C'est l'incendie, le grand incendie...

**[MJ]Likike** Mer 9 Fév - 0:29

[MJ]Likike: Maître du Jeu; Messages : 725
Date d'inscription : 07/02/2011

Feuille de personnage
Point d'Experience:
(0/0)

Message n°1

C'est l'incendie, le grand incendie...

[MJ]Likike Mer 9 Fév - 0:29

Spoiler:

"-Oh ! Toi là ! Viens ici !"

J'avance, intrépide, je fixe le gardien. Malgré ma situation, pourquoi devrais-je baisser les yeux ? Rien ne m'obligeras à me tordre aux règles tordues et ficelées de cette stupide royauté. Qui suis-je ? Qu'importe. On m'appelle Likike. Simplement car c'est le nom du fruit qui m'a plongé dans cette misère Je n'en sais rien, mais ça me plaît. Pourquoi mon histoire intéresserait-elle quelqu'un ? Qui suis-je pour mériter une attention particulière ? Personne.

Vous tenez réellement à le savoir ? Après tout, je n'ai rien à perdre.

Je suis né ici même, dans ce "beau" pays. Sous la royauté du Roi Maxence IV, notre village du nom de Floria était vraiment un havre de paix. Contrairement à la capitale et au siège royal, nous ne cherchions pas la grandeur et l'avancée. Nous voulions vivre comme nos ancêtre : paisiblement, sans contraintes. Mais voilà, Floria faisait partit intégrante de l'immense domaine de Maxence. Troupes militaires venaient réquisitionner les hommes en âge de combattre, les releveurs de taxes prenaient tout l'or que nos femmes se tuaient à obtenir en apportant les récoltes à la ville la plus proche, soit à plus de cent kilomètres... Oui, nous étions écrasés par tout ça, ce n'était pas notre monde.

Je grandis à peu près normalement, jusqu'à ce que mon frère se fasse enrôler par cette armée qui faisait parler d'elle. On disait que les nouvelles recrues étaient soumises à un entraînement tellement intensif que bon nombre d'entre eux en mourraient rapidement. Mon frère était partit, et où était mon repère ? Où était celui qui m'apprenait à vivre ? Où était celui avec qui je partageais tout ? Je n'avais plus cette personne et l'effet de l'écroulement social s'enclencha.

Que faire quand vous avez 15 ans, que vous êtes dans un village perdu, et que votre désir de vengeance ne peut être satisfait ? À part patienter, on ne peut rien. Alors, j'attendis. Je m'entraînais, dur. Très dur même. Le combat à mains nues, à l'épée, à l'arc. Comment se débrouiller seul en pleine nature, comment s'en sortir dans un univers que l'on ne connaît pas, entre autres, la ville. J'appréhendais mon départ, qui était imminent. Je ne pouvais calmer ma rage envers ce régime des enfers.

La nuit même de mes 17 ans, je me décidais. Ce soir était le grand soir. Je fis un sac de fortune, du pain, quelques ustensiles utiles, mes armes, et me voilà partit à l'aventure. Les soldats ne m'auront pas. Ils ont eut mon frère, mais moi, jamais. Je passais dans la salle qui faisait office de salon, salle à manger, et chambre de mes parents et doucement, je les embrassais, sûrement une dernière fois. Sans me retourner je quittais la maison, puis le village. Floria était révolu pour moi. Il appartenait au passé, et on n'avance que en regardant droit dans les yeux le futur incertain.

Plusieurs jours, semaines, peut-être mois, j'errais, sans but. Jonglant entre les villages, les auberges, je me débrouillais tant bien que mal. Oui mais voilà, ma bourse n'était pas infinie. Alors quand vint le moment où je dus manger sans argent, l'impensable se produisit. Un grand marché était organisé dans une petite ville où je me trouvais. Quoi de mieux que des étalages à perte de vue pour piquer discrètement quelques produits ? Je me fis à cette idée, et finalement, je m'en tirais bien avec quelques légumes et fruits. Seulement voilà, je n'avais ni métier ni revenu, mon argent n'augmentait pas, il se réduisait. La décadence commença. Quelques vols par ci, d'autres par-là, je devins un vrai voyou. Tout aller bien cependant, je ne me faisais pas repérer.

Cette vie faîte de suspense et de situations inédites s'acheva rapidement. En quelques minutes, je virais du simple petit voleur à celui que tout le monde craint.

Marché de Vilgloris, une des plaques économiques du pays, alors tenter le coup était très risquer me direz-vous, qu'importe, au point où j'en étais, je ne pouvais pas reculer. Je me lance. Il y avait de la charcuterie... Sans problème, je pris une ou deux saucisses, l'étalage des fruits n'avait plus de secret pour moi, et je m'en allais avec une pommes, poire et un fruit sympathique dont je ne connaissais l'origine ni d'Eve, ni d'Adam. Je m'échappais sans soucis, et tombant nez à nez avec une magnifique présentation des légumes du Sud, de ma région, je ne pouvais pas résister à cette idée, à ce goût si subtile, à cette nostalgie que cela allait me produire, et de ce défi assez corsé. Je n'aurai pas dû. Oui mais voilà, quand on a ça, on veut plus gros. Toujours. La convoitise, le désir, la richesse.

