    "Battez vous. Si tu as la carrure pour battre mon serviteur, tu pourras passer à la phase deux."

    Me battre contre ce truc ? Ce mastodonte ? Cet erreur de la nature ? Sur le coup, ma première réaction fut de me dire "Mais je vais mourir !" ... finalement, en regardant furtivement Archival, je compris que cela n'était pas compliqué. En effet, il suffisait de trouver le point faible du bonhomme... je le scrutais... mais rien ne m'apparaissait. Quand le "chef" tapa dans ses mains, le type se rua sur moi tête la première. Il m'embrocha et me mit à terre. Il frappa, frappa... j'avais comme des étoiles qui me tournaient autour de la tête à chaque coup envoyé dans ma figure. Finalement il se releva, pensant que j'étais inerte. Il se retourna et avant qu'il ne puisse dire "travail accompli" je me relevais lui déboitais le genou droit. Il tomba à terre dans un cri de douleur, je le retournais et dans la même position que lorsque j'eus tué mon frère, je frappais. Continuellement et machinalement... jusqu'à lui exploser le nez, la lèvre supérieure et l'arcade gauche. Je me relevais, le nez en sang et l’œil pleurant du sang, tandis que lui était plongé dans un coma superficiel. Je regardais le chef en m'essuyant le visage d'un geste de la main. Je m'inclinais doucement.

    "Qu'en est-il de la suite ?"

    Il me regardait avec satisfaction, comme si j'étais l'unique recrue... cela avait un côté effrayant. J'aurai pu me prendre pour l'élu avec ses conneries. Finalement il se leva, prit quelque chose sur son bureau, et descendis à mon niveau, il me tendit l'objet. Je le saisis... il était en cuir noir, épais... un fouet.

    "Tu m'as montré ta détermination auprès de moi, tu m'as convaincu... mais Koran ne l'est pas encore. Montre lui que tu lui es dévoué. Fouette toi."

    ( musique d'ambiance : > ici < )

    Je regardais le grand-père avec une tête plutôt ahurie... j'ai vite compris que je devais m'exécuter lorsque deux autres monstres se sont avancés vers moi. Je retirai mon haut souillé, et le jetai à terre. Je me mettais à genoux, et me fouettais de toutes parts sur le dos. Les claquements m'arrachaient des clignements des yeux, puis des exténuations, de plus en plus fortes. Je sentais le sang couler contre les lianes, contre ma peau, je sentais la fraicheur et le vent s'incruster dans les plaies, et la peau s'arracher lorsque je frappais de nouveau dessus. Le supplice dura environ dix minutes... puis il me fit signe de m'arrêter. Je jetais le fouet à côté de moi, et me relevais, doucement. J'avais des courbatures, je n'osais bouger trop brusquement. Il se lève de nouveau et s'approche de moi.

    ( musique d'ambiance : > ici < )

    "Tu feras un excellent adepte jeune homme... quel est ton nom ?"
    "Appelez moi Wolf maître"
    "Qu'il en soit ainsi, Wolf tu seras guidé par Archeval ! Il va t'amener t'habiller. Nous nous revoyons tout à l'heure."

    Mon allié me prend par l'épaule et m'accompagne dans les dortoirs de la secte. Là une étagère remplie de tenues m'attendent. Il me fait signe d'en prendre une et de la revêtir. Il fait de même, sauf qu'il prend la sienne rangée dans son coffre. Il me montre un coffre de libre et me propose de le prendre pour la période où je ferai mon enquête. Un doute s'est alors installé... que dois-je faire maintenant ? Je pose la question à Archeval, qui met quelques secondes à répondre :

    "Peut-être faudrait-il te rendre au niveau des cellules ? Je veux dire, si tu te portes volontaire pour apporter à manger, tu auras des informations sur ta soeur."
    "Bien... J'y vais !"
    "Attends ... !"

