Nomad's Craft: serveur RP MineCraft

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    Vie et Mort de Surycette Van Sérènä

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    Message  Surycette Jeu 7 Juil - 12:37

    Hop, je reposte avec tous ses chapitres ce topic qui avait malheureusement disparu Razz
    Si tout va bien, d'ici aujourd'hui ou demain, j'ouvrirai un autre topic RP autour d'un certain thème, et où tout le monde pourra participer Very Happy



    Première Partie : l'Origine

    Prologue : Son nom


    Quel est la preuve de l'identité d'une personne ?
    Dans quel partie du corps ou de l'âme réside l'essence d'un individu ?

    Est-ce le coeur ? Notre respiration ?
    Ou cela n'est-il que la preuve que nous sommes vivants ?

    Est-ce dans la profondeur de nos pupilles alors, que nous pouvons trouver et toucher nos âmes ?
    Ou cela n'est-il qu'un miroir de notre propre image ?

    Est-ce dans notre sang que notre esprit réside et s'écoule ?
    Ou cela n'est-il que la preuve de la noblesse de notre lignée ou de sa bassesse ?

    Est-ce dans nos mains, créatrices et porteuses de nos espoirs, que s'anime notre volonté ?
    Ou ne sont-elles que notre outil naturel ?

    Est-ce dans nos questions que se cachent la réponse à notre âme ?
    Ou cela n'est-il que vaine mélancolie ?

    A mon plus jeune âge, j'ai rencontré un beau jeune homme qui possédait gloire et fortune. Il eût un jour le projet d'investir à l'étranger, et je ne le vis plus durant une décennie entière. Quand enfin, au détour du hasard, je le rencontrais à nouveau, son image me frappa, pour l'unique raison qu'il ne correspondait plus une seule seconde au souvenir que j'avais gardé de lui. Son apparence n'était plus la même ; il avait perdu les beaux traits de son visage, qui était maintenant émacié et éternellement mécontent, et il avait échangé sa livrée et ses rubans pour de vieilles loques de paysan. Ainsi, sa gloire t sa réputation s'étaient envolées, comme des oiseaux dorées qui se seraient échappés de leur cage, et l'homme avait perdu toute sa fortune dans ses projets insensés. Sa personnalité même n'était plus la même. Lui qui avait été un homme si aimable et courtois, se comportait maintenant en être vulgaire et cynique, désappréciant les plus essentielles règles de savoir-vivre.

    Ainsi, au sein de cet homme qui en dix ans avait changé du tout au tout, qu'est-ce qui me permettait d'affirmer qu'il était toujours le même qu'à notre première rencontre ?
    Quel était la seule chose qui n'avait jamais changé chez lui, malgré tous les bouleversements et renversements de sa vie ?
    Son nom.
    L'homme répondait toujours exactement au même nom que celui que l'on utilisait pour l'appeler dans sa gloire passée. Il naquit avec son nom et mourut avec, sans jamais qu'un seul trait de son orthographe, une seule intonation de sa prononciation, ne change jamais.

    L'unique constante de notre existence est notre nom, ce mot qui encadre notre être, et le sépare du reste. L'appellation qui fait de nous un être unique et reconnu.

    ... Mais, dans ce cas, quel serait l'impact sur notre identité, si nous pouvions changer notre nom ?

    Dans notre Royaume, il est une légende qui conte la romance du Dieu de Vie et de la Déesse de Mort, ces deux personnalités au départ opposées et ennemies, qui dans leur union poussèrent leur amour jusqu'à entremêler leurs noms et en oublier qui ils étaient en premier lieu. Et ainsi, la mort devint le complément de la vie, et la vie celui de la mort.
    En référence à ce conte créateur, il est au sein du Royaume une tradition que tous connaissent, mais que nul n'invoque à la légère : l'échange des noms. Quand l'amour d'un couple transcende les différences des deux amants et que chacun d'eux se confondent l'un avec l'autre, leurs noms ne deviennent plus que des appellations qu'ils peuvent s'échanger à leur guise, car chacun d'eux est l'image de l'autre.

    A l'âge où je m'accrochais encore aux jupons de ma mère, j'adorais ce conte et ne cessait de rêver à celui qui serait mon amant parfait, le prince suffisamment digne et glorieux pour porter mon nom. Mais en grandissant, j'ai commencé à entrevoir une vision plus pragmatique à cette conception. Si notre nom est l'essence de notre identité, alors le transmettre à répétition ne serait-il pas le moyen de nous assurer une certaine forme d'immortalité ?
    Dans mes rêveries d'adolescente, je me mettais à penser qu'il me suffirait de transmettre mon nom à un amant plus jeune, qui à ma mort, connaîtrait une nouvelle amante elle aussi plus jeune, et à son tour, échangerait le nom avec un nouvel amant à la mort du précédent, et ainsi de suite. Le nom survivrait aux affres de la vieillesse de la mort, en poursuivant sans cesse de plus jeunes détenteurs de son identité, brisant ainsi la suprématie de l'érosion du temps...

    Ah... ces douces rêveries de jeunesse...


    Dernière édition par Surycette le Jeu 7 Juil - 12:46, édité 2 fois
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    Message  Surycette Jeu 7 Juil - 12:38


    Chapitre I : La lueur de sa bague



    Le Royaume est doté de nombreuses légendes qui content ces fondations. Au tout départ, les humains naquirent de l'union du Dieu du Minerai et de la Terre et de la Déesse des animaux. Ce qui différencie l'homme de l'animal, c'est sa capacité supérieur à comprendre et à pourvoir modifier son environnement. Il se nourrit des autres êtres vivants et se sert de la terre pour construire. Il est le reflet du Dieu Créateur originel, le père de nos pères.

    Ce dernier, pour célébrer la progéniture de son fils et de sa fille, accorda à son tout premier petit-fils, le premier des hommes, un pouvoir similaire au sien : la capacité à gouverner la totalité de ses semblables.
    Parmi les fils et les filles suivantes, chacun des dieux et déesses choisirent leur favori et lui accordèrent un pouvoir divin, symbole de leur statut de messager divin.
    Ainsi naquirent la lignée royale et celles de chacune des familles nobles du Royaume, constituant le coeur de son organisation aussi bien politique que religieuse.

    Sérènä la Souriante hérita de la bague qui désormais porte son nom, offerte par la Déesse de Mort, et dont on disait qu'elle pouvait offrir une seconde chance aux condamnés. L'objet se transmit d'héritière en héritière, et comme au sein de toute autre famille noble, cet héritage représente à lui seul le statut et la grandeur de tous les chefs de famille nobles et de leurs lignées entières. Toute la bénédiction des dieux repose dans le sang qui coule dans leurs veines et dans la matière qui composent ces objets.

