Chez Arceyus [Fridd et Likike]

C'est bon ils dorment tous. Désolé tu avais peut-être envie d'en faire autant, mais là, c'est vraiment important. Au fait on s'est pas vu de la journée ça va toi ?

Par juste retour des choses, il sourit à son tour, même si l'envie n'y était pas.

Ca recommence. Je ne sais pas si je vais tenir le rythme, à force de voir tant de monde chaque jour.

S'il n'y avait point foule chez les nomades, la folie gagnait tout de même Einerk très rapidement.

Je pense peut-être partir. Pas pour très longtemps, mais au moins jusqu'à ce que ça passe. Qu'est-ce que tu en penses ?

Une expression d'étonnement apparue sur le visage d'Arceyus, même si, peu de temps après, ses traits signifiaient plutôt " je le savais". Il ne savait plus trop quoi répondre. Einerk était plus vieux, plus fort, peut-être moins sage, mais qu'importe ? En Aleïa, ce ne sont pas les érudits qui triomphent.

"Hé bien... Einerk... que veux-tu ? Seul toi peux prendre en main ton destin. Tu sembles avoir fais ton choix./ Je te donnerai un conseil tout de même, après tout, je pense pouvoir me le permettre : réfléchit bien. Nous avons déjà, tu as déjà surmonté cette difficulté plus d'une fois, j'étais là, et tu l'as fait, j'en suis certain, avant de me connaître. Penses-tu que partir changerai les choses ? N'es-tu point assez fort pour dompter cette douleur, cette rage ?"

Il lui tendit un verre d'eau, l'alcool manquait par ici.

"Mais dis moi, comment sais-tu que "cela" est revenu ? En as-tu la preuve ? "

Arceyus était la seule personne qui avait un jour réussi à lui faire changer d'avis. Si c'était une tête de mule, Einerk ne s'était pourtant que très rarement trompé dans ses choix.

Vois-tu mon ami, j'ai déjà réussi à me contrôler, alors que nous n'êtions que trois.
Voir tout ces gens chaques jours empire invariablement mon état. Cette fois-ci, ce n'est pas une petite après-midi seul qui va prévénir tous les dangers dont je suis capable.
Je préfère me tromper loin de vous, plutôt que de rester là, en courant le risque d'en éliminer un.

Einerk avait déjà tué, et de sang-froid. Sa taille imposante et son mental pour le moins variable ne lui donnait pas plus de confiances en lui. Lorsqu'il tuait, c'était lui qui en souffrait le plus par la suite. Cette fois, il ne devait pas se laisser aller.

Je pars demain, un peu avant que tout le monde ne s'éveille. Si j'ai de la chance, j'arriverais à m'éloigner raisonablement de vous en quelques heures.
Promets-moi une chose. Si je reviens avant une semaine, alors tues-moi.

Il laissa un blanc. Pendant ce temps, il saisit son tabac d'Actania, et se fit un roulé comme on dit chez lui. Il en fit en autre au cas où Einerk en voudrait un, il paraitrait que cela détend les nerfs.

"Te tuer ? Je ne sais pas... c'est beaucoup."
Il tira quelques coups sur sa ciagrette artisanale avant de reprendre :

"Mon passé m'a déjà amené à tuer, tu le sais, mais je ne pense pas être capable de le faire sur un être cher... Mais... si c'est la seule solution..."