    Trop tard j'étais déjà partit. Je ne pouvais pas attendre, et l'ambiance ici ne me plaisait pas du tout. La foule de fanatiques, moi ça me donne la nausée. J'ai tout de même réussis à me perdre dans le dédale, et finalement, avec un peu de chance et une bonne étoile qui vienne sur moi accessoirement, j'ai réussis à trouver le couloir que je jugerai de "cellulaire". Étrangement, et contre toutes attentes : les cellules ne sont pas dégueulasses, et les victimes ne semblent pas maltraitées, bien au contraire. Je croise un type portant mon uniforme, il me salut et me demande la raison de ma venue.

    "Bonjour mon frère... je pensais pouvoir aider à nourrir les victimes... Koran aime lorsqu'elles sont bien nourris n'est-il pas ?"
    "Oh... bien évidement. hé bien, soit, la cuisine est au fond, prends ce qu'il te plaît et nourris les..."
    "Je n'ouvre pas les portes ?"
    "Pas besoin, il y a un petit rebord pour poser ce que tu as à donner. C'est prévu pour ! Allons !"
    "Bien."

    Déception, je voulais entrer dans les cellules moi. La tâche sera plus ardue, mais j'y parviendrai. Je m'attèle à prendre toutes sortes de nourritures... fruits, légumes, eau, Koran doit véritablement adoré les filles en bonne santé si ils les traitent comme cela. tant mieux, cela veut dire que ma soeur va bien... du moins j'espère.
    Je remonte le couloir en m'arrêtant à chaque porte pour donner à manger et je pose une question à la première cellule que je croise :

    "Dîtes moi, savez vous où se trouve Lyna ?"
    "Pourquoi on vous le direz ?"
    "Parce que" je baisse d'un ton "Je suis là pour vous libérer !"
    "Bien entendu."
    "..."
    "Vous pouvez crever."

    Chapitre 10 : retrouvailles... formalisées.


    Je passe donc mon chemin, elle ne me dira rien. Parfois les gens sont étranges... je sais bien que cela semble invraisemblable que je veuille les sauver, et elle n'a pas tord sur le concept : je ne compte pas toutes les sauver, juste ma soeur. Mais même... pourquoi ne pas répondre à une question aussi idiote ? Peut-être ne savait-elle pas ? Enfin, je continue ma tournée, et demande cela à chaque cellule... jusqu'à ce que :

    (musique d'ambiance : > ici <)

    "Arceyus ?"
    "Lyna ?!"
    "Je... Que fais-tu là ?"
    "Je viens te sauver voyons !"
    "Je... attention il arrive."
    "Hep mon gars ! On parle pas aux sacrifiées, elles sont réservées à Koran ! Tu le sais pourtant haha !"
    "Ouais ! Désolé, une erreur de ma part." Je baisse d'un ton et regarde ma sœur "Surtout ne te fais pas remarqué, je vais venir !"
    "Fais vite s'il te plaît."

    Je me déplace et continue ma tournée, jusqu'à la dernière cellule où le type m'attend. Il me fixe d'un regard plutôt noir et pas annonciateur de bonne nouvelle. Il me saisit par le cou et me lève :

    "J'ai dis quoi pour les victimes ?"
    "Désolé ! ca ne se reproduira plus !"
    "Effectivement.. je vais te saigner, espèce de traître."

    Il sort une lame de sa robe et la plante dans mon ventre. Il me relâche et je tombe à terre. Je hurle de souffrance lorsqu'il retire la lame. Lui rigole aux démons. J'appuie ma main contre ma plaie, empêchant le sang de couler et saisis la dague pendant son moment d'inattention, je lui plante à mon tour cette fois en plein dans le torse. Il tombe à terre, sans cri. Je prends dans le plateau de nourriture quelques torches et me fait un bref bandage, je me relève faiblement et fixe les prisonnières :

    "Écoutez, je ne suis pas un adepte... je viens sauver ma sœur, Lyna... et vous si je le peux ! Mais il faut que vous m'aidiez ! Ils vous pensent être des élues de Koran, si je dis qu'il m'a agressé, ils ne me croiront pas, alors que si vous dîtes qu'il m'a planté sans raison... ils me penseront non coupable... je... je vous en..."