    Comme j'avais hâte de pouvoir cette bague, ma bague, au doigt, sentir au contact de l'anneau d'argent la bénédiction de la Déesse, et dans le saphir qui l'orne, son regard protecteur.

    Ma mère était si belle avec sa bague, je l'admirais et la jalousais en même temps. Ses sombres yeux bleus, plus profond encore que le reflet du saphir, ne manquait jamais un seul détail ni mensonge, et elle riait de mon désir tout me dorlotant, me susurrant qu'un jour tout serait à moi, et que ma fortune serait plus grande encore que la sienne.

    Tandis que je passais des soirées entières à rêver de ce jour, sans même réellement savoir à quoi m'attendre, ma mère occupait nos journées à m'éduquer discrètement, m'apprenant comment je devrais tenir mon rôle, cela sans que je ne m'en doute un seul instant.

    Aux bals, elle me poussait vers les garçons, bien souvent plus âgés que moi, et me guidait sur la manière de mener la danse avec eux.
    Aux banquets, elle m'instruisait sur la manière de considérer les autres convives, mais elle insistait aussi pour que j'apprenne à observer les serviteurs et valets et à les reconnaître. Ce sont le nombre d'hommes prêt à le servir qui font la grandeur d'un meneur.
    Elle me guida à travers les milles et unes inventions de l'esprit dont on pouvait faire usage pour manipuler son entourage, elle-même y compris, et me fit participer à toutes sortes de jeu pour les mettre en pratique.

    Enfin, au cours de mon treizième printemps, elle m'apprit le fonctionnement du pouvoir de la bague de Sérènä.
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    Message  Surycette Jeu 7 Juil - 12:40


    Chapitre II : Le goût de ce qui a déjà été digéré



    C'est ce soir-là que je rompis à ma dignité en vomissant dans un seau comme une bergère. Je passais ainsi la nuit à me réveiller toutes les heures, le corps couvert de sueur froide, avec la sensation d'avoir fait le pire des cauchemars sans être capable de m'en rappeler. Je maudissais le serviteur qui veilla sur moi cette nuit-là, hurlant contre lui dans les instants où il me montait brusquement de fièvre, et l'insultais en lui ordonnant de mourir.
    La plus terrible des douleurs de cette nuit-là fut la honte.

    Le chien de servant qui passa cette nuit entière à m'admirer dans le plus abject des états était un homme que je reconnaissais parfaitement malgré ma vue brumeuse. Ma mère me l'avait appris, à ne jamais oublier un visage, à pouvoir reconnaître un individu rien qu'à sa gestuelle ou au bruit de ses pas. Il appartenait à un corps particulier des serviteurs de la famille, mis en place par ma mère il y de cela des années. Il s'agissait d'un groupe de sept hommes, dont je n'avais jamais bien compris la fonction exacte. Ils servaient notre famille de toutes les façons imaginables selon les circonstances. De majordome jusqu'à conseiller personnel, en passant par garde du corps ; ils étaient comme des caméléons, aptes à assumer n'importe quel rôle, et toujours avec le professionnalisme requis.
    Le plus perturbant vis-à-vis de ces hommes étaient qu'ils n'avaient apparemment pas de véritables noms, et qu'ils étaient ainsi tous appelés par des surnoms bizarres, composés de deux noms communs associés. L'un d'eux, un jeune homme énergique à la chevelure blonde hirsute, répondait par exemple au nom de "Rire Jaune".

    Ma mère restait énigmatique vis-à-vis de cette étrange groupe de serviteurs, et disait vouloir remettre à plus tard cet enseignement, alors je pris le parti de résoudre moi-même cette interrogation et les observais. Je constatais ainsi rapidement une nouvelle particularité au sein du groupe : on en trouvait jamais plus de quatre d'entre eux au sein de la demeure familiale en même temps. Ce qui signifiait qu'ils effectuaient très régulièrement des tâches à l'extérieur. Je ne pus malheureusement pas en apprendre plus, car les serviteurs normaux refusaient de dire quoique ce soit à leur propos, et espionner leurs conversations étaient rarement productifs, car ils avaient des yeux plus vifs encore que les miens, si ce n'est de ma mère elle-même, et réussir à se jouer d'eux tenait véritablement du plus pur casse-tête. Un jeu qui ennuya bien vite la petite fille que j'étais.

    L'homme bien peu expressif qui se chargea de mon état cette nuit-là répondait à l'appellation de "Sans Bruit", ce qui dans un sens avait le mérite de lui convenir. C'était un grand homme au teint halé, l'expression vide mais ferme, qui semblait comme ne vouloir jamais cligner des yeux, et dont les cheveux bruns étaient toujours coupés court. Nul dégoût ni désir ne transparaissait à travers ses pupilles sombres tandis qu'il épongeait avec une serviette mon corps en sueur et que dans un élan de fièvre je lui crachais insultes et malédictions, son absence de réactions irritant encore plus ma honte et ma haine.

    A chaque fois que je me réveillais, prise par la nausée ou la fièvre, il entrait immédiatement dans la chambre, pour ne probablement quitter mon chevet qu'une fois rendormie, puisse que je n'eu jamais le souvenir de le voir repartir. Passa-t-il la nuit entière devant ma porte, l'oreille aux aguets, prêt à réagir dès que mon mal resurgirait, et cela jusqu'au petit matin ?
    Cette idée ne faisait que m'énerver de plus en plus, et à chaque instant je lui ordonné de disparaître, lui hurler de ne plus jamais revenir, mais à chaque réveil en sursaut, il réapparaissait, inébranlable, et je le maudissais toujours plus.
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    Message  Surycette Jeu 7 Juil - 12:41

    Chapitre III : Le tremblement de ses jambes



    Je me remettais de cette épouvantable nuit.

    Au matin, la nausée avait disparue, mais en me levant de mon lit, mes jambes cédèrent sans prévenir et dans mon éblouissement il me fallut un instant pour comprendre que Sans-Bruit m'avait rattrapé dans ma chute. Il me redressa, mais mes muscles ne m'obéissaient toujours pas et il dû me rasseoir sur le bord du lit. Sous le coup de la fatigue, je piquais une nouvelle crise de colère et lui cracher au visage, mais aussitôt mon souffle retomba et je ne pût reprendre ma respiration qu'à grandes goulées d'air. Mon corps ne souffrait plus d'aucune douleur, mais toute force semblait l'avoir quitté. Fort de ce misérable état, je dus garder le lit durant la totalité de ce premier jour de rétablissement, et souffrait alors d'une maladie plus grave encore : l'ennui.