Je me lançais, hop un légume vert dans la poche, un rouge sous le bras, je m'apprêtai à attraper un légume jaune quand le marchant m'aperçut. Il se rua sur moi en criant "Au voleur ! Au voleur !" le bâton à la main, le désir de me voir souffrir lisible dans ses yeux. Je prenais mes jambes à mon cou et essayais de le semer dans les sombres et étroites ruelles de la ville. Est-ce que le destin en avait après moi ? Certainement, car il me fit tomber dans un cul-de-sac, et l'autre barge avait réussit à me suivre. À ce moment là, votre esprit n'est plus le même. Vous pouvez être humaniste, pour la paix, végétariens, tout ce que vous voulez, la vision de vous voir en prison vous donne la force de vous battre jusqu'au bout. Il me regarda, un sourire sadique au visage, il avançait vers moi, en tapant son bâton tenu dans la main droite, dans la main gauche, il me lança sur un ton narquois :

"-Alors petit voyou, tu pensais m'échapper ? Je vais t'amener aux gardes moi tu vas voir !"

Il se rua sur moi une nouvelle fois. J'esquivais les coups, comme je l'avais appris, je ne répliquais que pour le repousser. Je ne suis pas un grand combattant, je me pris un coup sévère dans la tempe, ni une, ni deux, je répliquais avec mes poings, de toutes mes forces, je le couchais de coups, il ne se laissa pas faire et me repoussa jusqu'à me bloquer contre le mur, manquant de m'étouffer avec son bout de bois long de 1 mètre au moins. Il forçais, et moi, entre deux souffles pénibles, je sortais la dague de mon père... je n'hésitais pas et la plantais dans le haut du dos de l'homme. Soudainement, la pression retomba. Je toussais fortement en tombant à terre, me tenant le cou, la langue pendant de ma bouche, tandis que le marchand, tomba à terre, inerte. Je l'avais tué. Que faire ? Déplacer le corps ? Trop long et voyant. M'enfuir ? Oui. Je me levais rapidement, toujours en toussant, en reprenant ma dague et là, en relevant les yeux, je voyais une jeune fille. Affolée et terrorisée. Je restais bouche-bée... je tendais le bras, plein de sang, vers elle. Elle cria, et s'enfuit en courant. Avais-je le choix ? Il fallait que j'échappe de cette cité.

Connaissez-vous le système d'alerte des gardes dans notre royaume ? Pour une fois je dois avouer qu'il n'y a pas plus ingénieux. Une fois un acte signalé, des feux sont allumés et toutes les portes de la ville se ferme. Plus personne n'entre, mais surtout : plus personne ne sort. Il y avait évidement un défaut, mais tellement minime que l'on pouvait l'oublier. Ce défaut, j'essayais alors de l'utiliser. Passer la porte avant sa fermeture. Mission impossible. Je me retrouvais nez à nez avec un rang de gardes armés jusqu'aux dents. Que devais-je faire ? Me rendre ? M'enfuir ? Me fondre dans la foule ? Je ne passerai pas incognito alors à quoi bon essayer ?

Je partais en courant. Je n'avais pas réfléchis sur le moment qu'ils me repéreraient ainsi. Rapidement, je me fis attraper. Et à ce moment là, je vus tout ces gens en face de moi qui étaient choqués, en pleures, ou parfois en colères... je les regardais et je me demandais alors :

"-Qu'est-ce que j'ai fais ?! Qui suis-je ?!"

Je criais. Je me débattais. Je n'étais plus moi. Je n'étais plus le petit garçon un peu niais de Floria. J'étais devenu un criminel. Un hors-la-loi...

Mon procès n'eut pas lieu évidement, je me suis retrouvé dans une cellule de la prison de la ville, et j'y suis resté environ 6 ans. Six ans dans une cellule humide, dégueulasse, sans eau, ni renouvellement d'air. Je puais, mon visage était noir de graisse. J'étais maigre, on ne nous servait qu'une fois à manger par jour, et ce n'était qu'un bol d'eau et une miche de pain, heureusement pas moisi.

Voilà exactement où j'en suis. Je suis encore derrière mes barreaux. Encore dans cette cellule putride. Encore dans cette misère due à ce fruit exotique. Un gardien est en face de moi. Je suis allongé à terre, sans force, mais je me lève, les yeux bien ouverts et le fixant d'un regard noir et plein de rage, tout ces fils de chiens payeront ! Il ouvre la porte, et m'attrape violemment. Il me plaque contre les barreaux et m'enchaîna de toutes parts. Des chaînes en acier m'entourent les membres, j'avance à petites enjambées.