    Je tombais à terre, le manque de sang ou d'énergie. La fatigue peut-être, la dague m'ayant bien transpercé, il est peu probable que je m'en sorte avant quelques semaines... ce qui est très mauvais. Comment faire pour sauver ma sœur si je ne peux plus bouger ? Heureusement pour moi, il s'avère que les sacrifiées aient cru en mon discours et ont certifié que je n'avais rien fait... résultat je fus acquitté et droit à des soins spéciaux de bonnes efficacités. Je mis plus de 3 semaines à m'en remettre... et la lutte fut rude. Heureusement Archival resta à mon chevet, et m'aida à tenir le coup. Je me pensais perdu, j'avais du mal à concevoir la mort... pourtant devait-elle me faire peur ? Absolument pas... et pourtant une fois face à elle, que faire ? Mon but n'était pas atteint, je ne pouvais pas partir sans que ma sœur soit saine ! Alors... non je refusais la mort et je pris mes tripes pour l'affronter durant ces trois semaines intensives...

    (musique d'ambiance : > ici < )

    Oui mais voilà, une fois remis de tout cela, je ne pouvais pas encore courir comme un lièvre ou sauter comme un gazelle... et le temps que je me remette sur pied, voilà encore une semaine qui passa sous mes yeux. Ma soeur, je n'avais plus de nouvelle depuis 2 jours... Archival ne la trouvait plus. Où était-elle ? Que lui était-il arrivé ? Il m'aida à me relever, et nous descendîmes au sous sol, dans les cellules... plus personnes... étaient-ils partis ? Déjà ? Non ! Je refusais cette option ! Échouer ? Jamais ! Demi-tour direction le bureau du maître... je débarque un peu sonné et au bras de Archeval :

    "Maître... j'aurai voulu assister... keuf keuf... au sacrifice !"
    "Ils sont en route, tu feras ceux du mois prochain... ne t'en fais pas, remets-toi de ta blessure."

    Pourquoi ?! Pourquoi n'accepte-il pas de m'y conduire ? Raaaah ! J'ai la rage, j'ai la haine, je suis en colère, je veux tout détruire... mais je ne peux rien faire. Rien. Je regagne mon lit et réfléchis, mon allié à mes côtés. Finalement, ce fut lui, ironie du sort, qui trouva la solution :

    "Hé mais ! Je sais où ils sont moi ! Ils vont toujours au même endroit pour les sacrifices, et j'ai déjà assisté à celui du mois dernier... nous allons nous y rendre !"
    "Ah ! Bien ! Mais comment ? Je ne peux pas marcher longtemps ! Et nous ne serons pas assez rapide."
    "Eux, ils y vont à pied de nuit... nous irons de jour à cheval !"
    "Combien de nuits mettent-ils ?"
    "Au moins 5."
    "Et à cheval combien mettrons-nous ?"
    "Pas plus de 2 !"
    "Allons-y !"

    Chapitre 11 : Il court, il court...


    Et c'est repartit ! Je me suis souvent demandé comment certains blessés, ou estropiés, peuvent trouver le courage d'avancer, et bah je dois dire que je me pose encore cette question et pourtant j'ai vécu cette situation. On ne sait pas vraiment quoi, un but, un sentiment, un devoir, un je ne sais quoi, qui vous pousse à vous dépasser et ce même avec un bras en moins ou une jambe entaillée ! La vie n'est pas un long fleuve tranquille... mais elle est bercé par des cours d'eau et seuls nous pouvons diriger la barque à travers ceux-ci...

    Quitter le sanctuaire comme il était appelé ne fut pas une chose compliquée. En fait je prétextais vouloir prendre l'air, et lui m’accompagnant au cas où... Le gardien acquiesça machinalement et nous laissa sortir, sans préavis. Il était environ 10 heure du matin, et nous devions nous dépêcher. Nous prîmes la porte Est de la ville, une écurie se trouvait là. Archival me déposa sur un banc et revint quelques minutes plus tard avec deux chevaux frais et compétitifs. Il m'aida à me mettre en selle... et je me rendis compte au dernier moment que c'était la première fois ! Je n'avais jamais fait de cheval avant... j'espérais seulement que ce soit similaire à l'âne comme à Aslford. Hop ! au galop !Le voyage ne fut pas de tout repos, à vrai dire, j'avais mal à cause de l'instabilité de la selle. Ma blessure me brulait, mais interdiction de faire des pauses ! Voilà déjà 2 nuits qu'ils étaient partis, nous devions les atteindre avant le dénouement.