    Remplaçant un Sans-Bruit qui n'avait probablement pas dormi de la nuit, quoique je n'eu guère fait mieux, Rire-Jaune passa la majeure partie de cette journée à mes côtés. Souriant et volatile, il me proposa toutes sortes de jeux de l'intellect avec lesquels nous nous amusâmes, dont nombre d'entre eux que je ne connaissais et dont il m'apprit les règles. Rire-Jaune était un adversaire féroce et cultivé, mais il faisait tout de même preuve de certaines faiblesses et je parvenais à gagner plus de parties et de tours que lui. Seulement, à force je finis par comprendre qu'il adaptait son niveau au mien et qu'il aurait pu m'écraser à n'importe lequel de ces jeux depuis le début. Je m'en offusquais et immédiatement il me fit une révérence d'excuse qui aurait pu paraître sincère s'il n'affichait pas toujours son même sourire affable. "Que vous ayez percé à jour ma comédie est bien la preuve de ma défaite" affirma-t-il, "je vous ai fait participé à un jeu plus grand que vous l'imaginiez, et sans vous en expliquer les règles, mais cela ne vous a empêché de m'y battre à plat de couture et remporter sans."
    Je ne me laissais pas amadouée par ce ton de séducteur, mais j'adoptais une conduite raisonnable et acceptais cette forme d'excuse. Aussitôt après, il me proposa un nouveau défi dans lequel il promettait de ne pas me ménager, et s'empara d'un des jeux de cartes que nous avions utilisé précédemment. Il fit ce que je crains et se lança dans un numéro de prestidigitateur, ce qui me laissa tout d'abord de marbre, mais je fus rapidement obligée d'admettre son talent.
    Entre ses doigts de fée les cartes disparaissaient et réapparaissaient, pour aller visiter les poches et accessoires les plus improbables de sa tenue de majordome, pour même surgir jusque dans mes propres mains, sans que je ne comprenne un seul instant comment la carte criminelle avait pu arriver jusque là. Malgré tous mes efforts pour tenter de déjouer l'escroquerie, je ne pus qu'admettre ma défaite face à une magie aussi insaisissable que celle-ci.

    Midi approcha sans que je ne m'en rende compte et on m'apporta mon déjeuner sur un plateau. Mais je n'avais aucunement faim, et même surtout, je sentais pointer le sommeil, qui commençait à me rattraper après ma nuit tumultueuse de la veille.
    Mais Rire-Jaune insista pour que je mange et reprenne des forces, et à force d'arguments, prêchant que je lui devais bien une faveur après ma défaite à notre dernier jeu, je me laissais finalement convaincre à contrecoeur. Rire-Jaune me proposa en riant de me donner la becqueté si cela me convenait mieux, et je rabrouais avec un faux sérieux son arrogance.

    Le repas était heureusement léger, et je le terminais rapidement. Mais une fois fait, Rire-Jaune me refusa de dormir, prétextant que cela serait mauvais pour ma digestion et je commençais alors réellement à m'agacer de lui. La dispute qui allait naître à ce moment-là fut désamorcé par l'arrivée inopinée de ma mère qui venait me rendre visite. Elle était déjà rapidement passé m'embrasser ce matin, mais je ne m'attendais pas à la revoir avant le soir tombé et j'oubliais toute notion de fatigue en la voyant.

    Elle me dorlota un moment et nous discutâmes, avant qu'elle ne reparte et me confie à nouveau aux soins de Rire-Jaune, qui face à ma mère accepta finalement de me laisser dormir. Ce que je fis d'un sommeil si lourd que je n'ouvris plus les yeux avant le matin suivant, avec la sensation d'avoir cette fois passée une excellente nuit, mais pour tomber à mon réveil sur une bien mauvaise surprise.
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    Message  Surycette Jeu 7 Juil - 12:43


    Chapitre IV : Le ricanement dans ses yeux



    Cela aurait pu être une belle matinée.

    Mon corps avait retrouvé toute sa sensibilité et mon esprit était même clair et décidé. Aujourd'hui, j'étais rongé par le désir de profiter de ma journée. Mon précepteur était un homme têtu, et je savais qu'il voudrait très certainement me retrouver à mon bureau dès aujourd'hui pour étudier. Mais je jugeais avoir connu assez de calvaire pour le mois et que l'agenda d'aujourd'hui m'appartenait. Encore au lit, je dévorais mon petit-déjeuner et ordonnais à l'une des deux servantes présentes d'aller chercher Rire-Jaune.

    Du coin de l'oeil, je remarquais la réaction de la servante restante, que je devinais s'attrister de mon trop grand empressement à me sustenter des douceurs que son amant, qui travaillait aux cuisines, avait probablement préparé avec une sincère intention de me plaire.
    Cela n'était pas toujours utile, mais cela restait amusant de déduire les causes et effets des gens qui m'entouraient à l'aide de l'instinct d'observation et de rassemblement des informations que ma mère m'avait inculqué.

    Hungari, de son nom, était la plus jeune de mes servantes personnelles. Elle avait deux étés de plus que moi et on aurait presque pu dire qu'elle avait été élevé pour me servir. Elle avait rejoint le service de la maisonnée dans des circonstances exactes qui m'étaient inconnues (et auxquelles je m'intéressais peu), alors qu'elle n'était qu'une petite fille de sept ans, apparemment orpheline.
    Aujourd'hui, elle entrait dans la fleur de l'âge et le temps des amours. Elle était grande pour son âge et avait de long cheveux châtains ondulés, promettant d'ors et déjà de devenir une femme magnifique. Elle effectuait son service avec une expression douce et sincère qui me plaisait et elle s'était imposée depuis longtemps comme ma favorite.

    Constatant ainsi son trouble, je décidais de la ménager et de savourer le plateau de douceur avec plus de manières. L'expression de la servante s'adoucit tandis que je faisais semblant d'apprécier le repas. Au moment où je terminais le plateau, quelqu'un frappa à la porte de ma chambre et Mal-Aimé s'annonça de sa voix grave. Sur le moment, je crus que Rire-Jaune était absent et que l'on m'avait envoyé un autre des Sept pour répondre à mon appel, mais en réalité, Mal-Aimé accompagnait un visiteur. Quand celui-ci entra, je ne fis pas le moindre effort pour cacher la mauvaise humeur que pouvait me procurer cette visite.