Où me mènent-ils ? Je le découvre avec vous à ce moment bien précis. ON monte à la surface, une surface que je n'ai pas vu depuis six longues années. La montée des escaliers fut périlleuses, et pourtant j'en vins à bout, malgré les coups du gardien. Nous entrons dans une salle, grande. On me fait mettre à genou comme un chien acclamant son maître. Le maître, d'ailleurs, le voilà : Maxence IV lui-même. Certes âgé, mais bien vivant et apparemment plein de vie. Il s'assoit sur son trône, et me fixe. Un long silence s'installe, alors que nos deux regards se battent. Je ne détourne rien. Je le hais, je le déteste, il m'a volé ma vie, il m'a volé mon frère, jamais je ne pourrai lui pardonner. Enfin, il prend la parole :

"-Alors jeune fou, qu'est-ce que cela te fait d'avoir passé six ans de ta vie dans une de mes cellules ?"
"-Vous vous préoccupez de vos sujets maintenant ?!"
"-Pourquoi dis-tu cela ?"
"-Espèce de pourriture, vous osez me demander pourquoi ?! Je vais vous apprendre à nous traiter comme des chiens enfant de Koran (*) !"
"-Qu... Quoi ?! Répètes intrépide !"
"-Je ne suis pas à vos ordres ! Vous avez tout ces soumis à votre main, mais moi, vous ne m'avez pas ! Jam..."

Je fus coupé dans ma lancé par le gardien qui m'attrapa par le cou, me passant une lame sous le cou, m'empêchant de prononcer le moindre son. J'avais du mal à avaler ma salive. Le roi rigola longuement, avant de rependre :

"-Hé bien ! Quel spectacle avons nous là !"

Tout les hommes de la salle rigolèrent, le gardien regarda le roi, un sourire aux lèvres :

"-Je le tue majesté ?"
"-Non. Il m'insulte. Le tuer lui donnera la libération
totale. Je veux qu'il comprenne son erreur."
"-Je le remets en cellule ?"
"-Non."
"-Quoi donc ?"
"-Cet individu est dès à présent un exilé de notre beau royaume."

Je regardais le roi, les yeux pleins de terreurs. L'exil ?! Qu... Quoi ? Je... c'était... c'était pire que l'enfer ! Savez-vous ce qu'il y a en dehors des remparts de notre pays ? IL y a la nature sauvage. La nuit, des montres venus des abysses se montrent, personne n'est jamais revenu de ces contrées verdoyantes... Son châtiment était pire que tout... la peur, la faim, la soif, l'incapacité, la solitude... c'était bien pire que la prison.

Le garde me leva péniblement, je me débattais, implorant le pardon du Roi. Celui-ci me regarda avec un bref sourire et fit un geste de la main. Cinq autres moutons s'agglutinèrent autour de moi et m'emmenèrent par convois spécial à la limite Ouest du pays. Le voyage dura bien quelques jours, mais finalement, je me trouvais devant l'immense grille coincée entre des remparts d'un vingtaine de mètres. J'hallucinais littéralement. Je ne me rendais pas compte de ce que j'allais vivre... et pourtant. Et pourtant je devais me faire à l'idée. On m'ouvrit la cage où je me tordais depuis quelques jours et on m'enleva mes chaînes. On ouvrit assez la grille pour que je puisse passer, et une fois mes deux pieds de l'autre côté, elle se referma. Je me retournais et fixais les hommes hilares. Bien... alors, maintenant ?

Plusieurs mois passèrent, et j'arrivais à survivre. Je n'avais pas faiblis de façon trop importante. Jonglant entre les plaines, les forêts, les montagnes et les déserts, mon voyage ne fut pas de tout repos. Finalement, je tombais, après près de 8 mois d'expédition, sans force sur une plage. Pour la première fois depuis bien des années je dormais vraiment. Paisiblement, sans contrainte. Je me serai crut à Floria. Cette pensée m'arracha une larme qui coula lentement sur ma joue... et finalement, je tombais dans les plus noirs ténèbres.

Combien de temps avais-je dormis ? Je n'en savais rien mais beaucoup c'était sûr. J'entendais un feu non loin de moi... où suis-je ? Dans un campement de cannibales ou autre démons de l'outre monde ? Je me levais d'un seul coup, sur mes gardes... et là, surprise, je me retrouvais avec des humains, qui étaient tout à fait normaux, en train de manger de la viande cuite...

À chaque nouvelle aventure survient un imprévue... quand celui-ci s'avère être vous-même, que faîtes vous ?

(*) Note : Koran = Démon de l'outre monde semblable à Satan dans notre société.

Dernière édition par Likike le Jeu 10 Fév - 0:00, édité 3 fois