    Je ne vais pas conter ici nos jours de trajets car ils furent ennuyeux et sans intérêts majeurs. Il faut juste se rappeler du fait que nous sommes arrivé un jour avant eux... et que nous avons eus le temps de panser ma blessure comme il faut pour pas qu'elle ne se relâche. Nous les avons attendu, avec nos tenus. Nous voulions passer inaperçus.

    ( musique d'ambiance : > ici <)

    La nuit tomba, et au loin nous pouvions voir les torches allumées de la troupe de fanatiques, rapidement les silhouettes rouges et encapuchonnées nous apparurent. Elles se rapprochaient. Nous les attendions comme si nous aurions toujours du être là, à ce moment précis... le groupe s'arrêta et un homme s'approcha de nous :

    "Que Koran vous protège mes frères."
    "Que Koran vous protège." Avons nous dit en cœur

    Chapitre 12 : Sacrifices


    Il fit venir la troupe, et nous nous disposions alors en cercle, les sacrifiées au milieu. Comme si certains étaient connectés par magie, nous nous prîmes la main et formions une barrière. Celui qui était venu nous adresser la parole quelques minutes auparavant commença un champ étrange et dérageant. Tous fermaient les yeux, je baissais la tête mais je fixais ma sœur, elle me voyait. Elle attendait un signal de ma part... J'allais ouvrir ma bouche quand soudain :

    "Stoppez tout mes frères ! Il y a un traître parmi nous !"

    Toutes les mains se lâchèrent et tous se retournèrent vers la voix. C'était un cavalier vêtu d'une robe noir avec un motif sur rouge sur le torse. Il descendit de la bête et s'approcha des hommes. Il demanda aux deux hommes qui l'accompagnaient de saisir les sacrifiées. Pour trouver le coupable il nous mit tous en ligne et ordonna aux bourreaux de balancer une à une les victimes par delà le mur. C'était le seul endroit de Verya où le mur était à la même hauteur que le sol, nous étions sur un plateau, de l'autre côté il y avait un lac, et la construction d'un mur plus haut eut été trop dangereux... voilà comment ils sacrifiaient leurs victimes : en les balançant dans l'eau située à quelques mètres plus bas que le plateau. Il ne restait alors plus que 3 filles : ma sœur et deux autres. Il ordonna l'exécution du sacrifice pour les deux, et garda ma sœur.

    "Alors... Arceyus... tu ne la sauves pas ?"
    "Maître incontesté... il n'y a pas d'Arceyus ici."
    "Oh que si ! Et il se cache sous un autre pseudonyme !"
    "Qui ?"
    "WOLF !"

    Je m'avançais alors... doucement vers l'homme encapuchonné. Comment me connaissait-il ? Qui était-il ? Je retirait la mienne et lui ordonnait de faire de même. Et lorsqu'il le fit... je crus que l'on me tuait deux fois. En face de moi... celui qui était apparemment le maître de l'ordre de Koran, celui qui connaissait tout sur moi... n'était autre que Ethal.

    "Ethal ! Toi ! Qu'est-ce que ?"
    "Allons Arceyus... allons... tu ne m'as jamais soupçonné ?"
    "De quoi parles-tu ? Tu es possédé ?"
    "Oh que non ! Mais... ah je vois... Calvin ne t'a donc pas tout dit. Calvin était un menteur de toute façon."
    "De quoi PARLES-TU ?!"
    "Arceyus... Tu ne pensais tout de même pas que Calvin a été si sauvagement tué pour avoir déserté l'armée hum ? Oh oh ! Non j'ai ordonné à ce qu'il soit tué sur le champ ! Pourquoi ? Mais parce qu'il faisait partit de la rébellion voyons ! Moi en faire partie ? Haha ! On échange les rôles mon petit. Je suis Sir Fortin Officier en chef de l'armée de Verya, espion du roi et infiltré de la rébellion... grâce à qui y suis-je entré ? Haha grâce à Calvin. Seulement il commençait à se poser des questions sur mon but. J'ai du l'éliminer, et quand ce jeune homme... William est venu me voir en me disant qu'un déserteur se terrait dans la forêt de Aslford je n'ai pas hésité ! Je l'ai tué de mes propres mains. Hé oui... d'ailleurs, Archeval, viens ici."
    "Vous n'êtes qu'un perfide, un menteur ! Un lâche ! Crevez ! Vive la rébellion ! A mort Maxence !"
    "Tuez le."
    "NOOOOOON !"