    Je me retenais tout de même de soupirer d'exaspération tandis que mon père s'avançait jusqu'à mon lit et me saluait poliment.
    "Que me vaut l'honneur de votre visite, Monsieur de Vän ?"
    Je rompais aux politesses d'usage en ne m'enquérant pas d'abord de sa bonne santé et de son humeur, mais l'autre ne sembla pas s'en offusquer et répondit de son habituelle voix plate :
    "J'ai ouïe dire que vous étiez tombée malade ma fille, et rendu fort inquiet par cette nouvelle, je me suis empressé de venir vous voir."
    "Comme vous pouvez le voir, je vais bien désormais. Vous pouvez vous en aller."
    L'homme qui était mon père ignora purement et simplement cette seconde insulte que je lui faisais en prétendant pouvoir le congédier ainsi, et préféra s'étonner, sur le même ton monotone, de l'absence du moindre médecin à mon chevet. A ce moment-là, Mal-Aimé se permit d'intervenir poliment.
    "Monsieur, vous savez bien qu'en tant qu'héritière des Sérèna, la jeune maîtresse est protégé par l'amour de la Déesse de Mort, qui ne l'a prendra jamais dans son étreinte tant qu'elle n'aura pas donné la vie. La présence de tout médecin est inutile, et pourrait même être une insulte à la Déesse."
    De toute l'histoire de la lignée des Sérèna, jamais une héritière ne mourut avant d'avoir elle-même mis au monde une nouvelle héritière. C'est la Bénédiction de la Déesse de Mort, qui assure la protection de la lignée de ses messagers terrestres.
    Se retournant vers celui qui s'était tenu en retrait jusqu'à maintenant, Monsieur de Vän fit face à Mal-Aimé, appréciant visiblement guère qu'on le contredise ainsi.

    La confrontation de ces deux hommes calmes en était presque risible. De ma vie, je n'avais jamais vu aucun d'entre eux élever la voix, et les deux personnes étaient réputées pour leur sang-froid.
    Mal-Aimé était le plus vieux des Sept et presque même des servants de la maisonnée. C'était un grand homme aux longs cheveux cendrés et au regard gris calme et calculateur. Sa tenue, bien que dénuée du moindre ornement de valeur, faisait presque penser à celle d'un seigneur. J'avais de bonnes raisons de croire qu'il était la figure d'autorité au sein du groupe des Sept.
    Quant à mon père, il arborait un costume noir de bourgeois dont les boutons d'or mettaient en valeur son regard clair. Mais malgré son statut clairement affiché, il ne se vantait jamais par la parole. Il était un homme plus attaché à la preuve des actes qu'à la beauté des promesses. Il aurait pu être un une personne intéressante s'il n'avait pas été frappé d'un début de calvitie.

    " Si la Déesse éprouve un si grand amour pour ma fille, alors je suis certain qu'elle peut comprendre celui que j'éprouve moi-même pour elle, et l'inquiétude profonde que ce sentiment peut engendrer dans mon coeur. "
    Mal-Aimé s'apprêtait à répliquer, mais je le coupais et mit immédiatement fin au débat naissant.
    "Je vais bien désormais, et toute dispute à ce sujet n'est qu'une perte de temps."
    Je n'avais pas envie de voir un homme de foi et un autre de logique argumentait l'un contre l'autre, car je savais que cela pouvait durer des heures. Sans plus me soucier des deux hommes, je soulevais le drap de mon lit et me levait, ordonnant à Hungari de faire le nécessaire pour m'habiller. Tandis que je riais intérieurement des gentilshommes qui détournaient leurs regards sans plus savoir où se mettre, Hungari appela plusieurs autres servantes. Elles commencèrent à me déshabiller alors qu'un simple paravent me cachait à la vue des deux hommes, et dans sa gène, mon père se décida enfin à s'excuser, et Mal-Aimé le raccompagna.

    Je soupirais d'aise d'être enfin débarrassé d'eux, et finalement Rire-Jaune arriva.
    "Tu es en retard." Lui lançais-je de l'autre côté du paravent, tandis qu'on m'habillait de la robe pourpre que j'avais choisie pour aujourd'hui. Rire-Jaune s'excusa, avant d'exprimer sa surprise lorsque je revins de derrière le paravent et lui montrait en riant ma tenue.
    "Mademoiselle, je ne suis pas certain que votre mère apprécie ce choix."
    Les couleurs symboliques du blason des Sérèna étaient le bleu et le noir. Que l'héritière de la lignée porte d'autres couleurs au sein même de la maisonnée pourrait être vu comme une offense.
    "Aujourd'hui, nous allons nous amuser, Rire. Aujourd'hui est le Jour Pourpre, la journée qui m'appartient et durant laquelle je renverse les règles selon mon bon vouloir. Aujourd'hui, nous allons jouer."
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    Message  Surycette Jeu 7 Juil - 12:45


    Chapitre V : Dacryphilie




    Rire-Jaune me rapporta plus tard à quel point je fus belle ce jour-là, courant à travers les couloirs dans ma robe pourpre, mes rubans flottant derrière moi, et hurlant tel un petit monstre sur les servants que je croisais pour les effrayer, ce qui était bel et bien efficace, tant ils étaient choqués de voir la fille de leur maîtresse courir pieds nus sur eux telle une sauvageonne.

    C'est à partir de ce jour que les servants de la maisonnée me surnommèrent "la petite démone", un nom qui persista au sein du service malgré les années.

    Rire-Jaune me suivait à petites foulés contrôlés et me rattrapa, et malgré ses rires conjugués aux miens, essaya de m'arrêter en me soulevant par la taille comme une enfant. Je pestais contre lui et lui ordonnais de me lâcher, ce qu'à ma surprise il fit par pure réflexe. Mes pieds retrouvèrent brutalement le sol et je vis une expression de surprise sur son propre visage. Je ricanais, et il se reprit immédiatement, et prit le parti de me sermonner temps que j'avais son attention. Mais c'était trop tard. Je venais de comprendre une donnée essentielle. Il ne pouvait désobéir à un ordre direct de ma part, et la seule personne dont l'autorité surpassait la mienne au sein de la maisonnée était ma propre mère, qui était absente depuis hier pour gérer des affaires importantes. Et tant qu'il ne recevrait pas d'ordre contraire au mien de sa part, Rire-Jaune ne pourrait pas me désobéir.

    Je l'interrompais brutalement dans son sermon en pointant l'index droit vers son visage.
    "Tu vas-... "
    "Que se passe-t-il ici ?!"
    Je me retournais pour découvrir là mon précepteur, fulminant dans son costume noir, grand homme au regard strict et revêche. Le remue-ménage que j'avais provoqué avait attiré son attention. Je pensais m'enfuir avant que ne vienne l'heure de la leçon d'aujourd'hui, mais j'avais visiblement trop perdu de temps et il était déjà arrivé.
    "La leçon d'aujourd'hui est annulée" lui criai-je sur un ton fier, mais l'autre n'en eu cure et continua d'avancer vers moi avec l'expression sévère qu'il arborait à chaque fois qu'il prétendait que mon attitude méritait punition.

    Mon précepteur était un professeur et un historien reconnu, et qui enseignait à plusieurs fils et filles de bonnes familles. Il n'était pas un servant de la famille, mais une personne employée par ma mère, je ne pouvais pas l'ordonner !

    "Retiens-le !"

    Sans même vérifier s'il obéit effectivement, je fis brutalement demi-tour, passant à côté de Rire Jaune, et prit la fuite en courant. Je traversais couloirs et pièces avant de penser à me retourner et de constater qu'apparemment personne ne me suivait de près. Pour plus de sûreté, je traversais la terrasse de l'arrière-cour et rejoignais le jardin. Le domaine était assez grand pour s'y cacher des journées entières, ce qu'il m'était d'ailleurs déjà arrivé de faire autrefois. L'odeur du jardin avait un parfum de nostalgie.

    Mais je me rendis rapidement compte qu'il allait être difficile d'éviter les jardiniers avec une robe aussi voyante, et je me mis en quête d'un espace qui serait à l'ombre du bâtiment, à l'abri des regards et du soleil. C'était une belle journée, une trop belle journée, et cette canicule me donnait mal à la tête. Je commençais à me demander si se cacher dans le jardin était une bonne idée après tout. Et puis, je m'ennuyais déjà l'idée de jouer à cache-cache avec les servants qui devaient sûrement déjà remuer ciel et terre pour me retrouver. Laisser l'héritière se promener hors de vue et sans protection était impensable, et les servants devaient déjà trembler de peur en pensant au courroux de ma mère qui risquait fort de s'abattre sur eux à son retour si jamais elle avait vent de cette affaire. A cette pensée, je retrouvais ma bonne humeur. Ce petit jeu d'enfant ne serait peut-être pas si ennuyeux après tout.

    En contournant la maisonnée, je finis par trouver un grand renfoncement dans son architecture, protégé des regards extérieurs par le feuillage touffu des arbres, et majoritairement à l'ombre du soleil. Mais une personne se trouvait déjà là. Je reconnus Sans-Bruit, et décidais de l'approcher. Si nécessaire, je lui interdirais de prévenir les autres servants, et puis, avoir l'un des Sept sous la main pourrait être des plus utiles pour les jeux d'aujourd'hui. Le jeune homme était agenouillé devant une grande toile posé à même le sol et qu'il peignait d'un mouvement calme et concentré. Il ne semblait pas m'avoir remarqué et je l'interpellais :
    "Alors comme ça tu peins ?"
    Il leva ses yeux sombres vers moi, sans faire preuve d'aucune surprise.
    "Que faites-vous seule ici, mademoiselle ? Et dans une telle tenue ?"
    Il ne prononça aucun reproche, mais même à travers le ton plat de sa voix, je pouvais les entendre. Et cela m'énervait plus encore que s'il les avait prononcé à voix haute. Derrière son calme et ses rares paroles, avares de commentaires, je savais que ses yeux évaluait chaque instant et chaque geste, qu'il me jugeait en permanence. Il y avait une âme dans cette coquille qui s'amusait à regarder le monde sans jamais s'offrir en retour. Le plus égoïste des êtres.
    Curieuse de voir quel genre de peinture pouvait bien réaliser un homme tel que lui, j'ignorais sa question et m'approchais, pour trébucher sur une racine qui traînait là et tombait tête la première dans l'herbe. Je prononçais un juron peu digne d'une dame et commençait à me relever en me frottant la tête. Sans-Bruit n'avait pas bougé d'un centimètre, et cela me révolta.
    "Dis donc toi ! Aide-moi !"
    Il me jeta un coup d'oeil et répondit par ce qui aurait pu être une taquinerie s'il ne s'exprimait pas avec le même et éternel calme froid :
    "Mes mains sont pleines de peinture, vous ne voudriez tout de même pas que je salisse votre jolie robe ?"
    Le fait que ma robe soit d'ors et déjà salie après cette chute dans l'herbe ajoutait au sarcasme. Je palpais mes longs cheveux pour les remettre en ordre, pour m'avancer à nouveau mais avec précaution cette fois.
    Le contenu de la toile était difficile à décrire. Pour être franche, cela ne ressemblait même à rien d'existant. Ce n'était qu'un amas de formes brunes et pourpres, parfois cerclé de blanc. Cela ressemblait au mieux au gribouillage d'un enfant.
    "Qu'est-ce que c'est que ça ?" Fis-je sur un ton qui ne cachait pas un instant ma déception. Ce qui ne troubla pas Sans-Bruit, qui répondit de manière évasive.
    "Rien de bien important."
    Ce qui ne fit que renforcer ma curiosité
    "Ce qui veut dire que cela représente bien quelque chose, hum ? Qu'est-ce que c'est ?"
    "Rien."
    Je commençais à m'irriter de ce manque de réponse qui était proche de l'insubordination.
    "Réponds-moi."
    Cette fois, je fus certaine de percevoir du sarcasme dans sa voix.
    "Je ne suis pas en service, je ne suis pas obligé d'obéir à vos ordres."
    Fulminante, je crachais sur sa toile.
    "Pas en service ? Il n'y a pas de service ! Un servant est un servant à vie et à chaque seconde de son existence misérable !"
    Ma petite main le saisit par le col et il ne se défndit pas, ne bougea même pas, si ce n'est pour toruner la tête vers moi, sans mot dire, sans froncer un seul sourcil. Je me rendis compte que j'avais levé l'autre main pour le gifler, mais je me figeais devant sa propre absence de réaction. Je tremblais de rage mais sans plus savoir quoi faire. Battre un servant de ma propre main serait plus indigne encore de ma personne que tout ce que ce misérable pourrait faire sortir de sa bouche. Il fallait que je trouve autre chose pour le punir. Il fallait d'abord que je me calm-...
    "Mademoiselle."
    Quelque chose dans son ton avait changé.
    "Je vous en prie. L'heure n'est pas aux chamailleries."
    Quelque chose de solennel transparaissait dans sa voix et ses yeux.
    "Qu'est-ce que tu racontes ?"
    J'avais baissé ma main, mais le tenais toujours par le col. Pas que je lui pardonne, mais je rangeais pour le moment ma colère de côté. Je n'étais pas idiote au point de ne pas me rendre compte que la personne en face de moi était soudainement inquiète tout en cherchant à le cacher. Je ne fis pas surpris pas ce qu'il ajouta.
    "Il y a de mauvaises nouvelles."
    Par contre, il restait une question en suspens.
    "Et ? C'est la Déesse de Mort qui te les a chuchotés tout d'un coup ?"
    Sans-Bruit s'expliqua rapidement.
    "J'ai l'ouïe particulièrement fine. Quelqu'un vient d'arriver dans la maisonnée avec une nouvelle urgente."
    Cette information à propos du servant me fit réalisé un certain nombre de choses, mais cela n'était pas le moment.
    "Très bien, allons-y."
    Je retraversais le jardin avec Sans-Bruit sur mes talons et nous ne tardèrent pas à croiser plusieurs servants paniqués qui me cherchaient. Un message important venait d'arriver, et en l'absence de ma mère, j'étais la seule à pouvoir réceptionner le message. Je voulus me changer pour le recevoir, mais outrepassant ses droits, le messager, accompagné d'un Rire-Jaune inquiet, vint à ma rencontre avant que j'ai pu rejoindre mes appartements. Sans-Bruit ne me lâchait pas d'une seule semelle, mais je ne faisais pas attention. J'haussais les épaules et recevait le message.