    La lame ne fit pas deux aller-retour, elle perfora de part en part le jeune garçon à peine plus âgé que moi, lui retirant la lumière vitale présente dans ses yeux... retirant sa lueur. Lorsque la lame se retira de son corps, il tomba, inerte. Le sang s'écoulant dans l'herbe... Je relâchais mon regard de son corps et plongeait le mien dans celui de Fortin.

    "Oui, je suis un homme du roi, et de Verya... j'anéantis la rébellion. Alors là tu te demandes pourquoi Calvin ne te l'a-t-il pas dit dans sa lettre... parce que ce n'est pas lui qui l'a écrite ! Mais le script personnel du roi ! Un réel artiste qui reproduit tout les styles d'écriture à la perfection... haha. Je savais que tu allais venir, et tu ne devais pas vivre... tu en savais trop. Je n'avais pas tout prévu. Je pensais que tu viendrais me voir directement après le meurtre de Calvin, auquel cas j'avais chargé William de te tuer... tu n'étais pas encore entraîné à l'époque il n'aurait pas eut de mal. Je n'avais pas non plus prévu sa mort à cet idiot... j'ai du trouver quelque chose pour te ramener. L'idée des sectes m'est revenue... j'ai alors autorisé la reprise de la secte d'Actania à mes fins personnels en me nommant directement Maître de l'ordre... Et il ne me restait plus qu'à t'enlever ta sœur. Oh mais suis-je tête en l'air... j'ai aussi essayé de te tuer avec Alicia. Hé oui, Alicia la fille que tu crois aimer, elle se n'ait pas le cas. Je lui ai promis une troupe de mes hommes contre ses services à tes côtés... elle devait te tuer quand tu étais à Cortyz... mais elle ne l'a pas fait. Dommage, elle a perdu toute protection et crédibilité envers le Roi qui ne veut plus la revoir à Actania... ah ! Le pouvoir de la force ! Mon plan fonctionne car ici, et maintenant tu vas mourir. Mais d'abord ... jetez la."
    "Arceyuuuuuuuus !"
    "Lyna !!"

    Je courus en sa direction, saisis la dague d'un des deux costauds avant de l'envoyer vers Fortin qui l'évita sans mal. Il rigola fortement... Il baissa son poing et je pus voir ma sœur jetée par delà le mur. Je hurlais de douleur... c'était comme un échec. Un échec ? non ! Ce n'est pas terminé ! Je poussais le costaud par terre, esquivais l'autre et ses mains poilues avant de me jeter dans le vide pour la rejoindre.

    Adieu Verya. Bonjour Aleïa.

    [/i]



    Chapitre 13 : Aleïa.


    (musique d'ambiance : > ici < )

    "Voilà Lyna... c'est tout ce dont je me rappelle."
    "Pourquoi n'a-t-on pas eut une vie plus simple ?"
    "Parce que les Dieux ne l'ont pas voulu... et parce que les apparences sont trompeuses. Remettons nous en route."

    En route oui, car après tout ce temps, rien n'est terminé. Voilà déjà 2 ans que nous errons dans Aleïa sans but. Nous marchons, jour après jour, espérant trouver quelque chose... n'importe quoi , un village d'exilés, une troupe,un campement, quelque chose qui nous fait dire que l'on est pas seuls. Nous marchons, et nous nous endurcissons... Lyna est devenue très habile avec les armes, et s'occupe souvent de nous chercher à manger, ou autres. Moi je m'occupe de nous bâtir des abris et à nous repérer, enfin approximativement : savoir où se trouve la source d'eau la plus proche, les animaux etc... la terre nous dit beaucoup de choses quand on l'écoute, mais le bois parle encore mieux.