    Le messager ne prononça qu'une seule phrase.
    Et tous se turent. Plus personne ne bougea pendant quelques secondes avant que le temps ne semble reprendre son cours et que les bouches des servants qui avaient été assez proche pour entendre se délient et s'affolent, courent faire part de l'horrible nouvelle aux autres. Maman est morte. Mes jambes flanchèrent, je crois, je ne sais plus car je ne tombais pas, quelqu'un me rattrapa. Peut-être ai-je hurler, je ne sais plus.

    La dignité n'avait plus d'importance parce que j'avais déjà été contaminée par la folie.

    ...


    * * *


    J'admirais un instant la bague posée à même le marbre blanc de l'autel, au coeur du grand temple de la Déesse de mort. Le saphir qui ornait l'anneau d'argent semblait encore plus brillant que dans mon souvenir, que la dernière fois que je l'avais vu à son doigt.

    Moi aussi, j'étais toute belle aujourd'hui. La dignité de mon teint pâle contrastait avec la noirceur de ma robe, et mes rubans bleus se reflétait déjà dans le joyau de la bague. Mes souliers laqués de noir faisaient résonner chacun de mes pas sur le marbre sacré, et de mes doigts fins je saisis avec cérémonie ma nouvelle amie, je l'étudiais encore, avant de finalement la porter à mon doigt et conclure mon serment de servir la Déesse de Mort et assurer qu'on l'honore sur cette terre comme il se doit.

    De mon autre main, je touchais le saphir miroitant, et il me répondit d'une étincelle de lumière.
    Un ricanement déforma mes lèvres et je riais.
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    Message  [MJ]Eyis Jeu 7 Juil - 12:50

    Merci d'avoir reposté , et encore désolé pour la bêtise Very Happy (Nuc' , je m'excuse pour toi là , t'as intérêt à me payer)
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    Message  Surycette Jeu 7 Juil - 12:51

    Second Part : The Killing Game Begins


    Chapter I : The Crow And The Eaten Fox


    Quand cet homme affrontait la mort, il repensait à sa mère.
    Quand dans l'ouragan des clameurs des spectateurs, sa conscience retrouvait la réalité, une fois son adversaire à terre, son épée ensanglanté.
    Quand ses sensations revenaient petit à petit après la férocité du combat, sa mémoire subissait un bref éclair de réminiscence et il se revoyait dans les bras de la femme qui l'avait mis au monde et abandonné à celui-ci.
    Il entendait son vrai nom, il résonnait dans ses oreilles comme une vibration fantomatique. On disait que les morts subsistaient encore dans le sable de l'Arène pour maudire ce qui vivaient encore.
    Mais ceux-ci pouvait bien hurler tout leur soûl en l'appelant par son nom de nouveau-né, il n'en avait que faire. Car aujourd'hui, il n'était plus cet enfant, il n'était plus cet être indésirable.
    Il était celui que l'on appelait Geoffroy le Glorieux, il était l'homme qui avait jurer de mettre à mort cinq adversaires de suite et sans repos. Et déjà à ces pieds gisait son troisième opposant, son âme nourrisant le sable de l'Arène, l'effroi sur son visage figé.
    On l'avait traité de fou et mauvais parieur, mais maintenant Geoffroy pouvait sentir le flot de la victoire et de la vengeance rugir dans ses veines. Il était un lion féroce, l'homme qui en avait déjà abattu trois autres en transpirant à peine. Aujourd'hui, il allait remporter plus d'honneur que nul ne le pouvait imaginer, mais pas pour lui-même, pas pour son propre orgueil, non, cette victoire sera la cadeau qu'il offrira à la dame qui avait crû en lui.
    La plus belle des femmes, celle qui règne sur la frontière entre la vie et la mort, la magnifique dame Sérènä.
    On disait qu'elle était l'aristocrate l'a plus régulièrement présente pour regarder les combats de l'Arène, au point qu'elle disposait de sa propre loge au sein de l'étage de la noblesse, un privilège que la famille royale était auparavant la seule à détenir. Par la force des choses, les rumeurs avaient fait d'elle une figure emblématique de ce lieu de mort, le corbeau attentif de l'Arène. En tant que maîtresse de la Mort, lié à elle par sa bague, la foule lui prêtait le pouvoir de bénir l'âme des guerriers valeureux et morts debout, mais aussi de maudire ceux qui par lâcheté tomberait sur le fil de la lame de leur adversaire. Tous dans l'Arène la vénéraient, et nombreux étaient ceux qui en plus de cela la craignait. Mais Geoffroy n'était pas de ces derniers. Tant de fois il avait bravé la mort, et tant de fois il était revenu couvert de gloire ! Il avait fait d'une vérité le sobriquet qu'on lui avait attribué à son entrée dans les jeux de l'Arène. Mais plus encore, toute crainte était écarté de son coeur par le puissant souvenir dont sa mémoire ne pourrait jamais se séparer. Cet instant volé dans l'obscurité d'un dédale de couloirs, où elle l'avait rencontré après s'être débarrassé de son majordome tenace, et où dans un souffle précipité elle lui avait susurré tout l'espoir qu'elle entretenait à son égard. Geoffrey savait qu'il n'oublierait jamais la pâleur noble de la jeune femme, presque brillante dans le décor sombre et sale des coulisses de l'Arène, et plus encore ce parfum si doux pour les sens qu'il avait sentit lorsqu'elle s'était approché de lui.

    Le héros leva les yeux, luttant contre le soleil de plomb, pour regarder en direction des loges de l'aristocratie. Il ne pouvait pas la voir, mais il savait que la dame était bien là, toujours présente pour admirer ses combats. C'est pour elle qu'il n'avait pas le droit de perdre. Le moment n'était pas encore venu de se réjouir, il lui restait encore deux adversaires à vaincre. Il essuya son épée tâchée de sang et fit face au nouvel opposant qui pénétra le cercle de sable. Geoffroy le reconnut dès qu'il vit sa silhouette. C'était un homme rustre et sanguinaire, plus intéressé par l'excitation du sang et des combats que l'honneur qu'il pouvait en retirer. Enfin ! En ce jour béni, il était donné l'occasion à Geoffroy de venger dans un combat loyal les multiples affronts que cet homme lui avait fait. Enfin il allait le tuer.

    * * *

    En ces temps troubles que connaissait le Royaume, l'Arène de la Capitale avait gagné énormément d'intérêt aux yeux d'une population qui souhaitait oublier ses drames quotidiens. La foule se bousculait pour pouvoir entrer dans les gradins du grand Colisée de pierre où s'affrontaient dans des combats souvent à mort des guerriers intrépides qui recherchaient l'or ou la gloire, et les esclaves et prisonniers à qui l'on voulait offrir une exécution divertissante. La seule règle au sein de l'Arène était l'interdiction des armes à feu. Les combats devaient se jouer à l'abilité et l'honneur de la lame. La popularité de ces affrontements avait même touché l'aristocratie, bien que la principale raison soit très différente de celui du peuple. Si les nobles se rendait à l'Arène, c'était surtout pour s'adonner à une de leur occupations favorites : les paris.

    Ce jour-là, les mises étaient hautes et nombreuses. Le présomptueux Geoffroy s'était lui-même lancé le défi fou de vaincre cinq adversaires à la suite et chacun y allait de sa prédiction sur l'issue de cette folie. Pour la plèbe, dame Sérènä était le corbeau attentif, l'ange de la mort qui venait récolter les âmes des braves et des perdants, mais au sein de l'aristocratie, elle était le rapace doré, la femme qui chaque jour gagnait ou perdait des sommes d'or colossales par simple jeu.
    Ce jour-là encore, elle trônait à l'avant de la loge qui lui était réservée, en compagnie des quelques nobles à qui elle offrait le privilège de partager sa tribune. Toutes les deux accoudées autour d'une petite table, dame Sérènä prenait tranquillement le thé avec son amie, Cécilia Côrbel de Jänvier, tandis que les nobles de moins grandes familles mais à qui Sérènä accordait ses faveurs, étaient assis derrière elles. Dame Cécilia était une belle jeune fille aux éclats blonds, et qui tout comme Sérènä appartenait à l'une des cinq grandes lignées les plus sacrées après celle même de la famille royale. Leur familles étaient toutes deux des matriarchies, et les deux jeunes filles avaient connu la perte précoce de leurs mères, ce qui les avait poussés à se rapprocher l'une de l'autre. Aujourd'hui, elle formait un duo presque inséparable au sein des salons et des réceptions, et comme la présence ou l'indisposition de l'une équivalait souvent à celle de l'autre, leurs décisions avaient une influence difficilement égalable au sein de l'aristocratie.

    Dame Cécilia, qui préférait qu'on l'appelle par son prénom, n'était pas vraiment une adepte des jeux sanglants de l'Arène, ni même des paris, mais dame Sérènä parvenait souvent à la convaincre d'une manière ou d'une autre. Si le sort des deux jeunes femmes étaient similaires, leur image et leurs goûts étaient par contre on ne peut plus différents. L'on s'émerveillait dans les salons de cet petit couple aux contrastes si fort. Au pourpre des iris franches de dame Cécilia s'opposait le regard sombre et brillant de malice de son amie, dont l'obscurité des robes bleues tranchait avec la clareté des tissus colorés portés par Cécilia. En tant que descendante de sa lignée, cette dernière possédait elle aussi un objet sacré et représentatif de son statut, auquel était conféré des pouvoris divins. Le pendentif des Côrbel pouvait disait-on révéler le cours des évènements à venir.

    En bas, dans la poussière du cercle de sable et de sang, le quatrième combat avait commencé. Les deux adversaires se jaugaient, l'habile Geoffroy tentait différentes manoeuvres dans le simple but de mettre à mal son adversaire et de lire ses mouvements, sans chercher encore à porter le coup décisif. Mais malgré son agilité et la qualité de sa ruse, la fatigue commençait à se faire sentir sur les épaules du guerrier. Les cris des spectateurs étaient partagés entre les encouragements à son attention, et ceux destinés à motiver son adversaire à lui briser le crâne avec la hache qu'il maniait.
    Voyant l'attention que son amie portait aux deux guerriers, dame Cécilia, qui ne se sentait guère concerné, décida de jouer un peu avec elle.
    « La mort sera donnée par la lame de Geoffroy. »
    Dame Sérènä releva brusquement la tête en entendant cette annonce faite de but en blanc et s'exaspéra du mauvais tour de Cécilia.
    « Ma chère, si cela est vrai, alors je vous en voudrais beaucoup d'avoir gâché mon bon plaisir. »
    Cécilia se fendit d'un rire maîtrisé, se moquant de la réaction exaspéré d'une Sérènä à qui l'on avait voler tout le suspense de l'instant, mais aussi et surtout parce qu'elle était heureuse de ramener à elle l'attention de son amie.
    On aurait pû penser que les pouvoirs de Cécilia soient un avantage significatif, voire un moyen facile de tricher, pour une âme joueuse telle que Sérènä, mais en réalité elle n'avait jamais de son propre chef demandé l'aide de son amie, car ce n'est pas la victoire ou la défaite qui l'intéressait, mais l'excitation et le suspense du jeu lui-même. La capacité de son amie réprésentait en fait pour Sérènä une source d'embêtement, qu'à son plus grand déplaisir Cécilia n'hésitait pas à utiliser si l'envie lui en prenait.