    Deux années d'errance, c'est long. Mais notre quotidien fut mouvementée par la découverte d'un bonhomme. Un gars, plutôt âgé, grincheux, mais fort sympathique et habile. Il dit s'appeler Einerk. Nous l'avons rencontré de façon un peu bête en nous arrêtant à un point d'eau. Il était en train de se reposer et nous a entendu. Nous avons fait connaissance, puis route commune. Depuis il connaît tout de ma vie, ou presque. Je pense que je peux lui faire confiance... enfin non, mais je peux lui confier certaines choses. LA confiance ne se donne pas, du moins moi, je n'en donne plus... toute ma vie ne fut que mensonge et cachoterie, la vérité était bien différente de ce qui se passait en dessous... la vrai face cachée de la vie n'est pas belle à voir. Il m'apprit notamment à combattre d'une tout autre manière. Notre petit groupe de trois personnes s'harmonise bien. En effet, grâce à Einerk je sais qu'ici personne n'a quelque chose à cacher, nous sommes tous dans le même merdier, et ainsi, nous ne cachons pas nos vrais visages. Je sais qui est Einerk, et il sait qui je suis... ainsi nous nous acceptons et c'est de loin devenu un ami chère, très chère.

    Combattre, bâtir, repartir, boire, manger, dormir, courir, avoir peur, escalader, descendre, tomber, s'entailler, c'était un peu notre quotidien. On était ce que certains appellent des aventuriers, des vrais. L'horizon ne nous faisait pas peur, et notre périple nous apprit une chose : Koran n'existe pas, ou alors il est patient... très patient. Peut-être sommes-nous trop forts pour ses dévots ? Haha ! Ma vie, bien que courte pour le moment, est toujours animée par un but... un but unique, et encore non accompli : savoir ce que c'est... le bonheur.


    /////////////////////////////


    Bouarf j'en peux pluuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuus ! Voilà voilà bonne lecture !
    Vous aurez capté, j'adore Jeremy Soule ! Very Happy
    Désolé pour les fautes qui se baladent, j'avoue qu'avec un texte aussi long ( enfin pour moi il est long ^^ ), j'ai pas très envie de relire, mais je suis persuadé qu'il y en a.

    J'espère que cela vous aura plus... et pour vous, qui avez joué à Oblivion, j'espère que vous capterez certaines allusions au jeu Razz
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    Message  Anthony-Fallout Ven 15 Juil - 4:59

    Bon demain je vais être obligé de me lever a 14h ... Mais vu la qualité de ton texte , ça en vaut la peine ! Smile

    Tu devrais être écrivain plus tard ... Tes textes sont tellement addictif Razz .

    Et bien trouvé les mendiants comme dans oblivion ( Et un peu comme dans fallout ^^ ) .
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    Message  Solix Ven 15 Juil - 23:24

    J'étais parti pour lire un chapitre de temps en temps (un peu effrayé par la longueur ^^), et puis j'ai tout lu d'un coup Very Happy

    Comme l'a dit Anthony, c'est vraiment addictif, tu nous plonges dans ton récit avec tous ces détails. En plus tu m'as replongé dans Oblivion pourtant ça fait un certain temps que j'y ai joué. C'est surtout le passage du vol chez l'aristo qui m'a rappelé Oblivion, les missions de vols pourris où tu crois avoir réussi et dès que tu sors, c'est la merde (gardes et tout le tralala) ! Il y a aussi l'histoire de la secte dans les cavernes, inspirée de la guilde des assassins (Il y a en plus une histoire de sacrifice liée à cette guilde dans Oblivion comme dans ton récit si mes souvenirs sont bons) ?

    Enfin, j'ai adoré, j'espère que tu vas continuer Wink
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    Message  DreamerCube Lun 25 Juil - 18:28

    affraid

    Vraiment: Bravo !!!!

    J'ai même pas tout lu, je suis déjà sous le charme !

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