    * * *

    L'homme répugnant qu'affrontait Geoffroy était vif et expérimenté, les coups de sa hache n'étaient pas aussi désordonnés qu'il ne voulait le faire croire. On l'appelait « le Gris » à cause de ses mèches décolorés, et il avait connu de multiples guerres. Geoffroy avait entendu parler des massacres auquel cet homme avait participé, ces conflits sanguinaires menés par le Royaume pour étouffer les rebellions des colonies de l'Ouest. Geoffroy savait. Il savait que certains villages entiers avaient été rasées, et que cette homme avait pris plaisir à se retrouver aux premières lignes de certains de ces affrontements qui s'étaient plus apparentés à des génocides qu'à des batailles rangés.
    Le Gris n'avait foi que dans le sang, il était sans honneur, et Geoffroy allait mettre fin à son existence. Il allait offrir son âme putride au corbeau attentif de l'Arène et la laisserait décider de l'enfer dans lequel il ferait pénitence.

    Oui, c'est la mort que Geoffroy lisait dans les mouvements de son adversaire. Il connaissait les ruses du Gris, et il allait les retourner contre lui. Aussi saillants soient ses muscles, il n'avait pas l'endurance de Geoffroy, et avec la fatigue il perdrait sa précision redoutable, sa fausse maladresse devriendrait véritable.
    Geoffroy était un homme intelligent, et il savait qu'il était tout aussi sot de se reposer uniquement sur la ruse que sur la force. Le guerrier devait se faire stratège et le stratège guerrier, c'était la clé de la victoire. Geoffroy avait taillé son corps des années durant pour obtenir l'endurance qui allait lui permettre de gagner son défi. Le Gris était un homme qui ressentait l'excitation dans le combat justemment parce qu'il n'était pas un meilleur guerrier qu'un autre. Tout de sa vie, il avait survécu grâce à la ruse et la chance, mais aujourd'hui le jeu prenait fin.

    Un éclat zébra l'air lorsque d'un geste précis Geoffroy désarma son adversaire. Encore alimentée par la force et le mouvement de son propre manieur, la hache tourbillona horizontalement au-dessus du sable avant de tomber à quelques mètres des deux opposants. C'en était fait de lui ! Fier de cette quatrième victoire consécutive, Geoffroy s'avança vers son adversaire, l'épée levé, prêt à l'achever. Il s'agissait d'un combat à mort et épargner un adversaire vaincu n'était pas une option. Malgré la perte de tous ses espoirs, le Gris s'en tenait encore à cette dernière chanc en laquelle croivent jusqu'au les bouts les voyous de son genre, et i les tenait en spition alerte, les mains levés, prêt à réagir à l'attaque de Geoffroy, bien qu'il n'est plus le moindre moyen de défense. Sa maigre cuirasse de cuir ne lui permettrait pas de survivre un coup d'épée bien placé, et s'il courait pour ramasser son arme, il laisserait son dos complétement ouvert à la lame de Geoffroy. Cette victoire était d'or et déjà la sienne, il n'y avait plus de raison de faire durer les choses.

    D'un bond brusque, Geoffroy s'élança sur le Gris pour lui asséner un coup mortel, mais à cet instant il se produisit quelque chose d'inattendu. A l'instant même où Geoffroy avait bougé, son adversaire en avait fait de même, et par miracle qu'il n'expliquait pas, les mains sales du Gris avait atteint et saisit son poignet avant qu'il ne puisse abattre son arme. Trop lent pour réagir, Geoffroy subit un coup de genou en plein estomac qui lui fit perdre pied et il les retient de toutes ses forces à son épée qu'il essaye de libérer. Un nouveau coup le frappa en pleine tête cette fois et il perdit une seconde la notion de ce qui l'entourait avant qu'il ne comprenne qu'il était à terre, le dos contre le sable poisseux. C'est avec une nouvelle seconde de retard qu'il constata qu'il en détenait plus son épée. Il leva les yeux mais n'eu le temps que de voir une masse noire s'abattre brusquement sur son crâne.

    * * *

    « Vous êtes vraiment retorse, Cécilia. Vous jouez avec mes nerfs comme s'il s'agissait des cordes d'un violon. »
    Dame Sérènä était affichait une mine mécontente et son amie ricanait plus que jamais.
    « Allons, allons, je n'ai pas menti après tout. »
    Le corbeau de l'Arène fit signe à Rire-Jaune de lui apporter un verre d'eau et de quoi écrire, et de servir à nouveau son amie en vin. D'un autre geste de la main, elle autorisa le groupe de nobles assis derrière elle à parler à voix haute. Aussitôt, les commentaires fusèrent sur l'issue du défi de Geoffroy et sa pitoyable défaite ; et ceux qui avaient correctement placé leur mises pour les paris s'en réjouissèrent et félicitèrent dame Sérènä pour sa clairvoyance. Le sourire de Cécilia disparut aussitôt et elle demanda sur un ton interloqué :
    « Vous avez parié contre votre favori ? Et conseillé vos hommes de grâces d'en faire de même ? »
    Ce fut au tour de Sérènä de rire de son amie.
    « Ma chère Cécilia, Geoffroy était un bon cheval, mais son talent et sa gloire n'avaient d'égal que son arrogance. Il m'a suffit de l'encourager un peu pour qu'il se lance dans un défi impossible ; et de lui donner publiquement mon approbation, pour qu'ajouté à sa popularité initiale, les mises explosent en sa faveur et avantagent donc ceux qui auront parié sur le cheval le moins prisé. »
    « Oh mon amie, et vous qui m'en voulez quand je fais des manigances sur les vérités de demain ! » ria Cécilia, « vous êtes plus impitoyable que la Déesse de Mort elle-même. »
    Sérèna s'amusa de cette remarque.
    « Oh, cela n'est pas bien difficile, car nous craignons tous la Déesse, mais pourtant son embrassade est plus tendre et aimante que celle d'une mère. » Elle marqua une pause pour s'éclaircir la gorge à l'aide du verre d'eau, avant de reprendre, « et puis, les véritables intrigues ne commencent que maintenant. »
    A la porte de la loge s'était amassé trois hommes aux regards apeurés, trois nobles qui venaient de tous perdre, et qui dans leur désespoir ne voyait plus qu'une solution : emprunter les sommes qui leur permettrait de se refaire, quitte à vendre leur influence au sein de l'aristocratie pour cela.

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